Dragon déchu | Fallen Dragon | Peter F. Hamilton | 2001

Par | 02/12/2012 | Lu 14982 fois




Enfant, Lawrence Newton rêvait de devenir pilote de vaisseau. Malheureusement, au XXIVe siècle, l’âge du vol spatial touche à sa fin… et Lawrence se retrouve, vingt ans plus tard, sous les ordres des megacorps, les dernières à détenir des vaisseaux spatiaux.

Désormais sergent, il est envoyé avec son bataillon sur un autre monde pour ce que ses employeurs appellent cyniquement un « retour sur investissement ». Comprenez, un acte de piraterie pur et simple…

Lors d’une patrouille à la surface, Lawrence apprend l’existence du temple du dragon déchu, un lieu saint où une secte vénère des créatures mythiques. Une information qui a de quoi éveiller la curiosité du sergent, car on dit que ces prêtres gardent des richesses qui vont au-delà de toute imagination… Mais est-ce vraiment une bonne idée pour Lawrence de monter en douce sa propre expédition… ?

Fiche de lecture

« Dragon Déchu » est un livre à part dans l'oeuvre de Peter F. Hamilton. Tout d'abord, et malgré ce que dit le 4e de couverture, ce n'est pas un « space opera » mais bien un « planet opera ». On pourra me reprocher d'ergoter, mais je n'arrive pas à considérer comme un space opera un livre dont moins de 10% de l'action se déroule dans l'espace. Ensuite, alors que cet auteur nous a habitué à des cycles énormes, « Dragon Déchu » est un roman isolé, qui fait ses 950 pages mais n'atteint pas l'ampleur de la Saga du Commonwealth ou de « L'Aube de la Nuit ». N'en concluez pas trop vite que je n'ai pas aimé ce livre, car il a de nombreuses qualités !

Tout d'abord, j'ai beaucoup apprécié la description des personnages, et en particulier la profondeur du héros principal : Lawrence Newton. Peter F. Hamilton nous offre un récit entremêlé. Certains chapitres décrivent le présent, la mission de « récupération de capitaux » de Z-B sur Thallspring, alors que d'autres plongent dans le passé de Lawrence et offrent un éclairage sur sa mentalité, ses motivations, ses blessures... Ce procédé, qui peut parfois devenir lourd, est utilisé ici avec une maîtrise consommée. A côté de Lawrence, d'autres personnages sont présentés, mais avec beaucoup moins de minutie : Roselyne, Denise, Joona, Simon Roderick, Hal, NToko... Je regrette un peu le manque de détails sur ces personnages, en particulier sur Denise.

Au niveau de l'histoire, il y a peu à redire. Comme d'habitude, Hamilton mélange savamment action et suspense, descriptions et volupté. J'apprécie particulièrement chez lui l'habileté avec laquelle il mène l'histoire tout en décrivant le contexte social, économique et technologique. J'ai toutefois deux petits reproches. En premier lieu, il y a le noyau de l'intrigue qui n'est dévoilé que dans les dernières 200 pages. Que le roman commence lentement et mystérieusement, c'est très bien, mais à un moment je me suis demandé ce que racontait le livre ! En second, il y a cette manie de Hamilton de nous présenter systématiquement dans les personnages principaux des gens issus de la très haute société. Repensez à ses oeuvres et vous constaterez qu'il y a toujours une famille extrêmement riche. Ce n'est pas un défaut en soi, mais je pense que cette ficelle est trop souvent utilisée.

Je terminerai en disant que la conclusion du livre est très bien ficelée. Elle est rondement menée et extrêmement satisfaisante, car explicative et concluante sans pour autant tomber dans la lourdeur. Elle fait de « Dragon Déchu » un très bon livre de SF dont la lecture m'a beaucoup plu.

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