Tome 1 - Mindstar (Mindstar Rising, 1993)
Bienvenue au XXIe siècle. Le réchauffement climatique est irréversible. Après diverses catastrophes, un libéralisme effréné règne sur notre planète et les grandes compagnies détiennent désormais le pouvoir. Dans un tel environnement, un homme averti peut très bien tirer son épingle du jeu. Un homme comme Greg Mandel, ancien soldat d'élite de la brigade Mindstar et doté d'un implant biotechnologique qui fait de son intuition une arme redoutable. Pendant que les cartels se disputent sans merci une nouvelle source d'énergie révolutionnaire, la tension atteint son paroxysme... et Greg Mandel va affronter l'épreuve ultime.
Fiche de lecture
Grand spécialiste du space opera moderne, Peter F. Hamilton opère cette fois à un genre différent : le thriller SF. Mais attention : il s'agit bel et bien de son premier roman, qui est simplement édité chez nous suite au succès des suivants ! Alors que ses autres oeuvres prennent généralement place dans un futur lointain, il situe Mindstar quelque part dans le XXIe siècle. Il en résulte deux différences majeures : l'action se déroule sur Terre (ou en orbite basse) et les technologies sont nettement moins avancées. Ces dernières sont pourtant du même type que celles que l'auteur décrit dans ses autres romans : implants biotechnologiques, matériaux révolutionnaires, manipulations génétiques, armements high-tech... On sent qu'il a déjà ses petites manies, et ce n'est pas désagréable puisque cela contribue à la « touche » particulière de ses romans.
L'univers déployé devant nous se limite donc à la Terre et à sa proche banlieue. L'action en elle-même se déroule uniquement en Angleterre, avec juste un petit saut de puce en orbite basse. C'est assez perturbant quand on apprécie le foisonnement de mondes habituel chez Hamilton. Et cette Angleterre n'est pas celle que nous connaissons. Elle est presque post-apocalyptique, la faute au réchauffement climatique et à la gestion calamiteuse du PSP, un parti communiste maintenant banni du pouvoir. Hamilton prend beaucoup de plaisir à décrire sa région transformée mais, et c'est mon premier reproche, ça ne marche pas aussi bien pour les gens qui ne connaissent pas le coin.
Au niveau des technologies, comme je le disais, Hamilton reste dans les domaines habituels tout en limitant le niveau atteint. Armes, implants, véhicules, gadgets... tout est cohérent et assez bien pensé. Une seule chose me turlupine : les implants-psy. Ces implants, de nature biologique, permettent à leurs possesseurs de développer des talents parapsychologiques : télépathie, prescience... Greg Mandel lui-même en possède un, qui lui permet de percevoir les émotions des gens, et c'est au coeur du roman (et je suppose aussi des suivants). Le problème, car il y en a un, c'est que cet implant semble fonctionner comme par magie (à peine évoque-t-on des "neuro-hormones") et semble représenter un niveau technologique largement supérieur à tout le reste. J'espère qu'à un moment dans le cycle, Hamilton lèvera une partie du voile et que ces fameux implants-psy passeront du domaine de la magie à celui de la science.
L'histoire en elle-même est donc un thriller, avec de l'action. Si le style de Hamilton est déjà là, on sent que la construction de l'histoire est encore maladroite. Certaines déductions se font trop facilement, des chapitres se suivent sans lien apparent, l'action s'accélère parfois de manière exagérée... Pourtant, les personnages sont bien ébauchés, et on se prend à éprouver de l'attachement pour certains d'entre eux. Il y en a d'ailleurs beaucoup moins que dans les romans qui vont suivre.
Mindstar est donc le premier roman de Hamilton, réédité grâce au succès des cycles qui ont suivi. Il n'en a pas encore toutes les qualités. On sent que l'auteur a déjà trouvé une voie mais qu'il tâtonne encore au niveau du style. C'est, selon moi, un roman réservé aux fans de Hamilton qui veulent approfondir leur relation littéraire avec cet auteur.
L'univers déployé devant nous se limite donc à la Terre et à sa proche banlieue. L'action en elle-même se déroule uniquement en Angleterre, avec juste un petit saut de puce en orbite basse. C'est assez perturbant quand on apprécie le foisonnement de mondes habituel chez Hamilton. Et cette Angleterre n'est pas celle que nous connaissons. Elle est presque post-apocalyptique, la faute au réchauffement climatique et à la gestion calamiteuse du PSP, un parti communiste maintenant banni du pouvoir. Hamilton prend beaucoup de plaisir à décrire sa région transformée mais, et c'est mon premier reproche, ça ne marche pas aussi bien pour les gens qui ne connaissent pas le coin.
Au niveau des technologies, comme je le disais, Hamilton reste dans les domaines habituels tout en limitant le niveau atteint. Armes, implants, véhicules, gadgets... tout est cohérent et assez bien pensé. Une seule chose me turlupine : les implants-psy. Ces implants, de nature biologique, permettent à leurs possesseurs de développer des talents parapsychologiques : télépathie, prescience... Greg Mandel lui-même en possède un, qui lui permet de percevoir les émotions des gens, et c'est au coeur du roman (et je suppose aussi des suivants). Le problème, car il y en a un, c'est que cet implant semble fonctionner comme par magie (à peine évoque-t-on des "neuro-hormones") et semble représenter un niveau technologique largement supérieur à tout le reste. J'espère qu'à un moment dans le cycle, Hamilton lèvera une partie du voile et que ces fameux implants-psy passeront du domaine de la magie à celui de la science.
L'histoire en elle-même est donc un thriller, avec de l'action. Si le style de Hamilton est déjà là, on sent que la construction de l'histoire est encore maladroite. Certaines déductions se font trop facilement, des chapitres se suivent sans lien apparent, l'action s'accélère parfois de manière exagérée... Pourtant, les personnages sont bien ébauchés, et on se prend à éprouver de l'attachement pour certains d'entre eux. Il y en a d'ailleurs beaucoup moins que dans les romans qui vont suivre.
Mindstar est donc le premier roman de Hamilton, réédité grâce au succès des cycles qui ont suivi. Il n'en a pas encore toutes les qualités. On sent que l'auteur a déjà trouvé une voie mais qu'il tâtonne encore au niveau du style. C'est, selon moi, un roman réservé aux fans de Hamilton qui veulent approfondir leur relation littéraire avec cet auteur.
Tome 2 - Quantum (A Quantum Murder, 1994)
Au XXIe siècle, le monde commence à sortir des années noires du réchauffement climatique grâce aux technologies développées par la compagnie Event Horizon, sous la direction de Julia Evans. Cependant, même une jeune et belle milliardaire a parfois besoin des services d'un homme tel que Greg Mandel, ancien soldat d'élite de la brigade Mindstar. Il doit élucider le meurtre atroce d'Edward Kitchener, un éminent spécialiste en physique quantique. Nombreux sont ceux qui auraient payé cher pour faire cesser ses travaux, mais le rituel de l'assassinat ne cadre pas avec un simple contrat de tueur. Avec l'aide de ses aptitudes psi, Mandel se lance sur des pistes aussi insolites que les théories de la victime...
Fiche de lecture
Après l'encourageant "Mindstar", son premier roman, Hamilton poursuit avec "Quantum". Cette histoire se déroule deux après la première. Un meurtre mystérieux a eu lieu dans une ancienne abbaye où un riche physicien s'entoure d'étudiants prometteurs. Le scientifique en question était sous contrat avec Event Horizon. Julia Evans décide donc de s'en mêler, et pour ça elle fait appel à Greg Mandel, l'enquêteur doté de pouvoirs psy.
L'auteur reste donc dans le même univers que précédemment : l'Angleterre post-réchauffement, qui commence seulement à remonter la pente socialement et économiquement. Les personnages principaux sont aussi les mêmes : Greg Mandel, Eleanor, Julia Evans, Royan, Morgan Walshaw... Ils gagnent en profondeur, en substance. Et surtout, la trame de l'histoire est meilleure.
Le premier volet des aventures de Greg Mandel laissait un goût étrange. C'était du Hamilton, mais sans la maturité qui caractérise ses oeuvres ultérieures. On reconnaissait son style, mais il était encore inabouti. Ici, il y a une nette amélioration, et c'est fascinant de relire à posteriori les premiers romans d'un auteur qu'on connaît pour ses grands succès. Les personnages sont mieux décrits, les dialogues plus réalistes. L'intrigue, car il s'agit d'un roman policier de SF, est vraiment prenante. Il y a juste une petite ombre : si le mobile est inconnu, on devine beaucoup trop tôt certains éléments du mode opératoire.
Quantum est donc un bon roman de SF, et un bon thriller. Il lui reste quelques défauts, mais ils ne gâchent pas le plaisir de la lecture. Les fans de Hamilton devraient aimer.
L'auteur reste donc dans le même univers que précédemment : l'Angleterre post-réchauffement, qui commence seulement à remonter la pente socialement et économiquement. Les personnages principaux sont aussi les mêmes : Greg Mandel, Eleanor, Julia Evans, Royan, Morgan Walshaw... Ils gagnent en profondeur, en substance. Et surtout, la trame de l'histoire est meilleure.
Le premier volet des aventures de Greg Mandel laissait un goût étrange. C'était du Hamilton, mais sans la maturité qui caractérise ses oeuvres ultérieures. On reconnaissait son style, mais il était encore inabouti. Ici, il y a une nette amélioration, et c'est fascinant de relire à posteriori les premiers romans d'un auteur qu'on connaît pour ses grands succès. Les personnages sont mieux décrits, les dialogues plus réalistes. L'intrigue, car il s'agit d'un roman policier de SF, est vraiment prenante. Il y a juste une petite ombre : si le mobile est inconnu, on devine beaucoup trop tôt certains éléments du mode opératoire.
Quantum est donc un bon roman de SF, et un bon thriller. Il lui reste quelques défauts, mais ils ne gâchent pas le plaisir de la lecture. Les fans de Hamilton devraient aimer.
Tome 3 - Nano (The Nano Flower, 1995)
Julia Evans, milliardaire et directrice de la compagnie Event Horizon, fer de lance de la conquête spatiale, est dans le pétrin. Avec son mari disparu et des concurrents qui affirment avoir acquis une technologie révolutionnaire, Julia remarque à peine la livraison anonyme d'une fleur. Celle-ci possède pourtant dies gènes de millions d'années en avance sur l'ADN terrestre. Un homme serait capable d'élucider ce mystère : Greg Mandel. Mais au cours de son enquête, les morts s'accumulent. L'avenir de l'humanité est en train de se jouer sur cette fleur qui commence à éclore...
Fiche de lecture
Nano, troisième volume de la série Greg Mandel, clôture ce que l'auteur réfute comme étant une trilogie. L'histoire se déroule une dizaine d'années après le deuxième volume. On reprend donc le même univers, mais qui a pas mal évolué. Greg et Eléanor sont parents, de même que Julia, qui a vécu avec Royan. Morgan Walshaw a cédé sa place à Victor Tyo. Les Trinities n'existent plus et Suzi est devenue une tech-merc.
A propos de Suzi, elle constitue le principal changement dans le casting. Dans le premier opus, Mandel faisait équipe avec Gabrielle, une autre ancienne de la Mindstar. Dans le deuxième volume, Mandel forme un duo avec son épouse : Eléanor. Ici, il opère en tandem avec Suzi, ce qui augure de nombreuses choses au niveau de l'action.
Nano nous entraîne dans une enquête politico-technico-financière. En jeu : la recherche d'un extraterrestre possédant les secrets d'une technologie révolutionnaire, et au passage retrouver Royan qui a mystérieusement disparu. L'ensemble est plutôt bien foutu, avec des personnages et un univers intéressant. Mais il y a malgré tout deux points négatifs.
Le premier, c'est le côté fouillis de certaines scènes. J'ai beau relire deux ou trois fois certains passages, je ne visualise pas. Hamilton voulait probablement dynamiser l'écriture, donner un effet d'accélération. Cela se solde par un manque de clarté dommageable. Le second, c'est la facilité avec laquelle des hypothèses deviennent des conclusions incontournables. Notons toutefois que c'est un défaut courant chez les jeunes auteurs, et que la série Greg Mandel est la première oeuvre de Peter F. Hamilton.
Finalement, le plus intéressant avec l'univers de Greg Mandel, c'est de voir quels éléments préfigurent les univers de l'Aube de la Nuit et du Commonwealth. Pour le reste, ce sont surtout des romans d'action, avec les qualités et les défauts du genre.
A propos de Suzi, elle constitue le principal changement dans le casting. Dans le premier opus, Mandel faisait équipe avec Gabrielle, une autre ancienne de la Mindstar. Dans le deuxième volume, Mandel forme un duo avec son épouse : Eléanor. Ici, il opère en tandem avec Suzi, ce qui augure de nombreuses choses au niveau de l'action.
Nano nous entraîne dans une enquête politico-technico-financière. En jeu : la recherche d'un extraterrestre possédant les secrets d'une technologie révolutionnaire, et au passage retrouver Royan qui a mystérieusement disparu. L'ensemble est plutôt bien foutu, avec des personnages et un univers intéressant. Mais il y a malgré tout deux points négatifs.
Le premier, c'est le côté fouillis de certaines scènes. J'ai beau relire deux ou trois fois certains passages, je ne visualise pas. Hamilton voulait probablement dynamiser l'écriture, donner un effet d'accélération. Cela se solde par un manque de clarté dommageable. Le second, c'est la facilité avec laquelle des hypothèses deviennent des conclusions incontournables. Notons toutefois que c'est un défaut courant chez les jeunes auteurs, et que la série Greg Mandel est la première oeuvre de Peter F. Hamilton.
Finalement, le plus intéressant avec l'univers de Greg Mandel, c'est de voir quels éléments préfigurent les univers de l'Aube de la Nuit et du Commonwealth. Pour le reste, ce sont surtout des romans d'action, avec les qualités et les défauts du genre.