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Civil War | 2024


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 22/04/2024 | Lu 775 fois





Affiche et synopsis

Dans un futur proche, une équipe de journalistes parcourt les États-Unis au cours d'une guerre civile qui s'intensifie rapidement et qui a englouti le pays tout entier.

Source : IMDB


Présentation

Sensation forte...

Je ne sais pas si j'ai aimé Civil War. En tout cas, ce fut pour moi une expérience cinématographique percutante.

Un film essentiel, qui après sa vision, fait beaucoup réfléchir sur la condition humaine, la manière de suivre son instinct de survie dans un territoire en guerre, dans son propre pays. Le coup de poing dans le ventre et une massue fracassante annihilent tout point de vue objectif. Notre esprit d'analyse est mis à mal suite à la malignité d'un scénario qui parsème, par-ci, par-là, des éléments flous qui se précisent au fur et à mesure que le groupe de journalistes avance dans son road-trip violent. Dans ces conditions, pour essayer de comprendre, l'on ne sait vers quel côté vient le danger.

Nous nous trouvons dans une fonctionnalité "neutre" à l'intérieur de cette équipe de journalistes qui communiquent, par les mots et les photos, de l'état pessimiste de l'actualité jusqu'à ce que cette réalité exalte chez ces reporters le goût du sang et de l'adrénaline par profusion de sentiments égoïstes.

Nous nous trouvons sur un chemin miné par la guerre civile dont on ne connait pas réellement les clés d'informations, afin que nous puissions les saisir. Je pense que le film est à revoir pour y découvrir les symboles cachés. L'évidence d'une charge politique contre un extrémisme originel, le déchaînement du rejet des immigrés, de l'étranger, du revêtement d'hommes en robe et à capuche blanche dans le sillon du Ku Klux Klan en sous lecture, le film est une charge non-déguisée contre Donald Trump et son aura, supposant la mise en place d'une dictature au sujet d'une nouvelle investiture. C'est évident.

Si certains voient dans ce scénario une dystopie, ce qui est articulé d'une manière pas si évidente, mon ressenti s'oriente plutôt vers un récit d'anticipation. La critique se concrétise par les attitudes néfastes de tous les personnages. Les séquences chocs martèlent, par leur environnement, une montée d'un nationalisme dur, ravageur. Le regard porté sur les États-Unis est sombre. Les journalistes que nous suivons n'ont en définitive aucun état d'âme, sauf de communiquer leur passion effrénée, de révéler ce qui emprunte au désespoir et la rébellion en actant au sensationnalisme.

Ce qui résulte d'un parcours technique assez intuitif et intelligent est que tout s'oppose : le son en rapport à l'image, l'image en rapport aux attentes bienveillantes des "héros" qui ne viennent pas, le vrai du faux, la semblance d'une Amérique démocratique, une rébellion sans certitude et, plus précisément, la détection de l'ombre face à la lumière, etc., de la combinaison du bien et du mal qui implose les faces intrinsèques du bien et du mal.

Je ne sais pas si j'ai aimé Civil War, mais je le reverrai bien.

Bande-annonce


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