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1 et 1 font 11 | J.C. Gapdy | 2017

Nouvelle

Par | 06/09/2019 | Lu 1147 fois




Illustration et quatrième de couverture

En 1969, à la suite des Américains, les Russes viennent de se poser sur la Lune. Cet événement, pourtant sensationnel au niveau mondial, en masque d'autres, totalement inconnus du public, mais que le photoreporter André Sonniant va découvrir. Car André a une particularité qui passionne les services secrets mondiaux. Depuis l'attaque du Vercors par les nazis en 1944, il garde d'étonnantes marques sur son bras gauche. Au creux du coude et du poignet brillent des écailles qui n'ont rien d'humain. À ce jour, nul n'en a percé le secret, mais c'est à cause d'elles et d'étranges vaisseaux aperçus en plusieurs endroits de la planète qu'il est recontacté cette année-là. Quel lien peut-il y avoir entre eux et ces écailles ? Qui est cet être nommé « l'O » ?

Note

Cette nouvelle, écrite en 2016 et parue en 2017 chez L’Ivre-Book, une maison d’édition qui malheureusement a dû fermer, est reprise et améliorée en juillet 2020 pour une parution chez les éditions Rroyzz.

Fiche de lecture

Petite introduction

Aveuglément je me suis « jeté » sur une lecture dont je ne voulais rien savoir, afin de découvrir le Genre que l’auteur s’était fixé et d’en savourer la surprise. Je m’attelais à l’exploration d’un univers, certes avec ses codes, mais qui m’enivra par la faculté de son créateur à brouiller les pistes. Tout est déjà dans le titre, car d’une opération mathématique simple le résultat donne une sorte de chiffre « complotiste », découlant du choix de ne pas suivre complètement les règles nécessaires : « 1 et 1 font 11 ». Cette curiosité première n’appartient qu’aux conditions des évènements vécus par le personnage principal de ce court texte.

Sachant qu’une nouvelle de JC Gapdy était dans le rayonnement d’autres nouvelles en liste pour le prix Rosny Ainé 2019 (« Shégavely speel » tirée de l’anthologie « Univers Parallèles, Nouvelles 2017 » éditée par Jingwei Agency), je m’effondrais lorsque je m’aperçus que les tours de vote étaient finalement bouclés et que dans un désarroi, que je ne devrais décrire ici, je constatais que j’avais fait l’achat de la « mauvaise » nouvelle. Ma lecture lente et mes prises de notes brouillonnes avaient pris le pas sur mes orientations disciplinaires de faire les choses en temps et en heures. Alors je n’allais pas me défausser sur cette envie de parler de « 1 et 1 font 11 » puisque de mon erreur, de ma concentration désordonnée, une nouvelle de JC Gapdy remplaçait une autre écrite par le même homme - je n’allais pas le regretter.

Cette nouvelle, tournant le dos à celle qui n’aura pas mon bulletin dans l’urne du concours de référence dans le paysage de la littérature SF (que je lirai prochainement en m’en rendant compte cette fois-ci, promis), j’acquiesçais du fait que je devais en toute franchise expliquer l’attachement que j’eus à la rencontre de cette déroutante histoire.

J’écris cet article par passion et par devoir d’un retour sincère sur une « rédaction » surprenante et surtout uchronique (?).

Préambule

L’Uchronie s’impose comme l’élément important de cette entrée en matière. Quelle belle idée de s’approprier une réalité historique distordue par l’imaginaire et le bon vouloir de l’auteur ; distordue (?!) ou une mise au point intrinsèque sur des faits historiques qu’on tend à expliquer sur certaines résonances intellectuelles, idéologiques et personnelles ?! Peut-être le moyen de passer un message politique et social par le biais d’une réinterprétation de la grande Histoire en usant d’un sous-genre issu de la Science-fiction ?! La réponse, à mon humble avis, est assez complexe ici ; « 1 et 1 font 11 » ne représente pas qu’une sorte de rétrospection de récits d’Anticipation. Difficile de décrire les thèmes abordés sous ce seul angle (d’un passé renouvelé).

En lisant cette nouvelle, je savais au fond de moi que la tâche du romancier, afin de maintenir l’attention du lecteur, allait être forcément dynamique, expéditive dans sa détermination d’aller à l’essentiel ; car tel un entonnoir à idées, le tamis réalisé dans le sablier devait exclusivement mêler un sentiment de curiosité entre la dissociation du vrai et du faux.

Sur la fondation du socle, où toute la structure du récit se maintient, je remarque l’inventivité, le mécanisme stratégique de créer une ambiguïté, de constater que sur ce cette plateforme solide s’est élevé le « mât » d’une Uchronie haubanée par les fils structuraux et littéraires d’un autre genre orienté vers d’autres particularités.

« Dévier de la réalité » ne pouvait correspondre dans ce cheminement uchronique qu’à une position stratégique de l’auteur, à nous mener par le bout du nez, d’une manière plaisante et si cohérente, que nos pensées vagabondes de lecteurs « triturés » ne pouvaient se satisfaire complètement de ce système de vases communicants. Jusqu’à se demander dans quel genre nous nous trouvons, puis de nous en libérer après, en considérant que la place primordiale de cette histoire s’ancre fondamentalement dans l’intrigue aux branches multiples.

Vice versa (de l’Uchronie à l’Ufologie)

En tant que lecteur surpris et appareillé, afin de poser sa chronique, je me décidais de me documenter sur l’orientation « anticipative » de JC Gapdy en comprenant dans l’exploration de ce monde, qu’à la poursuite de cette lecture, de ce que l’on croyait comme acquis, n’était en réalité que l’apprentissage de nouveaux moyens de communications. J’accourais vers des composants historiques se détériorant en cédant à d’autres directives cassant ouvertement les positions initiales. Etais-je encore dans une uchronie sous-entendant autour d’un fait tragique les contours d’un complot aux dimensions politiques ?!

Avec un « effet papillon » sur ces évènements « trafiqués » (JFK est dans les pages), je me déstabilisais sur des recherches pragmatiques alors que j’oubliais le genre et ses codes.

Je n’avais pas saisi que l’Imaginaire « battait son plein » et même si je me trouvais face à une guerre froide (des étoiles) réinterprétée, un alunissage parallèle entre deux pays concurrents, le retour en boomerang d’une révolution chinoise reconsidérée, une guerre nucléaire « asiatique » causée de l’intérieur avec un démembrement de la Chine, je me régalais de ces travaux d’analyses en y trouvant indices et décalages fortement imagés.

Pourtant, je m’installais confortablement vers des sensations toutes métamorphosées par l’apparition de la partie immergée de l’iceberg : l’Ufologie.

Toutes ces articulations et changements distincts formaient des ponts entre eux. Le récit pensé en trois segments montrait le développement d’une phénoménologie ovni.

D’une Uchronie ciblée sur les conséquences d’un assassinat et de ses répercussions sur le monde, nous nous acheminons avec stupéfaction vers une cohésion internationale chargée de trouver une base extraterrestre.

Mon plaisir a été constant et je vous laisse le soin de faire votre propre expérience de lecture.

Copyright @ Philippe André pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur