Aliens, Vaisseau et Cie | J.C. Gapdy | 2015

Un concept très intéressant qui m'a fait sourire (surtout la première note de bas de page...Car oui elle est pertinente!). Mais invoquer et mettre en scène Rémiens et Romuliens a parasité ma lecture : car je ne pouvais penser qu'à Star Trek (tant est si bien que j'ai du vérifier si la planète évoquée par les protagonistes était de celles ou le nom de Tal-Shiar donne des frissons...).
Le clin d'oeil à "Monsieur Sulu", bien qu'amusant, n'aide pas à oublier cela.

L'idée du huis-clos diplomatique mêlé d'un virus est superbe, surtout vis à vis de la langue bien verte du capitaine et de l'équipage, qui est bien obligé de faire des courbettes aux ambassadeurs.
La résolution de l'énigme s'emballe un petit peu...et surtout l'insistance à faire référence à un inspecteur bien connu de fiction (et sa créatrice) était maladroite.

Je pars du principe que "Le public est intelligent" : si tu as pu me faire découvrir l'auteur Thomas Bernhard (et à ma connaissance la note 8 est toujours valable à l'heure ou j'écris ces lignes), il y a d'autres lourdeurs: Le discours de la Rémusienne (ou Romulienne? je ne confonds...) à Juana rejoint le cliché, éculé, du "Nous avons bien étudié votre monde" que je range au même rang que celui des années 50/60 à "Menez nous à votre chef!".

L'idée que les extraterrestres ont une discours critique explicite de nos sociétés me semble aussi usé jusqu'à la corde : Pourquoi ne pas créer une civilisation (ou plusieurs) en miroir? Je me rappelle vaguement d'un épisode de Star Trek Voyager intitulé "Virtuoso" ou l'USS Voyager (et son médecin holographique) rencontrent une civilisation qui ignore ce qu'est la musique.

Ceci est d'autant plus douloureux que tu mets en scène 3 races extraterrestres avec des factions internes : C'est trop rare en science fiction pour ne pas être relevé et salué. Après j'entends que le format de la nouvelle n'est pas le plus approprié pour développer cela.

Les "hésitations" de communication entre les humains et leurs hôtes sont intéressantes, mais finissent par devenir pataudes et redondantes, allant jusqu'à prendre le lecteur pour un imbécile : la note 6 en cela est topique.


En somme, une nouvelle très intéressante mais qui souffre de lourdeurs dues au fait , je pense, que tu prennes trop ton public par la main : si c'est bienvenu pour le volet épidémie de l'intrigue, cela l'est moins pour le volet diplomatique et sociales.

Dès que l’on évoque dans un roman ou autres, un vaisseau spatial, des extraterrestres, des ambassadeurs, des complots, des trahisons ... et bien je pense Babylon 5,
à chacun ses références.
Je vois l’ambassadeur G’Kar, l’ambassadeur Londo Mollari, l’ambassadrice Delenn et puis tous les autres. Comme je suis un fan inconditionnel de cette série,
je ne peux qu’adhérer au souffle de cette nouvelle.
Un sympathique moment de lecture donc, à bord du Long Quiet River où les fils de la diplomatie sont aussi embrouillés qu’ailleurs, aux confins de l’espace.
Merci J.C pour le partage.