Dune | 2021

De « Dune », je connaissais le film de David Lynch et le jeu vidéo de 1992. En prévision de la sortie du nouveau film de Denis Villeneuve, depuis l’année dernière déjà, j’ai enfin lu les trois premiers "livres" : « Dune », « Muad’dib » et « Le Prophète ». J’avais une très bonne représentation de l’histoire, forcément, surtout grâce au jeu vidéo que j’avais terminé et beaucoup aimé, adolescente.

Évidemment, devant le film, dimanche dernier, je n’ai pas vraiment eu de surprise. Les paysages étaient grandioses, certains vaisseaux aussi, comme on s’y attend de nos jours dans un film de SF réussi. Et de ce point de vue-là, ce "Dune" l'est.
Je crois que la musique est assez bonne, en tout cas elle doit bien coller à l'histoire car je ne l'ai pas remarquée...
Les personnages sont très intéressants et les acteurs bien choisis pour les rôles principaux. Petit bémol concernant le docteur Liet Kynes, que j'ai trouvé plate et convenue, alors que dans les livres le personnage est beaucoup plus profond. Globalement, les personnages secondaires manquent d'envergure. Mais j’ai surtout regretté l’absence de Feyd-Rautha, dont le rôle est important dans les livres, plus important que Rabban, qu’on voit plus souvent que nécessaire…

J’ai trouvé certaines scènes un peu longues et pas forcément utiles à l’histoire. Pas mal de lenteurs... Des plans un peu à la Zack Snyder dans le nouveau "Justice League", mais contrairement à "Justice League", "Dune" n'en avait pas besoin.
D’autres scènes en revanche manquent à l’appel alors qu’elles sont importantes, voire cruciales, du point de vue de la psychologie des personnages, de la géopolitique de l’histoire, et même de la psychologie des Fremens et plus largement de l’avenir de la planète Arrakis. Je trouve étonnant, par exemple, qu’il manque la pièce secrète connue de Dame Jessica dans l’ancien palais Harkonnen. On voit juste, à un moment, dans un sietch, une pièce contenant des plantes - sans s'y attarder, d'ailleurs -, mais elle n'a rien à voir avec la serre du palais.
Ennuyeuse aussi est l’absence de scènes présentant la cruauté des Harkonnen, notamment celles qui relatent certains actes de Feyd-Rautha, justement. Toute la dimension tragique de l’histoire est édulcorée. On ne voit qu’un Baron assez peu hideux (le Baron de David Lynch était autrement plus répugnant, plus proche du récit de Franck Herbert), dont la perfidie et certains penchants condamnables ne sont même pas mis en évidence.
Enfin, j’ai trouvé regrettable que la scèn...

De « Dune », je connaissais le film de David Lynch et le jeu vidéo de 1992. En prévision de la sortie du nouveau film de Denis Villeneuve, depuis l’année dernière déjà, j’ai enfin lu les trois premiers "livres" : « Dune », « Muad’dib » et « Le Prophète ». J’avais une très bonne représentation de l’histoire, forcément, surtout grâce au jeu vidéo que j’avais terminé et beaucoup aimé, adolescente.

Évidemment, devant le film, dimanche dernier, je n’ai pas vraiment eu de surprise. Les paysages étaient grandioses, certains vaisseaux aussi, comme on s’y attend de nos jours dans un film de SF réussi. Et de ce point de vue-là, ce "Dune" l'est.
Je crois que la musique est assez bonne, en tout cas elle doit bien coller à l'histoire car je ne l'ai pas remarquée...
Les personnages sont très intéressants et les acteurs bien choisis pour les rôles principaux. Petit bémol concernant le docteur Liet Kynes, que j'ai trouvé plate et convenue, alors que dans les livres le personnage est beaucoup plus profond. Globalement, les personnages secondaires manquent d'envergure. Mais j’ai surtout regretté l’absence de Feyd-Rautha, dont le rôle est important dans les livres, plus important que Rabban, qu’on voit plus souvent que nécessaire…

J’ai trouvé certaines scènes un peu longues et pas forcément utiles à l’histoire. Pas mal de lenteurs... Des plans un peu à la Zack Snyder dans le nouveau "Justice League", mais contrairement à "Justice League", "Dune" n'en avait pas besoin.
D’autres scènes en revanche manquent à l’appel alors qu’elles sont importantes, voire cruciales, du point de vue de la psychologie des personnages, de la géopolitique de l’histoire, et même de la psychologie des Fremens et plus largement de l’avenir de la planète Arrakis. Je trouve étonnant, par exemple, qu’il manque la pièce secrète connue de Dame Jessica dans l’ancien palais Harkonnen. On voit juste, à un moment, dans un sietch, une pièce contenant des plantes - sans s'y attarder, d'ailleurs -, mais elle n'a rien à voir avec la serre du palais.
Ennuyeuse aussi est l’absence de scènes présentant la cruauté des Harkonnen, notamment celles qui relatent certains actes de Feyd-Rautha, justement. Toute la dimension tragique de l’histoire est édulcorée. On ne voit qu’un Baron assez peu hideux (le Baron de David Lynch était autrement plus répugnant, plus proche du récit de Franck Herbert), dont la perfidie et certains penchants condamnables ne sont même pas mis en évidence.
Enfin, j’ai trouvé regrettable que la scène de combat entre Paul et Jamis (un Fremen) se joue en plein air, devant un petit groupe de Fremens, alors que ce combat est déterminant pour l’avenir de Paul au sein du clan fremen et qu’il se déroule normalement au milieu de la population de tout un sietch, contribuant ainsi à lancer sa légende !
Quelques libertés ont été prises par le réalisateur sur certaines scènes, mais ça reste timide et j’attendais plus. En tout cas, j’attendais qu’il présente les scènes importantes de manière impressionnante. Mais comme elles sont absentes du film, ou mal mises en scène, je suis un peu déçue.

Le seul moment où j’ai réellement vécu le film avec intensité c’est quand Paul et Jessica foncent dans la tempête de sable avec l’ornithoptère, et jusqu’à ce qu’ils s'écrasent dans les dunes. Ce passage est extra. D’autres auraient mérité la même attention.

En conclusion, je pense qu’il faudrait refaire un nouveau film en prenant le meilleur du « Dune » de 1984 et le meilleur de celui-ci. On aurait sans doute enfin quelque chose de pas mal du tout.
J'irai peut-être voir le deuxième volet, s'il sort un jour.

Précision : ce film reprend le "livre" "Dune" et une bonne partie du "livre" "Muad'Dib".

Après deux années un poil compliquées qui ne m’ont pas permis de me rendre au cinéma comme je l’aurais souhaité, je bascule dans les BR pour rattraper mon retard. Jusque-là, tout va bien. Si ce n’est qu’au milieu de ma pile à visionner, il y a DUNE. « Le » fameux Dune pour lequel j’ai longtemps hésité avant d’oser m’y lancer. J’avoue avoir évité autant que faire se peut les critiques et retours, qu’ils soient enthousiastes ou négatifs, dithyrambiques ou assassins. Ce qui relève presque de l’exploit tant les éléments de marketing et de promotion, les commentaires et échanges étaient nombreux avant, pendant et après sa sortie. Et je ne parle même pas des rééditions, des livres d’analyse ou de tout le battage littéraire qui s’est engouffré dans cette brèche.
De même, je n’ai surtout pas voulu me replonger dans l’œuvre d’Herbert et dans le premier tome de cette saga. D’abord parce que j’en garde de nombreux pans en mémoire, ensuite parce que mes maigres tentatives de relecture de ses autres textes m’ont arraché des grimaces de déception (principalement avec le cycle des Saboteurs, l’Étoile et le Fouet m’étant littéralement tombé des mains). Pourtant, à l’époque où j’avais récupéré Dune, dans la collection Ailleurs et Demain, j’avais dévoré tout ce que je trouvais de Frank Herbert.
Mais revenons au film.
L’histoire ? Je la connaissais, pas de surprise de ce côté, puisque mes souvenirs étaient suffisants. Je savais aussi que c’était un premier opus et qu’un second volet était prévu. Donc pas plus de souci pour cela.
Je vais éliminer le défaut qui m’est particulièrement pénible, un « truc » qui s’est amplifié dans le cinéma actuel : celui d’avoir de la musique mélangée aux paroles des acteurs et les couvrant trop souvent – ça vous arrive chaque fois dans la réalité d’avoir un fond sonore qui masque votre voix lorsque vous parlez ? C’est d’un ch*** indescriptible quand on a quelques soucis auditifs que seuls les sous-titres parviennent à très légèrement compenser.
Pour le reste, ce furent deux heures trente de plaisir. Il y aurait à redire sur certains détails, mais il faudrait le faire de la même façon sur ceux du roman, donc je passe.
Au final, un très bon film de mon point de vue (totalement non-objectif, cela va de soi). Visuellement et esthétiquement, aussi bien qu’en jeu d’acteurs et en ambiance, je me suis laissé emporter. C’était beau, grandiose et cadrait avec de nombreux plans qui m’avaient marqué dans la saga. J’espérais du spectacle, un peu de rêve quant ...

Après deux années un poil compliquées qui ne m’ont pas permis de me rendre au cinéma comme je l’aurais souhaité, je bascule dans les BR pour rattraper mon retard. Jusque-là, tout va bien. Si ce n’est qu’au milieu de ma pile à visionner, il y a DUNE. « Le » fameux Dune pour lequel j’ai longtemps hésité avant d’oser m’y lancer. J’avoue avoir évité autant que faire se peut les critiques et retours, qu’ils soient enthousiastes ou négatifs, dithyrambiques ou assassins. Ce qui relève presque de l’exploit tant les éléments de marketing et de promotion, les commentaires et échanges étaient nombreux avant, pendant et après sa sortie. Et je ne parle même pas des rééditions, des livres d’analyse ou de tout le battage littéraire qui s’est engouffré dans cette brèche.
De même, je n’ai surtout pas voulu me replonger dans l’œuvre d’Herbert et dans le premier tome de cette saga. D’abord parce que j’en garde de nombreux pans en mémoire, ensuite parce que mes maigres tentatives de relecture de ses autres textes m’ont arraché des grimaces de déception (principalement avec le cycle des Saboteurs, l’Étoile et le Fouet m’étant littéralement tombé des mains). Pourtant, à l’époque où j’avais récupéré Dune, dans la collection Ailleurs et Demain, j’avais dévoré tout ce que je trouvais de Frank Herbert.
Mais revenons au film.
L’histoire ? Je la connaissais, pas de surprise de ce côté, puisque mes souvenirs étaient suffisants. Je savais aussi que c’était un premier opus et qu’un second volet était prévu. Donc pas plus de souci pour cela.
Je vais éliminer le défaut qui m’est particulièrement pénible, un « truc » qui s’est amplifié dans le cinéma actuel : celui d’avoir de la musique mélangée aux paroles des acteurs et les couvrant trop souvent – ça vous arrive chaque fois dans la réalité d’avoir un fond sonore qui masque votre voix lorsque vous parlez ? C’est d’un ch*** indescriptible quand on a quelques soucis auditifs que seuls les sous-titres parviennent à très légèrement compenser.
Pour le reste, ce furent deux heures trente de plaisir. Il y aurait à redire sur certains détails, mais il faudrait le faire de la même façon sur ceux du roman, donc je passe.
Au final, un très bon film de mon point de vue (totalement non-objectif, cela va de soi). Visuellement et esthétiquement, aussi bien qu’en jeu d’acteurs et en ambiance, je me suis laissé emporter. C’était beau, grandiose et cadrait avec de nombreux plans qui m’avaient marqué dans la saga. J’espérais du spectacle, un peu de rêve quant à un autre monde, avec l’envie de ne pas m’ennuyer : ce fut le cas. Du coup, j’attends avec impatience la suite dont le bon avancement du script a été annoncé. Avec cette petite voix terrible qui me demande en aparté : « Mais y aura-t-il un troisième opus ? »
Ah si ! Un petit point annexe : j’étais allé voir, dans les années 80, le film de David Lynch. Pas de comparaison. Mais quelque critique que l’on puisse faire sur ce premier essai, je lui reconnais le grand mérite d’avoir existé et d’avoir offert une certaine visualisation d’Arrakis, des Vers et de si leurs fameuses Gueules [ne cherchez pas, mais pour qui ne l’aurais pas compris : c’est bien en référence au roman d’Herbert et à ce film de Lynch que mon premier roman est titré ainsi].