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Commando Vampires, suivi de "Le Cauchemar d'Este" et autres Récits de Terreur | Claude Jourdan | 2008

Par | 02/09/2013 | Lu 474 fois




Le Commando Vampires se forme lorsque le Docteur Farrère, en butte avec son frère jumeau le commissaire Farrère, se lance à la poursuite de toute une famille atteinte d’une maladie monstrueuse : la Porphyria. Mais s’agit-il bien d’une maladie ou d’une forme de possession démoniaque ? La villa d’Este, non loin de Rome, offre des trésors architecturaux dans ses merveilleux jardins. Mais ceux-ci ne dissimulent-ils pas autant de terreur que les 7 récits suivants, dans lesquels on plonge dans un univers où anciens dieux et démons ne pardonnent pas aux humains, dont ils apprécient la chair et le sang ?

Fiche de lecture

« Commando Vampires »
Dans les Vosges, la famille Grignon est atteinte d'une étrange maladie qui commence par prendre la forme d'une sorte de mauvais psoriasis qui évolue assez rapidement en pelade, desquamation et quasi lèpre. Les malades en arrivent à ne plus supporter la lumière du jour. Tous les traitements ayant échoué, le Docteur Farrère les fait entrer dans le service de dermatologie de l'hôpital de Remiremont. Mais, un jour, les trois patients prennent la fuite en laissant leur chambre dévastée et souillée d'excréments...

Ce premier texte relève d'un format intermédiaire entre le roman et la nouvelle, la novella, genre peu pratiqué en Europe. Une histoire de vampires bien menée mais tout ce qu'il y a de classique. Seule petite originalité, la rivalité et les conflits entre les deux frères jumeaux Farrère, l'un faisant valoir le point de vue du médecin et l'autre celui du policier. Le style, agréable et enlevé, permet de passer un bon moment de divertissement.

« Le cauchemar d'Este »
Peu de temps après la première guerre mondiale, à Tivoli, M. Ménard participe à la restauration d'une fontaine placée dans les jardins de la villa d'Este. Une nuit, il s'introduit seul dans le parc pour tenter d'y récupérer un clavier aussi magique que maléfique...

« Le reposoir des géants »
A Stockholm, le paléontologue Stefan Eriksen se passionne pour l'histoire des géants qui seraient les ancêtres de nombreux peuples légendaires. Il envoie ses deux fils Rudi et Harald à leur recherche...

« La promenade des damnés »
Revel, un détective privé, prend en filature un certain Claraud, amant de la femme du directeur d'une fromagerie industrielle. Il finit par se retrouver entraîné dans un sinistre cimetière de banlieue...

« Les fucus pourpres »
Dans le Pacifique, l'équipage du « Néreide », un sous-marin français, emmène un journaliste et un chercheur du CNRS. Leur mission : faire la lumière sur une étrange invasion d'algues rouges...

« Le châtiment des profanateurs »
A l'aide d'un miroir magique, le bouclier de Thorastar, Alicia entraîne son père, Claude Jourdan, dans l'étrange et immense cathédrale de Kytholiphorès où est en train de se célébrer un culte qui n'a rien de catholique...

« Porte ouverte sur l'anti-monde »
Dans une kiva magique, sorte de grotte remplie d'entités inquiétantes, Ke-Ton-Khâ, un chaman apache mescalero, fait subir une angoissante initiation à deux européens, Nathanaël et son ami Jason...

« Les pinnipèdes aiment le sang »
Sur un plateau perdu, le lieutenant Wittcomb se bat avec des créatures bizarres, sortes de « boudins à griffes » venus de l'espace, aussi dangereux qu'inquiétants...

Les résumés des sept nouvelles qui terminent ce recueil montrent bien la variété des thèmes abordés par l'auteur. On va des vampires aux extra-terrestres en passant par les chimères, les monstres et autres morts vivants dans une ambiance très sombre, très angoissante voire terrorisante.

On sent que l'auteur a beaucoup lu Lovecraft. Les clins d'oeil sont nombreux et l'influence du maître de l'horreur est particulièrement visible dans « La promenade des damnés », « Les fucus pourpres » et « Le châtiment des profanateurs ».

Ces nouvelles sont de très bonne facture malgré quelques coquilles et erreurs syntaxiques ou orthographiques de-ci de-là. Le style est vivant et agréable même si l'on peut reprocher l'utilisation (dans « Le reposoir des géants ») du récit en cascade de témoignages. Le narrateur est d'abord le père puis un premier fils, puis un second avant de revenir au père. Cela donne un effet littéraire un peu artificiel.

L'ensemble de ces nouvelles mérite quand même une attention bienveillante quand on sait combien cet art très particulier peut être difficile.

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