Assise face à Alixe, tout en dévorant le succulent repas préparé par la vieille dame, Eugénie ne perdait pas une miette de son extraordinaire histoire de vie. Etrange saga de deux êtres qui se sont appliqués durant toute leur existence à faire en sorte de ne jamais vraiment se rencontrer. Et pourtant, ils étaient fous amoureux l'un de l'autre. Deux vies parallèles, chemins croisés, que de temps perdu, que de promesses bafouées et d'espoirs déçus. Depuis leur première rencontre, plus d'un demi-siècle s'était écoulé, soixante longues années durant lesquelles ils n'avaient jamais cessé de se rencontrer en cachette, toujours de façon furtive, en dépit de leurs multiples unions respectives. Alixe Capara et son Roméo étaient devenus au fil du temps les amants de l'ombre.
Fiche de lecture
Les premières phrases de ce livre donnent le ton du récit :
« Parfois la vie vous surprend, précisément au moment où vous ne vous y attendez pas, comme par surprise. Elle vous réserve de belles rencontres inattendues au cours d’un lointain voyage ou au détour d’un chemin, tout près de chez vous, comme par magie. De temps à autre, elle peut aussi se montrer cruelle. »
Eugénie Pikrite est une jeune femme un peu à l’image de Bridget Jones. Célibataire et abonnée aux coups du sort, elle mène une vie mouvementée, rythmée par un emploi du temps chargé, des voyages qui tournent en catastrophe et des rencontres parsemées - malheureusement - d’abrutis et de cinglés en tout genre.
Etant sculpteuse de profession, son chemin la conduit à Bâle pour étudier les œuvres de Tinguely. Là, elle prend un appartement en colocation avec Motké Tarchitti, un homme qu’elle ne connaît pas. Tout ce qu’elle sait de lui - et c’est bien peu - elle l’a appris en lisant l’étiquette de sa boîte aux lettres : il est orfèvre funéraire. Il crée des bijoux pour le moins spéciaux, comme elle le découvrira plus tard.
Son colocataire étant souvent absent pour des raisons professionnelles, Eugénie devra se montrer très patiente avant de pouvoir enfin faire la connaissance de ce mystérieux individu qui a collé des photos et des posters de lui partout dans l’appartement, qui l’espionne par le biais de caméras et lui parle par l’intermédiaire d’un ordinateur.
En parallèle, Eugénie fait la rencontre d’Alixe Capara, une vieille dame vivant au premier étage de son immeuble. Il s’avère que cette ancienne comédienne n’est autre que la grand-mère de son curieux colocataire. C’est donc par son entremise qu’Eugénie va en apprendre un peu plus sur Motké, dont la vieille dame affirme d’entrée qu’il est fou amoureux d’elle, alors qu’ils ne se sont jamais vus !
Je trouve le personnage d’Alixe Capara très touchant. J’aime la façon dont elle se met en scène dans la vie, comme si elle jouait dans une pièce de théâtre, mais aussi la manière dont elle sème les grains de la sagesse de son expérience dans celle d’Eugénie et de Motké.
A l’instar des créations de Motké Tarchitti, ce livre est un joyau fait d’un subtil alliage de bizarreries et de sérieux, délicatement saupoudré d’humour et d’amour. J’ai adoré ! Mais Emilie Salamin-Amar va plus loin encore, en abordant des sujets tabous qu’elle traite avec soin et respect, en toute simplicité et sans complexe : cela les démystifie et en même temps, leur confère une beauté particulière. Au travers de ce roman palpitant, l’auteure fait preuve d’une incroyable inventivité. Son récit ne manque pas de rebondissements, et ceci jusqu’aux dernières lignes. Une fois ma lecture terminée, j’ai recommencé à nouveau afin de déceler tous les sens cachés des répliques des protagonistes. Celles d’Alixe Capara sont truffées de sous-entendus ! Je pense qu’Emilie Salamin-Amar s’est amusée en écrivant « Interrogatrice de sens », et je trouve que ce plaisir se ressent dans sa prose, douce et poétique. Elle aime jouer avec les mots et les personnages, et triturer l’imagination de ses lecteurs. Pour ma part, je suis conquise !
« Parfois la vie vous surprend, précisément au moment où vous ne vous y attendez pas, comme par surprise. Elle vous réserve de belles rencontres inattendues au cours d’un lointain voyage ou au détour d’un chemin, tout près de chez vous, comme par magie. De temps à autre, elle peut aussi se montrer cruelle. »
Eugénie Pikrite est une jeune femme un peu à l’image de Bridget Jones. Célibataire et abonnée aux coups du sort, elle mène une vie mouvementée, rythmée par un emploi du temps chargé, des voyages qui tournent en catastrophe et des rencontres parsemées - malheureusement - d’abrutis et de cinglés en tout genre.
Etant sculpteuse de profession, son chemin la conduit à Bâle pour étudier les œuvres de Tinguely. Là, elle prend un appartement en colocation avec Motké Tarchitti, un homme qu’elle ne connaît pas. Tout ce qu’elle sait de lui - et c’est bien peu - elle l’a appris en lisant l’étiquette de sa boîte aux lettres : il est orfèvre funéraire. Il crée des bijoux pour le moins spéciaux, comme elle le découvrira plus tard.
Son colocataire étant souvent absent pour des raisons professionnelles, Eugénie devra se montrer très patiente avant de pouvoir enfin faire la connaissance de ce mystérieux individu qui a collé des photos et des posters de lui partout dans l’appartement, qui l’espionne par le biais de caméras et lui parle par l’intermédiaire d’un ordinateur.
En parallèle, Eugénie fait la rencontre d’Alixe Capara, une vieille dame vivant au premier étage de son immeuble. Il s’avère que cette ancienne comédienne n’est autre que la grand-mère de son curieux colocataire. C’est donc par son entremise qu’Eugénie va en apprendre un peu plus sur Motké, dont la vieille dame affirme d’entrée qu’il est fou amoureux d’elle, alors qu’ils ne se sont jamais vus !
Je trouve le personnage d’Alixe Capara très touchant. J’aime la façon dont elle se met en scène dans la vie, comme si elle jouait dans une pièce de théâtre, mais aussi la manière dont elle sème les grains de la sagesse de son expérience dans celle d’Eugénie et de Motké.
A l’instar des créations de Motké Tarchitti, ce livre est un joyau fait d’un subtil alliage de bizarreries et de sérieux, délicatement saupoudré d’humour et d’amour. J’ai adoré ! Mais Emilie Salamin-Amar va plus loin encore, en abordant des sujets tabous qu’elle traite avec soin et respect, en toute simplicité et sans complexe : cela les démystifie et en même temps, leur confère une beauté particulière. Au travers de ce roman palpitant, l’auteure fait preuve d’une incroyable inventivité. Son récit ne manque pas de rebondissements, et ceci jusqu’aux dernières lignes. Une fois ma lecture terminée, j’ai recommencé à nouveau afin de déceler tous les sens cachés des répliques des protagonistes. Celles d’Alixe Capara sont truffées de sous-entendus ! Je pense qu’Emilie Salamin-Amar s’est amusée en écrivant « Interrogatrice de sens », et je trouve que ce plaisir se ressent dans sa prose, douce et poétique. Elle aime jouer avec les mots et les personnages, et triturer l’imagination de ses lecteurs. Pour ma part, je suis conquise !