Johan et Pirlouit | Tome 06 : La source des Dieux | Peyo | 1957

Par | 18/06/2023 | Lu 160 fois




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Johan et Pirlouit | La guerre des sept fontaines @ 1961 Dupuis | Illustration de couverture @ Peyo
Lors d'une violente tempête, Johan et Pirlouit sont éjectés du drakkar qui les ramène dans leur pays. Ils échouent sur une plage et sont recueillis par les habitants d'un village situé non loin de la mer.

Rapidement, ils remarquent que ces gens sont asservis et réduits en esclavage par une brute sans scrupules...

(Source : Wikipédia)

Fiche de lecture

« C’est tout de même malheureux… si d’autres que nous faisaient naufrage, ils échoueraient sur un rivage où les gens vivraient heureux, sans ennuis ! On les choierait ou les dorloterait, on leur donnerait à manger, beaucoup… plein leur petit ventre !... Nous, NON !... Il suffit qu’on arrive quelque part et hop, on a des ennuis !! Quelle pitié !! (Pirlouit à Johan)
 
Après avoir séjourné quelques mois chez les Vikings (cf. Le serment des Vikings), il est temps pour Johan et Pirlouit de rentrer au bercail.

Ils sont à bord d’un drakkar. Pirlouit a le mal de mer et une tempête approche. Par la suite, celle-ci frappe le bateau avec une telle violence que le mât se brise. Nos deux amis sont projetés par-dessus bord par une puissante vague. Ils perdent de vue le drakkar, mais fort heureusement, dans leur malchance, ils ont au moins trouvé le mât pour s’y agripper, évitant ainsi la noyade. Les voilà à la dérive, seuls au monde. Les jours passent, la faim, la soif et la fatigue se font cruellement ressentir. C’est alors qu’ils aperçoivent enfin une terre qu’ils doivent rejoindre à la nage, le courant les faisant dériver. Une fois le rivage atteint, ils s’évanouissent d’épuisement…

Plus tard, nos deux héros, se réveillent… confortablement installés dans des lits. Apparemment, ils ont été recueillis. Tandis qu’ils s’habillent dans le but d’aller remercier leur sauveur, des cris retentissent dans la pièce voisine. Une femme et ses deux enfants apeurés sont blottis dans un coin de la pièce, alors que le père de famille est malmené par un homme qui le brutalise à coups de fouet. Il réclame plus de sacs de grains, mais le pauvre homme n’a rien à lui offrir. Johan et Pirlouit réagissent au quart de tour et chassent le malotru en lui filant une sacrée correction. Pour autant, l’homme de la maison est loin d’être soulagé, au contraire, il est affolé. Il leur explique que cette brute va revenir avec ses gens et que s’ils les attrapent, ils seront pendus ! Il les enjoint à fuir immédiatement et d’aller se cacher dans le bois derrière la colline.

Les brutes ne tardent pas à être à leurs trousses et mènent, à l’aide de chiens, une battue dans la forêt. Cependant, nos deux amis sont tellement bien planqués que leurs poursuivants finissent par abandonner les recherches. Lorsqu’ils sortent de leur cachette, Johan et Pirlouit tombent sur l’homme qui les a recueillis et quelques-uns de ses amis, venus s’assurer qu’il ne leur était rien arrivé de fâcheux. Après des retrouvailles enjouées, le groupe se dirige vers le village. C’est alors que tous ces messieurs – à l’exception de nos deux fringants héros - s’écroulent d’épuisement après quelques pas seulement. Étonné de cette situation, Johan les questionne sur ce qu’il leur arrive…

Leur bienfaiteur lui explique qu’ils ne sont que de pauvres mollassons, très vite faibles et fatigués au moindre effort. Leurs aînés racontent que c’est une sorcière qui, jadis, jeta un sort aux habitants du village. Depuis, la fatigue est héréditaire. Il y a quelques années de cela, une troupe d’hommes ayant à leur tête un individu prénommé Gracauchon échoua sur cette île et, s’apercevant de l’état de faiblesse physique des indigènes, en profita honteusement. Il se fit bâtir un château pour lui et ses hommes, et depuis, il fait travailler comme des forçats les mollassons et les rançonne de toute la nourriture qu’ils produisent, leur laissant juste de quoi ne pas mourir de faim. Néanmoins, le sort pourrait être conjuré si les mollassons avaient l’occasion de boire de l’eau de la source des Dieux. Le problème, c’est qu’elle est située bien trop loin pour qu’ils puissent espérer aller eux-mêmes chercher le précieux liquide. De plus, le chemin pour s’y rendre est truffé de difficultés qu’ils ne pourraient surmonter…

Et là, devinez la suite ? Notre vaillant Johan se propose d’y aller avec Pirlouit et de ramener de l’eau de la source des Dieux au village !  

***
 
Les aventures de Johan et Pirlouit se déroulent dans un univers de fantasy médiévale. La source des Dieux fut publiée pour la première fois en 1956 dans le journal Spirou, puis en 1957 sous forme d’album.

Cet album a ceci de particulier que c’est à partir de lui que se développe la personnalité de Pirlouit. On lui connaissait déjà son caractère bougon et son côté poltron, tares habituelles à pas mal de personnages secondaires dans la littérature, mais ici on découvre qu'il peut également se montrer sacrément fourbe, rusé, facétieux et beau-parleur. Du coup, Pirlouit n’est plus uniquement le faire-valoir de Johan, le héros. Il est désormais lui aussi un héros et un précieux compagnon d’aventures.

La guerre des sept fontaines et La source des Dieux font partie des albums de la série que je préfère. J’ai eu un plaisir fou à relire ce sixième tome qui est truffé d’humour et de détails cocasses, notamment avec cette fameuse eau qui vous requinque en moins de deux et avec ce tyran qu’est Gracauchon ! Les péripéties sont nombreuses : que ce soit en mer, en forêt, sur le chemin menant à la source, dans la grotte avec ses étroits boyaux, ses rochers escarpés ou encore dans ce cadre « magique » où se trouve la fameuse source des Dieux, les lecteurs n’ont pas le temps de s’ennuyer.

En conclusion : un très bon album !

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👉 Editions Dupuis

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