Illustration et quatriĂšme de couverture
Elixir ADN, l'Ă©mission phare de la chaĂźne NEVERSTOP, est rĂ©guliĂšrement suivie par des milliards de tĂ©lĂ©spectateurs, partout sur la planĂšte. Sa prĂ©sentatrice, Shakira Miuy, a trouvĂ© la recette du talk-show idĂ©al, qui oppose sur les questions les plus diverses des Avatars historiques, ou zombots, Ă savoir les clones reconstituĂ©s des personnages les plus connus du XXe siĂšcle, propriĂ©tĂ©s des Ătats oĂč reposent leurs corps et qui les louent aux riches mĂ©dias pour renflouer leurs caisses vides. Ainsi Elvis en personne dĂ©bat-il ce soir-lĂ avec un certain Adolf Hitler...
Tout aurait pu se passer normalement si un commando terroriste, le mystĂ©rieux Front de libĂ©ration des Avatars historiques, n'avait donnĂ© l'assaut des studios et enlevĂ© le zombot d'Hitler. Cusco, l'assistant particulier de Shakira, va voir son existence basculer suite Ă ce rapt inĂ©dit, et plonger au cĆur d'une machination oĂč s'affrontent l'intĂ©rĂȘt des vieilles nations et celui, bien compris, du Citizen Kane de l'Ă©poque, Georges Bauer.
Autant dire qu'éthique et déontologie sont des termes oubliés depuis belle lurette...
Fiche de lecture
Shakira Miuy est la reine du monde : son Ă©mission de dĂ©bats « Elixir ADN » est lâĂ©mission phare du moment. Son but est simple : faire dĂ©battre des avatars, des clones de personnages historiques... Ce sont les « zombots ».
Et ce soir, câest le dĂ©bat phare : Elvis Presley, lâicĂŽne de la culture populaire rock amĂ©ricaine contre Adolf Hitler, le symbole du mal absolu dont les crimes sont encore et toujours Ă rappeler. Autant dire que tout le monde sera lĂ , Ă suivre lâĂ©mission. Y compris les diffuseurs, les magnats et les politiques qui profitent de ce nouvel « opium » du peuple.
Et â mais cela vous Ă©tonnera ? â le dĂ©bat sera interrompu : le clone dâHitler est enlevĂ© par un commando.
Cusco, lâassistant personnel de Shakira Miuy, est chargĂ© par sa patronne de mener lâenquĂȘte. Car des enjeux bien plus importants que la place mĂ©diatique de Shakira Miuy sont en jeu...
Dans cette grosse nouvelle/roman court (ce que les Anglo-saxons appellent « novella »), Johan Heliot dĂ©peint une sociĂ©tĂ© cyberpunk : la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©, la (gĂ©o)politique, lâĂ©thique, la sociĂ©tĂ© dâhyper-consommation et celle du spectacle. Ces thĂšmes classiques sont ici rĂ©interprĂ©tĂ©s par lâauteur dans une variation originale.
Lâunivers quâil dĂ©peint est trĂšs prenant : tant dans son cĂŽtĂ© sombre et cynique (surtout Ă la fin !) que par un aspect dĂ©calĂ©, surtout quand le clone dâHitler y est dĂ©crit vĂȘtu dâun T-shirt Ă thĂ©matique hippie de Woodstock. Je nâai pu mâempĂȘcher de rire. Nerveusement ? Peut-ĂȘtre, oui.
Quoi quâil en soit, cet ouvrage est clair et concis : Johan Heliot parvient non seulement Ă dĂ©velopper un concept intĂ©ressant et Ă bĂątir sa sociĂ©tĂ© cyberpunk autour, peuplĂ©e de personnages baroques, dĂ©calĂ©s ou menaçants, mais cela avec une crĂ©dibilitĂ© parfaite. J'en viens mĂȘme Ă compatir pour le sort du « Zombot » de lâincarnation du Mal en Occident ! Câest dire ! Son style trĂšs fluide et percutant est au service de cette construction.
Si le roman se suffit Ă lui-mĂȘme, je ne peux mâempĂȘcher dâenvier et espĂ©rer une suite. Un peu comme cet enfant qui, autorisĂ© Ă ne prendre que trois profiteroles, en pique un quatriĂšme par pure gourmandise avec un sourire espiĂšgle, sous le regard faussement courroucĂ© de ses parents.
Et ce soir, câest le dĂ©bat phare : Elvis Presley, lâicĂŽne de la culture populaire rock amĂ©ricaine contre Adolf Hitler, le symbole du mal absolu dont les crimes sont encore et toujours Ă rappeler. Autant dire que tout le monde sera lĂ , Ă suivre lâĂ©mission. Y compris les diffuseurs, les magnats et les politiques qui profitent de ce nouvel « opium » du peuple.
Et â mais cela vous Ă©tonnera ? â le dĂ©bat sera interrompu : le clone dâHitler est enlevĂ© par un commando.
Cusco, lâassistant personnel de Shakira Miuy, est chargĂ© par sa patronne de mener lâenquĂȘte. Car des enjeux bien plus importants que la place mĂ©diatique de Shakira Miuy sont en jeu...
Dans cette grosse nouvelle/roman court (ce que les Anglo-saxons appellent « novella »), Johan Heliot dĂ©peint une sociĂ©tĂ© cyberpunk : la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©, la (gĂ©o)politique, lâĂ©thique, la sociĂ©tĂ© dâhyper-consommation et celle du spectacle. Ces thĂšmes classiques sont ici rĂ©interprĂ©tĂ©s par lâauteur dans une variation originale.
Lâunivers quâil dĂ©peint est trĂšs prenant : tant dans son cĂŽtĂ© sombre et cynique (surtout Ă la fin !) que par un aspect dĂ©calĂ©, surtout quand le clone dâHitler y est dĂ©crit vĂȘtu dâun T-shirt Ă thĂ©matique hippie de Woodstock. Je nâai pu mâempĂȘcher de rire. Nerveusement ? Peut-ĂȘtre, oui.
Quoi quâil en soit, cet ouvrage est clair et concis : Johan Heliot parvient non seulement Ă dĂ©velopper un concept intĂ©ressant et Ă bĂątir sa sociĂ©tĂ© cyberpunk autour, peuplĂ©e de personnages baroques, dĂ©calĂ©s ou menaçants, mais cela avec une crĂ©dibilitĂ© parfaite. J'en viens mĂȘme Ă compatir pour le sort du « Zombot » de lâincarnation du Mal en Occident ! Câest dire ! Son style trĂšs fluide et percutant est au service de cette construction.
Si le roman se suffit Ă lui-mĂȘme, je ne peux mâempĂȘcher dâenvier et espĂ©rer une suite. Un peu comme cet enfant qui, autorisĂ© Ă ne prendre que trois profiteroles, en pique un quatriĂšme par pure gourmandise avec un sourire espiĂšgle, sous le regard faussement courroucĂ© de ses parents.