Cromwell Stone, intégrale @ 2013 Delcourt
Une mystérieuse clé d'origine inconnue a été volée au cours d'un voyage en bateau.
Cromwell Stone, qui faisait partie des passagers, constate bientôt que tous ceux qui étaient à bord sont systématiquement éliminés.
Débute alors une fantastique enquête, pour découvrir non seulement l'auteur du vol, mais aussi la nature de l'étrange objet...
Cromwell Stone :
Tome 1 : Cromwell Stone (1984)
Tome 2 : Le retour de Cromwell Stone (1994)
Tome 3 : Le testament de Cromwell Stone (2004)
Cromwell Stone, qui faisait partie des passagers, constate bientôt que tous ceux qui étaient à bord sont systématiquement éliminés.
Débute alors une fantastique enquête, pour découvrir non seulement l'auteur du vol, mais aussi la nature de l'étrange objet...
Cromwell Stone :
Tome 1 : Cromwell Stone (1984)
Tome 2 : Le retour de Cromwell Stone (1994)
Tome 3 : Le testament de Cromwell Stone (2004)
Fiche de lecture | Tome 1 : Cromwell Stone
Andreas Martens alias Andreas est scénariste, dessinateur et coloriste. Il a travaillé dans le journal « Métal hurlant ». C'est là que je l'ai découvert avec un personnage très énigmatique : Rork.
Beaucoup de fans considèrent Andreas comme le H.P. Lovecraft de la bande dessinée.
L'album Cromwell Stone comporte sur sa première page une citation de Lovecraft :
Cet album ne met pas en scène le personnage de Rork mais on retrouve bien évidemment tout le style si particulier de l'auteur.
La mise en page est totalement fascinante. Des cases étirées toute en longueur ou triangulaires, des contre-plongées, des travelling, des visages aigus, taillés à la serpe, des décors qui nous plongent dans un film fantastique, comme si nous étions au cinéma et une technique constituée de traits, un nombre considérable de traits, des lignes qui donnent à chaque image la splendeur d'un tableau.
En fait, pour moi, Andreas est un peintre, un architecte, un sculpteur, un chef opérateur, un décorateur, un cinéaste. Ses albums sont des images animées et non des images fixes. On y voit les mouvements comme s'ils se déroulaient devant nos yeux.
Chaque personnage a dans ses traits l'intérieur de son âme. Et tout y est torturé, sombre, inquiétant, mystérieux.
Andréas est un cinéaste qui dessine.
Cromwell Stone est entièrement en noir et blanc. La lumière et les ombres, les reliefs, les visages, les yeux, les expressions, la peur, l'angoisse, l'incompréhension, les décors, le vaisseau fantôme, c'est du Ingmar Bergman dans « Le septième sceau ».
Je ne suis pas trop adepte des parallèles ou des comparaisons car je trouve que cela vole quelque peu la singularité de l'artiste mais il y a des évidences qui sont incontournables. Tout comme celle avec Lovecraft.
Cromwell Stone est une trilogie. Je ne parle ici que du premier tome. Toute la trilogie est une merveille.
Sur la forme, j'ai été subjugué dès que ce livre m'est tombé dans les mains, il y a longtemps déjà (première parution en 1984 aux éditions Michel Deligne).
Sur le fond, l'auteur nous plonge dans un univers où l'irréel est si vraisemblable que le réel finit par paraître illusoire. Où sommes-nous, dans quel espace avons-nous été emportés, un cauchemar, une hallucination ou une réalité autre que celle que nous côtoyons ? Sommes-nous raisonnables de penser que le réel est intégralement cartographié et qu'il n'est rien qui ne soit déjà connu ? Mais si nous admettons devant l'inexplicable qui surgit que nous n'avons pas cette connaissance pleine et entière que nous nous octroyons, alors jusqu'où pouvons-nous être emportés ? Si les frontières du réel ne sont que des illusions, à quelle immensité mystérieuse risquons-nous d'être confrontés ?
Si vous entrez dans le royaume d'Andreas, sachez que votre monde intérieur en sera perturbé, peut-être même que vous n'en sortirez pas indemnes, peut-être même que vous n'en sortirez jamais.
Beaucoup de fans considèrent Andreas comme le H.P. Lovecraft de la bande dessinée.
L'album Cromwell Stone comporte sur sa première page une citation de Lovecraft :
« The oldest and strongest emotion of mankind is fear ».
Cet album ne met pas en scène le personnage de Rork mais on retrouve bien évidemment tout le style si particulier de l'auteur.
La mise en page est totalement fascinante. Des cases étirées toute en longueur ou triangulaires, des contre-plongées, des travelling, des visages aigus, taillés à la serpe, des décors qui nous plongent dans un film fantastique, comme si nous étions au cinéma et une technique constituée de traits, un nombre considérable de traits, des lignes qui donnent à chaque image la splendeur d'un tableau.
En fait, pour moi, Andreas est un peintre, un architecte, un sculpteur, un chef opérateur, un décorateur, un cinéaste. Ses albums sont des images animées et non des images fixes. On y voit les mouvements comme s'ils se déroulaient devant nos yeux.
Chaque personnage a dans ses traits l'intérieur de son âme. Et tout y est torturé, sombre, inquiétant, mystérieux.
Andréas est un cinéaste qui dessine.
Cromwell Stone est entièrement en noir et blanc. La lumière et les ombres, les reliefs, les visages, les yeux, les expressions, la peur, l'angoisse, l'incompréhension, les décors, le vaisseau fantôme, c'est du Ingmar Bergman dans « Le septième sceau ».
Je ne suis pas trop adepte des parallèles ou des comparaisons car je trouve que cela vole quelque peu la singularité de l'artiste mais il y a des évidences qui sont incontournables. Tout comme celle avec Lovecraft.
Cromwell Stone est une trilogie. Je ne parle ici que du premier tome. Toute la trilogie est une merveille.
Sur la forme, j'ai été subjugué dès que ce livre m'est tombé dans les mains, il y a longtemps déjà (première parution en 1984 aux éditions Michel Deligne).
Sur le fond, l'auteur nous plonge dans un univers où l'irréel est si vraisemblable que le réel finit par paraître illusoire. Où sommes-nous, dans quel espace avons-nous été emportés, un cauchemar, une hallucination ou une réalité autre que celle que nous côtoyons ? Sommes-nous raisonnables de penser que le réel est intégralement cartographié et qu'il n'est rien qui ne soit déjà connu ? Mais si nous admettons devant l'inexplicable qui surgit que nous n'avons pas cette connaissance pleine et entière que nous nous octroyons, alors jusqu'où pouvons-nous être emportés ? Si les frontières du réel ne sont que des illusions, à quelle immensité mystérieuse risquons-nous d'être confrontés ?
Si vous entrez dans le royaume d'Andreas, sachez que votre monde intérieur en sera perturbé, peut-être même que vous n'en sortirez pas indemnes, peut-être même que vous n'en sortirez jamais.