Blame! | 2017

Par | 24/02/2019 | Lu 648 fois




Affiche et synopsis

Peut-être sur Terre... Peut-être dans le futur... Killy est un cyborg taciturne qui erre dans une gigantesque cité labyrinthique s'étendant sur des milliers de niveaux. Armé d'un révolver amplificateur de radiations et accompagné de Shibo, un scientifique, il part en quête du « net-gene », un programme qui aurait échappé à la contamination globale d'un virus informatique, et qui serait capable de gérer le monde... 

Note

Tiré de l'œuvre manga éponyme, Blame!, de l'auteur Tsutomu Nihei, est un long métrage réalisé par Hiroyuki Seshita, produit par Polygon Studio et diffusé sur la plateforme Netflix depuis le 19 mai 2017. Le film a une durée d’une heure et quarante-cinq minutes et se situe quelque-part dans la trame principale du manga.

Présentation

La race humaine, il y a longtemps, pouvait se connecter à la résosphère grâce à son interface génétique, lui permettant ainsi de contrôler la ville. Mais un virus se répandit, détruisant ou effaçant l'interface, rendant les humains impossibles à identifier par la ville et les empêchant de se connecter à la résosphère.
 
Alors considéré comme résidents illégaux, car non-identifiables, la ville charge la "Sauvegarde" de démarrer une opération d'éradication de ce qu'elle considère comme étant des parasites, forçant les survivants à s'éparpiller au travers des milliers d'étages de la ville.
 
Désormais sans personne pour la contrôler, la ville poursuit ses plans d'agrandissements, aménageant des milliers de niveaux d'habitations vides, afin de loger les habitants qu'elle traque et éradique sans relâche.
 
Killy, un agent de la Sauvegarde (d'un département indépendant), part alors en quête du "net-gene", un programme équivalent au terminal génétique (l'interface) que certains descendants des humains possèderaient peut-être encore.
 
Une durée de temps inconnue plus tard, que l'on estime entre mille et trois mille ans, Killy rencontre des survivants... Le film et le manga commencent tous deux alors.

Des personnages au design emblématique et à la personnalité vibrante, des êtres criants de réalisme et de force, Nihei s'est inspiré des personnalités de son entourage pour forger ses protagonistes.  Et cela se ressent, on ne parle plus de simples créations fictives, les habitants de "la ville" sont tangibles : ils sont vivants.
 
Des doublages de qualité, des animations bien travaillées, Blame! est un diamant brut dont les seules faiblesses sont le choix du cell-shading parfois mal maitrisé et la tendance japonaise de faire faire des moues surjouées aux personnages. Et pourtant, étrangement... ces défauts rajoutent, à mon sens, un peu plus de réalisme. On ne nous sert pas le perfectionnisme calculé de certaines œuvres, et cela fait un bien fou.
 
Le cell-shading, marié aux environnements sales et obscurs, rajoute au côté désolation des décors. Et quels décors : parfois en 3D, souvent dessiné, les environnements sont titanesques et s'étendent sur des kilomètres, écrasés par de bas plafonds. Ces espaces ouverts gargantuesques, l'écrasement des murs et de l'obscurité transmettent parfaitement le sentiment d'oppression des habitants de "la ville". Elle est à l'abandon, et on le sent.
 
Et c'est là la marque de fabrique de Tsutomu Nihei : ses décors. Si vous avez lu l'œuvre papier original, vous retrouverez avec nostalgie l'art avec un grand A, qui faisait le charme du manga. Si le film est votre premier pas dans le monde de Nihei, attention les yeux. Les détails fourmillent.

L'oeuvre a son univers comme fondation, ses personnages et son histoire comme brique. Que serait-ce sans un bon ciment? Liant les scènes et les protagonistes, nous encrant dans Blame! avec brio, l'élément final de l'œuvre est sans conteste sa musique. Ni trop magistrale, ni trop fade, chaque thème est propre et doté de sa propre identité (un faible personnel pour le thème de Killy Tabidachi!).
 
Via le trait brut et maitrisé de l'œuvre, au détour d'un dialogue sans importance de personnages, nous tombons inexorablement nous-même dans la ville et nous questionnons sur les mystères de son passé. Et par extension, sur Killy.
 
Certains personnages ont besoin d'avoir leur passé raconté en détail pour prendre en aura, en charisme. Mais Killy ? La première scène de sa rencontre avec les survivants électro-pêcheurs suffit. Un regard lourd, brûlant de ténacité. Une armure usée, et son silence.
 
Killy a vécu. Il a souffert. Et poursuit toujours sa mission, bien décidé à sauver l'humanité. Sa simple apparence, sa prestance, suffisent à elles seules à prouver que ce personnage est entier, et qu'il n'est pas là pour jouer.
 
Trouvera-t’il le net-gene ? Quels secrets cache encore la ville ?
 
À vous de le découvrir...

Source


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