Capitaine Nemo
Nautilus | Illustration @ Wojciech Ostrycharz | Source : https://wojciechostrycharz.artstation.com/
Le capitaine Nemo est songeur.
Du fond de l’océan où il repose derrière son bureau
Dans la salle de pilotage du Nautilus,
Il se demande si on se souvient de lui.
Est-ce que le spectacle de la terre ferme lui manque ?
Ses plaines et ses prairies à la profusion verdoyante,
Ses forêts séculaires dressant leurs fières armatures
Sur lesquelles s’agitent de luxuriantes chevelures,
Ses montagnes majestueuses pointant leurs sommets interrogatifs
Vers un ciel aux promesses d’illusionnistes.
Ses rivières et fleuves qui ondulent des songes liquides
Avant d’abandonner leurs corps à l’ardeur d’océans impatients.
Ses fleurs aux doux visages et parfums de printemps,
Ses symphonies pastorales de feuilles multicolores
Lançant leurs adieux de tableaux de maitres
Aux regards envoûtés d’un automne resplendissant sa vieillesse.
Puis, faisant grincer le cuir de son fauteuil au bois sculpté, il soupire.
Quel besoin ai-je de rejoindre cette civilisation
Qui ignore la beauté de ce qui l’entoure
Et qu’elle se plait à assassiner chaque jour ?
Regardez le spectacle féerique de ces champs d’anémones,
Balançant la nonchalance de leurs pétales aquatiques,
De ces sculptures de corail qui s’étalent sans entraves dans l’onde.
Loin des fracas de la surface,
Glissent en silence des formes oblongues de toutes tailles.
Du gracieux et facétieux dauphin à l’inquiétant requin pâle,
Du spectacle de ce banc de thons
Jaillissant sa volumineuse procession coupant le souffle
Du plus réfractaire au saisissement,
De l’imposante et respectable baleine à la force tranquille
Repoussant avec une délicate lenteur les flots qui l’entourent,
Jusqu’au gigantesque Kraken dont les tentacules titanesques
Agitent l’avertissement au voyageur imprudent
Pour sa visite sacrilège dans son antre sacrée.
Et près des récifs, sans rival,
Brille le chatoiement d’espèces de poissons sublimes
Rivalisant de splendeur par ces merveilleuses teintes à la tonalité changeante.
Que dire des jungles d’algues impénétrables, inconnues des mortels
Dont l’ondulation hypnotique vient bercer l’observateur, voleur d’images interdites.
Comment oublier ces tombants qui dressent leurs parois de cathédrales englouties,
Nul souvenir ou besoin d’anciennes croyances perdues
Pour être submergé par leur prodigieuse beauté.
Dans cette eau, berceau originel de toute vie, danse vers sa surface
Toutes les nuances d’une palette phénoménale du bleu turquoise au vert intense,
Jusqu’aux courants mystérieux sinuant à toutes profondeurs
Leur vie liquide, sans doute en vue d’un ultime rendez-vous
Qui verra leur accouplement dans les ténèbres abyssales.
Non, juste entamer le voyage pour retrouver ou découvrir
Ces merveilles envoutantes qui peuplent le fond des vastes mers.
S’autoriser de lancer par le regard lumineux du Nautilus
L’éclairage de fosses insondables
Y découvrir pour les saluer, sans trop les déranger, des formes inconnues,
De la plus petite à la plus vaste d’étranges créatures
Qui ne supportent pas la passion brulante d’un soleil éclatant.
Laissons l’homme à ses rêves de puissance et d’illusoires destins.
S’il le faut, il fera surface le temps de faire provision nécessaire
Puis, à moins de croiser le chemin de rêveurs
Pour contempler et converser de l’admirable,
Il plongera à nouveau seul, des mers glacées de l’Arctique
Vers les lointaines et chaleureuses Australes
Pour fondre son esprit dans celui des océans.
Du fond de l’océan où il repose derrière son bureau
Dans la salle de pilotage du Nautilus,
Il se demande si on se souvient de lui.
Est-ce que le spectacle de la terre ferme lui manque ?
Ses plaines et ses prairies à la profusion verdoyante,
Ses forêts séculaires dressant leurs fières armatures
Sur lesquelles s’agitent de luxuriantes chevelures,
Ses montagnes majestueuses pointant leurs sommets interrogatifs
Vers un ciel aux promesses d’illusionnistes.
Ses rivières et fleuves qui ondulent des songes liquides
Avant d’abandonner leurs corps à l’ardeur d’océans impatients.
Ses fleurs aux doux visages et parfums de printemps,
Ses symphonies pastorales de feuilles multicolores
Lançant leurs adieux de tableaux de maitres
Aux regards envoûtés d’un automne resplendissant sa vieillesse.
Puis, faisant grincer le cuir de son fauteuil au bois sculpté, il soupire.
Quel besoin ai-je de rejoindre cette civilisation
Qui ignore la beauté de ce qui l’entoure
Et qu’elle se plait à assassiner chaque jour ?
Regardez le spectacle féerique de ces champs d’anémones,
Balançant la nonchalance de leurs pétales aquatiques,
De ces sculptures de corail qui s’étalent sans entraves dans l’onde.
Loin des fracas de la surface,
Glissent en silence des formes oblongues de toutes tailles.
Du gracieux et facétieux dauphin à l’inquiétant requin pâle,
Du spectacle de ce banc de thons
Jaillissant sa volumineuse procession coupant le souffle
Du plus réfractaire au saisissement,
De l’imposante et respectable baleine à la force tranquille
Repoussant avec une délicate lenteur les flots qui l’entourent,
Jusqu’au gigantesque Kraken dont les tentacules titanesques
Agitent l’avertissement au voyageur imprudent
Pour sa visite sacrilège dans son antre sacrée.
Et près des récifs, sans rival,
Brille le chatoiement d’espèces de poissons sublimes
Rivalisant de splendeur par ces merveilleuses teintes à la tonalité changeante.
Que dire des jungles d’algues impénétrables, inconnues des mortels
Dont l’ondulation hypnotique vient bercer l’observateur, voleur d’images interdites.
Comment oublier ces tombants qui dressent leurs parois de cathédrales englouties,
Nul souvenir ou besoin d’anciennes croyances perdues
Pour être submergé par leur prodigieuse beauté.
Dans cette eau, berceau originel de toute vie, danse vers sa surface
Toutes les nuances d’une palette phénoménale du bleu turquoise au vert intense,
Jusqu’aux courants mystérieux sinuant à toutes profondeurs
Leur vie liquide, sans doute en vue d’un ultime rendez-vous
Qui verra leur accouplement dans les ténèbres abyssales.
Non, juste entamer le voyage pour retrouver ou découvrir
Ces merveilles envoutantes qui peuplent le fond des vastes mers.
S’autoriser de lancer par le regard lumineux du Nautilus
L’éclairage de fosses insondables
Y découvrir pour les saluer, sans trop les déranger, des formes inconnues,
De la plus petite à la plus vaste d’étranges créatures
Qui ne supportent pas la passion brulante d’un soleil éclatant.
Laissons l’homme à ses rêves de puissance et d’illusoires destins.
S’il le faut, il fera surface le temps de faire provision nécessaire
Puis, à moins de croiser le chemin de rêveurs
Pour contempler et converser de l’admirable,
Il plongera à nouveau seul, des mers glacées de l’Arctique
Vers les lointaines et chaleureuses Australes
Pour fondre son esprit dans celui des océans.