Photo @ Jean-Luc Boutel | Collection privée
Voici la version refondue et révisée - partagée en février dernier sur les groupes Facebook Angoisse : collection mythique du Fleuve Noir et Fleuve Noir et autres collections - des deux textes qui encadraient la présentation numéro par numéro des 261 volumes de la collection Angoisse dans le "Catalogue analytique des romans de terreur : 35 ans de frissons".
Pour cet ouvrage fanique compilé par Sylviane Collas et paru en 1989 chez L'Annonce-Bouquins, j'avais fourni une bonne quarantaine de notes, également republiées (dans leur version intégrale et non point dans celle, un peu réduite, figurant dans le livre) entre décembre 2021 et février 2022 sur les deux groupes mentionnés plus haut.
Les titres inclus dans le texte Dernier Voyage... présenté ci-dessous, sont ceux des Angoisse de B.R. Bruss (9) et Kurt Steiner (22), deux des meilleurs auteurs de la collection.
Saurez-vous les retrouver ?
Bonne lecture et bon jeu !
Pour cet ouvrage fanique compilé par Sylviane Collas et paru en 1989 chez L'Annonce-Bouquins, j'avais fourni une bonne quarantaine de notes, également republiées (dans leur version intégrale et non point dans celle, un peu réduite, figurant dans le livre) entre décembre 2021 et février 2022 sur les deux groupes mentionnés plus haut.
Les titres inclus dans le texte Dernier Voyage... présenté ci-dessous, sont ceux des Angoisse de B.R. Bruss (9) et Kurt Steiner (22), deux des meilleurs auteurs de la collection.
Saurez-vous les retrouver ?
Bonne lecture et bon jeu !
Dernier Voyage...
L’œil était dans la tombe, quand nous l’avons ouverte. Il brillait au front d’une figurine de plomb chargée de maléfices qui nous ont apporté des jours de terreur en plein soleil, et des nuits sans sommeil hantées par le tambour d’angoisse.
Dans notre bourg envoûté par l’objet maléfique, nous avons tous peur du mort qu’il faut tuer pour redevenir libres.
Mais l'herbe aux pendus m'a offert une clef. Dans sa fumée à nulle autre pareille, mes sens s'ouvrent au bruit du silence et à la vision par-delà les fenêtres sur l’obscur. L’envers du masque se dévoile quand je franchis le seuil du vide et échoue aux rivages de la nuit. Là-bas m’accueillent les pourvoyeurs et, pour que vive le diable, je leur paie sans faillir le prix du suicide.
Je plonge aux abîmes de la syncope blanche et en ressurgis blême, les dents froides, avide d'aller boire à Mortefontaine l’eau qui brûle sous sa glace sanglante.
Au village de la foudre, noyé dans un manteau de brume à la chaleur de serre, les sueurs nées de tous mes pores décollent le masque des regrets dont se parait encore ma triste figure.
Je suis un autre, maintenant, libéré de mon passé. Je vais renouer la chaîne de feu et recevoir la marque du démon. Alors, je serai prêt à me perdre pour toujours au royaume de flamme et d’ombre, dans la lumière de sang de l’Angoisse.
Dans notre bourg envoûté par l’objet maléfique, nous avons tous peur du mort qu’il faut tuer pour redevenir libres.
Mais l'herbe aux pendus m'a offert une clef. Dans sa fumée à nulle autre pareille, mes sens s'ouvrent au bruit du silence et à la vision par-delà les fenêtres sur l’obscur. L’envers du masque se dévoile quand je franchis le seuil du vide et échoue aux rivages de la nuit. Là-bas m’accueillent les pourvoyeurs et, pour que vive le diable, je leur paie sans faillir le prix du suicide.
Je plonge aux abîmes de la syncope blanche et en ressurgis blême, les dents froides, avide d'aller boire à Mortefontaine l’eau qui brûle sous sa glace sanglante.
Au village de la foudre, noyé dans un manteau de brume à la chaleur de serre, les sueurs nées de tous mes pores décollent le masque des regrets dont se parait encore ma triste figure.
Je suis un autre, maintenant, libéré de mon passé. Je vais renouer la chaîne de feu et recevoir la marque du démon. Alors, je serai prêt à me perdre pour toujours au royaume de flamme et d’ombre, dans la lumière de sang de l’Angoisse.