Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie | Gil, Puerta | 2016-2017

Été 1839. Alors qu’il n’est encore qu’un enfant rêveur, Jules Verne fugue. Son escapade le mène dans le port de Nantes où il assiste à une étrange scène : un homme acquiert un astrolabe qui serait doté d’un fabuleux pouvoir…

28 ans plus tard, l’écrivain embarque pour les Amériques afin d’y trouver l’inspiration. À bord, il croit reconnaître celle qu’il a tant aimée et qu’il pensait morte… Mais qui est ce mystérieux savant nommé Orpheus qui semble la retenir prisonnière ? Que manigance cet homme et quel lien peut-il avoir avec ce qu’il a vu dans son enfance ? Pour le découvrir, Jules se lance à la poursuite d’Orpheus.

De New York aux chutes du Niagara, il devra braver mille dangers dans ce monde que l’on qualifie de « nouveau » et qui lui inspirera tant de voyages extraordinaires.

L'intégrale :

Tome 1 : Jules Verne et l'Astrolabe d'Uranie (2016)

« Ma tâche, c’est de peindre la Terre entière, le monde entier, sous la forme du roman, en imaginant des aventures spéciales à chaque pays, en créant des personnages spéciaux aux milieux où ils agissent. Oui ! Mais le monde est bien grand, et la vie est bien courte ! Pour laisser une œuvre complète, il faudrait vivre cent ans ! » (Jules Verne)

Jules Verne et l’astrolabe d’Uranie est une histoire fictive mettant en scène Jules Verne et ses proches, dont son frère Paul, son fils Michel et son épouse Honorine du Fraysne de Viane, mais aussi sa maîtresse Estelle Duchesne, ainsi que son éditeur Pierre-Jules Hetzel et l’artiste peintre Édouard Riou.

« Seul celui qui suit son étoile parviendra au cœur de son destin. »

Cette aventure imaginée par Esther Gil a pour idée de montrer quelles ont été ou quelles auraient pu être les sources d’inspiration de Jules Verne pour l’écriture - à partir de 1866 - des romans et des nouvelles constituant la collection Les voyages extraordinaires.

De ce fait, la trame du récit présente des similitudes avec des œuvres phares comme – entre autres - : Voyage au centre de la Terre, Vingt mille lieues sous les mers, Les cinq cents millions de la Bégum, Les aventures du capitaine Hatteras, Une ville flottante, …

La narration est soutenue, les textes et les dialogues sont soignés, les personnages sont intéressants ; l’ensemble se suit avec plaisir. On a ici affaire à un mixte des Voyages extraordinaires.

Étant joueuse, j’ai adoré le concept des easter eggs, ou si vous préférez, des œufs de Pâques, défi qui consiste à chercher et trouver toutes les références – écrites ou visuelles - soigneusement cachées dans cet ouvrage. Là je me suis bien amusée !

Une autre spécificité de cette BD est le dessin de Carlos Puerta. Son style, peu commun, rappelle les anciennes photographies sépia. Plutôt qu’une bande dessinée classique, on a l’impression de consulter un album photos d’époque, avec des personnages et des paysages figés dans l’instant. Au départ, j’ai dû m’habituer à ce style, mais au fil des pages, j’ai trouvé que cela conférait un aspect visuel très réel; une qualité particulière, qui au final me plaît bien.

En conclusion, cette intégrale de L’astrolabe d’Uranie devrait plaire aux amateurs des récits verniens. C’est une BD de belle manufacture dont le scénario et les dessins, sans oublier le cahier graphique en fin d'ouvrage, permettent de passer de la réalité à la fiction et vice-versa et pour laquelle j’ai trouvé une jolie place sur le rayon de ma bibliothèque dédié à mon auteur préféré.