Illustration et quatrième de couverture
À la fois épopée et récit intime, Avant que le monde ne se ferme est un premier roman à l’écriture ample et poétique. Alain Mascaro s’empare du folklore et de la sagesse tziganes comme pour mieux mettre à nu la barbarie du monde.
Alain Mascaro est né en 1964. Professeur de lettres à Vichy, il décide en 2019 de tout quitter pour s'en aller parcourir le monde. Ce long voyage sans date de retour lui aura permis d'écrire son premier roman.
Anecdote personnelle
Avant de commencer à parler du livre, il faut que je vous raconte une petite histoire. Celle d'un gamin, qui au début des années 90, lit énormément de comics pris dans la collection de son oncle (les parutions Lug des année 80, Strange et ses déclinaisons, les Récits Complet Marvel, Titans, etc.) mais très peu de livres. Début d'année de cinquième, un jeune professeur de français (pas 30 ans) arrive au collège et, lors du premier cours, remet à tous les élèves une feuille A4 recto verso, qui se trouve être une liste de livres à lire. Frayeur des élèves, il y a au moins 200 titres ! Il est malade, on ne lira jamais tout ça dans l'année… Cependant, frayeur vite levée : c'est une liste d'œuvres qu'il juge importantes d'avoir lu dans sa vie. Ouf, nous voilà soulagés !
Cette liste contient des noms d’auteurs assez connus : Zola, Hugo, d'autres déjà cités en sixième, du très classique. Mais au milieu, d’autres noms vont changer ma vie à jamais : Asimov, Herbert, Tolkien, King, etc… Mon oncle, celui-là même qui possède les comics, me met dans les mains les livres de SF/Fantasy proposés sur cette liste. A partir de là, rien ne fut plus jamais pareil.
Durant des années, le souvenir de ce prof restera profondément ancré dans ma mémoire (il ne fit qu'une seule année dans mon collège) : l'image de le voir lire un poche de Stephen King lors d'une interro écrite, la découverte avec lui d'une salle de montage vidéo inutilisée au dernier étage du collège et bien d'autres souvenirs.
Des années plus tard, grâce à des jeunes étudiants venant travailler l'été dans mon entreprise, je découvre qu'il a enseigné dans le lycée principal de la ville. Chacun de ces jeunes, avec qui j'en parle, est lui aussi profondément marqué par cet incroyable professeur. On est en 2021, et j'apprends qu'il est parti parcourir le monde. Il tient un journal de voyage (https://transhumances.eu/) et durant les confinements liés au Covid, il a écrit un livre (son bureau d'écriture fut notamment une plage en Thaïlande) qui vient de sortir. De plus, il est de passage dans la ville pour une séance de dédicaces ! Je ne peux faire autrement que d’y aller et me procurer son livre. Ce dernier rejoint ma PAL. De nombreuses autres lectures font que je ne l'ouvre pas de suite. Ce livre obtient de nombreux prix littéraires (près de 20 à ce jour) et je ne l'ouvre réellement qu'aujourd'hui, début de vacances de février 2024…
Fiche de lecture
Et maintenant que j’ai partagé avec vous ce moment de ma vie, voici mon ressenti à la lecture de ce livre.
Je crois que c'est la première fois de ma vie que cela m'arrive… Sentir des larmes couler alors que je lis, sentir ma gorge se nouer, ressentir en même temps une immense tristesse et une joie irrépressible. La tristesse qui atteint son paroxysme au moment de la libération du camp, après avoir traversé toutes les épreuves du ghetto, d’Auschwitz, de la mort. La joie de retrouver ce son de violon si cher au cœur d’Anton et la voix de cette chanteuse qui le bouleverse avant de comprendre pourquoi.
Je ne suis qu'à la moitié du livre, je n'ai pas levé les yeux une seule fois depuis que je me suis installé dans mon fauteuil pour un petit moment de lecture, deux heures plus tôt, happé par la vie d’Anton, racontée avec une telle justesse que j'ai l'impression de lire une autobiographie. Je suis hors du temps ; seule me ramène au monde réel l’heure de manger avec mon épouse et les enfants.
Vite, je dois retourner en Inde, retrouver Anton, et connaître la suite de son destin.
Le repas terminé, je reprends ma lecture. Le hasard m'a vraiment fait faire une pause à un passage charnière de l’histoire. Cette deuxième partie narre la renaissance, les retrouvailles. Elle est une ode à la vie. C'est aussi le récit d'un voyage, physique mais aussi spirituel, un retour à la vie après l'enfer vécu.
Rarement un livre m'aura fait un tel effet ! Je retrouve le professeur de lettres, avec une écriture fine et recherchée, mais jamais lourde. Je découvre aussi le voyageur et, je suppose qu'une partie des descriptions vient de son voyage même.
Comme le répète le coach de mon fils : « Il faut savoir sortir de sa zone de confort. » Eh bien, je ne pensais pas qu'un « simple » livre me le ferait autant faire. Mes lectures sont rarement hors Imaginaire, néanmoins, celle-ci risque de laisser une empreinte en moi aussi forte que la rencontre il y a presque 30 ans avec son auteur.
Merci, Monsieur Mascaro !