L'Oeil du Temps @ 2009 Bragelonne | Illustration de couverture @ David Oghia
Tome 1 - L'Oeil du Temps (Time's Eye, 2003)
En un instant, une force inconnue a morcelé la Terre en une mosaïque d'époques, de la préhistoire à l'an 2037. Un gigantesque puzzle qui résume l'évolution de l'espèce humaine. Depuis, des sphères argentées planent sur toute la planète, invulnérables et silencieuses. Ces objets mystérieux, issus d'une technologie prodigieuse, sont-ils à l'origine de ces bouleversements ? La réponse se trouve peut-être dans l'antique cité de Babylone, dont proviennent des signaux radios... Une poignée de cosmonautes et de casques bleus sont jetés dans cette situation incroyable, les uns dans l'armée d'Alexandre le Grand, les autres aux côtés des hordes de Gengis Khan ! Tous convergent vers Babylone, déterminés à connaître son secret... et accaparer le pouvoir qu'elle recèle. Mais une puissance mystérieuse observe les deux armées, attendant l'issue de la bataille...
Fiche de lecture
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les événements présentés dans le cycle « L’Odyssée du Temps » ne se situent pas avant ni après ceux relatés dans « 2001 : L’Odyssée de l’Espace ». Cette série développe des prémices similaires, qui cependant, partent dans une toute autre direction.
Cette histoire est pour le moins originale et intrigante. Les auteurs nous présentent un monde fracturé par des époques différentes, allant de la préhistoire à nos jours. En effet, sans que l’on sache pourquoi, en l’an 2037 la Terre a soudainement changé d’apparence, même la forme des continents n’est plus la même. Les grandes villes et leurs habitants, comme New York, Londes, Paris, etc., ont disparu. Ce nouveau monde, baptisé « Mir » par les survivants de cette mutation, ressemble à un patchwork géant, dont chaque bout de tissu assemblé est un morceau d’un autre temps, avec les vies, la faune et la flore qu’il contient. Ainsi on trouve tout à coup un glacier au milieu du désert, des tigres à dents de sabre et des mammouths où se trouvaient auparavant de grandes cités, ou encore des néandertaliens qui vivent dans les forêts. Tout au long du récit, on va même assister à l’improbable rencontre entre des astronautes modernes et Rudyard Kipling, écrivain britannique de deux siècles leur ancêtre, ainsi qu’à l’affrontement entre les troupes d’Alexandre le Grand (né en -356 av. J.-C.) et de celles de Gengis Khan (né en 1206 après J.-C.). Bien très différents, ces êtres convergeront tous sans exception vers un même et unique lieu : l’antique cité de Babylone, qui semble être la clé du mystère.
Le cours des événements étant totalement modifié, c’est donc une nouvelle page de l’histoire qui s’écrit sur Mir, qui n’a rien à voir avec le passé que nous connaissons. Mais le plus curieux dans tout ça, ce sont « les Oeils », ces étranges sphères impassibles et indestructibles, qui sont partout, et observent imperturbablement ce théâtre composé de décors et de personnages hétéroclites. Ces objets sont-ils le fruit d’une technologie avancée humaine ou extraterrestre ? Qui regarde au travers des Oeils ? Ces observateurs sont-ils à l’origine de ces bouleversements ? Si oui, pourquoi et dans quel but ont-ils fait cela ? Le suspens est grand.
Les auteurs Arthur C. Clarke et Stephen Baxter associent habilement leur talent et leur imagination en nous offrant ici un ouvrage bien construit et des plus intéressants, en nous entraînant dans une odyssée à travers l’espace et le temps. Certaines scènes sont des plus réalistes : poignantes, dures et parfois même carrément gores, elles donnent au récit force et crédibilité. Ce premier tome traite plus d’histoire que de science-fiction, cependant, il n’en est pas moins passionnant, et nous conduit à des extrapolations vertigineuses quant à ce qui nous attend par la suite… C’est excellent.
Fiche de lecture
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les événements présentés dans le cycle « L’Odyssée du Temps » ne se situent pas avant ni après ceux relatés dans « 2001 : L’Odyssée de l’Espace ». Cette série développe des prémices similaires, qui cependant, partent dans une toute autre direction.
Cette histoire est pour le moins originale et intrigante. Les auteurs nous présentent un monde fracturé par des époques différentes, allant de la préhistoire à nos jours. En effet, sans que l’on sache pourquoi, en l’an 2037 la Terre a soudainement changé d’apparence, même la forme des continents n’est plus la même. Les grandes villes et leurs habitants, comme New York, Londes, Paris, etc., ont disparu. Ce nouveau monde, baptisé « Mir » par les survivants de cette mutation, ressemble à un patchwork géant, dont chaque bout de tissu assemblé est un morceau d’un autre temps, avec les vies, la faune et la flore qu’il contient. Ainsi on trouve tout à coup un glacier au milieu du désert, des tigres à dents de sabre et des mammouths où se trouvaient auparavant de grandes cités, ou encore des néandertaliens qui vivent dans les forêts. Tout au long du récit, on va même assister à l’improbable rencontre entre des astronautes modernes et Rudyard Kipling, écrivain britannique de deux siècles leur ancêtre, ainsi qu’à l’affrontement entre les troupes d’Alexandre le Grand (né en -356 av. J.-C.) et de celles de Gengis Khan (né en 1206 après J.-C.). Bien très différents, ces êtres convergeront tous sans exception vers un même et unique lieu : l’antique cité de Babylone, qui semble être la clé du mystère.
Le cours des événements étant totalement modifié, c’est donc une nouvelle page de l’histoire qui s’écrit sur Mir, qui n’a rien à voir avec le passé que nous connaissons. Mais le plus curieux dans tout ça, ce sont « les Oeils », ces étranges sphères impassibles et indestructibles, qui sont partout, et observent imperturbablement ce théâtre composé de décors et de personnages hétéroclites. Ces objets sont-ils le fruit d’une technologie avancée humaine ou extraterrestre ? Qui regarde au travers des Oeils ? Ces observateurs sont-ils à l’origine de ces bouleversements ? Si oui, pourquoi et dans quel but ont-ils fait cela ? Le suspens est grand.
Les auteurs Arthur C. Clarke et Stephen Baxter associent habilement leur talent et leur imagination en nous offrant ici un ouvrage bien construit et des plus intéressants, en nous entraînant dans une odyssée à travers l’espace et le temps. Certaines scènes sont des plus réalistes : poignantes, dures et parfois même carrément gores, elles donnent au récit force et crédibilité. Ce premier tome traite plus d’histoire que de science-fiction, cependant, il n’en est pas moins passionnant, et nous conduit à des extrapolations vertigineuses quant à ce qui nous attend par la suite… C’est excellent.
Tempête solaire @ 2011 Bragelonne | Illustration de couverture @ David Oghia
Tome 2 - Tempête solaire (Sunstorm, 2005)
De retour sur Terre en 2037, Bisesa Dutt est hantée par les souvenirs de son séjour sur Mir, cet étrange monde-mosaïque de régions et d'époques arrachées à l'histoire de l'humanité. Dans quelle intention Mir a-t-il été créé ? Pourquoi Bisesa y a-t-elle été transportée, puis ramenée chez elle ? Ces questions reçoivent un début de réponse terrifiant quand des scientifiques découvrent une anomalie au coeur du soleil. Dans un peu moins de cinq ans, elle provoquera une tempête solaire qui exterminera toute vie sur Terre au milieu d'un déluge de radiations mortelles. S'engage alors une course effrénée contre cette bombe à retardement. La construction d'un bouclier orbital gigantesque entre la Terre et le soleil est décidée, mais, à l'approche de l'apocalypse annoncée, la coopération entre les peuples de notre monde n'est pas facile. Pendant ce temps, les Premiers-Nés observent...
Fiche de lecture
Avec ce deuxième tome, nous voici à mi-parcours de la trilogie de L’Odyssée du Temps. L’action se situe dans un avenir proche. Nous sommes au mois de juin de l’an 2037. Bisesa vient tout juste d’être « renvoyée » de Mir par les Premiers Nés, après avoir passé cinq années là-bas aux côtés de Josh, Rudyard Kipling, Alexandre le Grand et Gengis Khan. Le retour à son époque est rude : Bisesa n’a pas encore assimilé tout ce qu’elle a vécu, qu’une catastrophe naturelle frappe la Terre. En effet, une éruption solaire d’une force considérable provoque un orage géomagnétique, dont les conséquences sont désastreuses pour la planète. Malheureusement pour les êtres humains, ce qu’ils ne savent pas encore, c’est qu’il y a une anomalie au cœur du soleil, et que bien pire les menace…
Après un premier roman se déroulant dans le passé et centré sur l’Histoire, les auteurs, Arthur C. Clarke et Stephen Baxter, nous plonge ici dans un scénario catastrophe à l’échelle de la galaxie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça démarre en force ! D’ailleurs, ce départ est déroutant, autant pour Bisesa, que pour le lecteur. En effet, on n’a pas le temps de comprendre ce qui est arrivé à Bisesa que nous voilà entraîné dans une toute autre odyssée.
Ainsi, tout au long du récit, nous allons faire la connaissance d’astronautes et d’astrophysiciens héroïques, et pouvoir admirer les trésors d’ingéniosité qu’ils déploieront pour tenter de sauver la Terre de la tempête solaire qui va la frapper de plein fouet. Et là, les auteurs nous livrent des idées gigantesques, mais qui tiennent la route (enfin, je le pense !), que ce soit d’un point de vue scientifique ou technique. Je dois quand même avouer que certains passages sont assez ardus, et qu’à mon sens, ils cassent parfois la fluidité du récit. Par contre, ceux qui adorent les explications techniques seront comblés, et probablement fascinés par tant de réalisme. On reconnaît d’ailleurs des inventions que l’on trouve dans d’autres livres du génial Arthur C. Clarke.
On pourra aussi apprécier le fait que les auteurs n’ont pas laissé de côté les aspects politiques et sociaux liés à une telle menace. De plus, il est intéressant de voir leur vision du monde dans quelques années : elle est plutôt optimiste, mais sans être naïve. On remarquera le rôle important des intelligences artificielles (considérées comme des êtres à part entière). A l’image de HAL 9000 (mais en moins dangereuses !), elles travaillent et vivent en harmonie avec les humains. Elles font totalement partie de leur quotidien, un peu comme un inséparable compagnon.
En conclusion, tous ces éléments font qu’on a entre les mains un très bon livre, même si certains passages techniques sont un peu barbants. J’ai bien aimé ce second volume, mais je lui ai préféré le premier, car plus surprenant, plus étonnant. Cette odyssée à travers le temps et l’espace est vraiment riche en événements. J’ai hâte de lire « Les Premiers Nés », qui sera le dernier livre de cette trilogie. J’ai comme l’impression que nos héros devront partir vers de lointains horizons, afin de trouver les extraterrestres qui ont décidé de carboniser la Terre…
Fiche de lecture
Avec ce deuxième tome, nous voici à mi-parcours de la trilogie de L’Odyssée du Temps. L’action se situe dans un avenir proche. Nous sommes au mois de juin de l’an 2037. Bisesa vient tout juste d’être « renvoyée » de Mir par les Premiers Nés, après avoir passé cinq années là-bas aux côtés de Josh, Rudyard Kipling, Alexandre le Grand et Gengis Khan. Le retour à son époque est rude : Bisesa n’a pas encore assimilé tout ce qu’elle a vécu, qu’une catastrophe naturelle frappe la Terre. En effet, une éruption solaire d’une force considérable provoque un orage géomagnétique, dont les conséquences sont désastreuses pour la planète. Malheureusement pour les êtres humains, ce qu’ils ne savent pas encore, c’est qu’il y a une anomalie au cœur du soleil, et que bien pire les menace…
Après un premier roman se déroulant dans le passé et centré sur l’Histoire, les auteurs, Arthur C. Clarke et Stephen Baxter, nous plonge ici dans un scénario catastrophe à l’échelle de la galaxie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça démarre en force ! D’ailleurs, ce départ est déroutant, autant pour Bisesa, que pour le lecteur. En effet, on n’a pas le temps de comprendre ce qui est arrivé à Bisesa que nous voilà entraîné dans une toute autre odyssée.
Ainsi, tout au long du récit, nous allons faire la connaissance d’astronautes et d’astrophysiciens héroïques, et pouvoir admirer les trésors d’ingéniosité qu’ils déploieront pour tenter de sauver la Terre de la tempête solaire qui va la frapper de plein fouet. Et là, les auteurs nous livrent des idées gigantesques, mais qui tiennent la route (enfin, je le pense !), que ce soit d’un point de vue scientifique ou technique. Je dois quand même avouer que certains passages sont assez ardus, et qu’à mon sens, ils cassent parfois la fluidité du récit. Par contre, ceux qui adorent les explications techniques seront comblés, et probablement fascinés par tant de réalisme. On reconnaît d’ailleurs des inventions que l’on trouve dans d’autres livres du génial Arthur C. Clarke.
On pourra aussi apprécier le fait que les auteurs n’ont pas laissé de côté les aspects politiques et sociaux liés à une telle menace. De plus, il est intéressant de voir leur vision du monde dans quelques années : elle est plutôt optimiste, mais sans être naïve. On remarquera le rôle important des intelligences artificielles (considérées comme des êtres à part entière). A l’image de HAL 9000 (mais en moins dangereuses !), elles travaillent et vivent en harmonie avec les humains. Elles font totalement partie de leur quotidien, un peu comme un inséparable compagnon.
En conclusion, tous ces éléments font qu’on a entre les mains un très bon livre, même si certains passages techniques sont un peu barbants. J’ai bien aimé ce second volume, mais je lui ai préféré le premier, car plus surprenant, plus étonnant. Cette odyssée à travers le temps et l’espace est vraiment riche en événements. J’ai hâte de lire « Les Premiers Nés », qui sera le dernier livre de cette trilogie. J’ai comme l’impression que nos héros devront partir vers de lointains horizons, afin de trouver les extraterrestres qui ont décidé de carboniser la Terre…
Les Premiers-nés @ 2012 Bragelonne | Illustration de couverture @ David Oghia
Tome 3 - Les Premiers-nés (Firstborn, 2007)
Les Premiers-Nés, la mystérieuse espèce extraterrestre connue pour avoir édifié le monolithe noir de « 2001 : L’Odyssée de l’espace », ont hanté l’oeuvre de Sir Arthur C. Clarke. Dans ce dernier tome d’une trilogie unanimement saluée et coécrite avec Stephen Baxter, les Premiers-Nés reviennent avec la ferme intention d’en finir… Mais, tandis que leur nature se dévoile peu à peu, en même temps que le terrifiant projet qu’ils réservent à l’humanité, un allié inattendu surgit des profondeurs de l’espace, à des années-lumière de là…
Fiche de lecture
Après un premier tome qui m’a carrément emballée, et un second intéressant, je dois dire que j’attendais beaucoup de ce dernier volume. Mais malheureusement, je n’ai pas retiré de cette lecture tout le plaisir escompté. Il y a plusieurs raisons à cela.
La hard science-fiction (dite aussi hard SF ou SF dure)
Il faut savoir que Sir Arthur C. Clarke et Stephen Baxter sont des auteurs de référence, les « maîtres » même ( !), dans le domaine de la science-fiction. Je suis une inconditionnelle amatrice des œuvres de Sir Arthur C. Clarke, et ceci depuis toujours. Quant à Stephen Baxter, il écrit de la hard SF pointilleuse, basée sur des découvertes scientifiques et technologiques solidement attestées. L’un comme l’autre, ces deux auteurs sont talentueux, même si je préfère le style de Clarke.
Si les deux premiers livres de cette trilogie comporte un équilibre agréable entre science-fiction et SF dure, le troisième tome, lui, est clairement orienté hard SF, un genre, qui je l’avoue, n’est toujours de mon goût.
Il y a des passages où j’ai carrément souffert. Si tout comme moi vous n’avez que des connaissances élémentaires en physique, science et cosmologie, vous risquez bien d’attraper la migraine lorsque l’on vous parlera plus ou moins en détail de « l’anisotropie des micro-ondes du fond diffus cosmologique », ou encore de « matière baryonique », « matière noire » ou « énergie sombre », en passant par la « physique de la quintessence », « l’inflation cosmique » et les « ondes sonores primordiales ». Alors que j’étais sur le point d’aller chercher une aspirine, une réplique d’un personnage m’a bien fait rire et aidé à relâcher la pression accumulée dans mes tempes : « Bon Dieu, professeur Tournesol, abrégez mon supplice ! ». Je n’en pensais pas moins !
Les personnages
Alors qu’ils se développaient pas à pas dans les précédents livres, j’ai le sentiment qu’ici que leur rôle s’est vu réduit à celui d’interprètes. En effet, on dirait qu’ils principalement utilisés pour traduire/vulgariser le jargon scientifique propre à cette œuvre sous forme de langage parlé accessible à tous. C’est sympa d’avoir voulu rendre service au lecteur mal éclairé en lui rendant les choses plus faciles, mais par la même occasion, ça donne quand même des répliques franchement dépourvues de toute émotion. On dirait plus des intelligences artificielles que des êtres humains. Et étonnamment, les IA que l’on trouve dans cette histoire sont bien plus humaines que les personnages eux-mêmes. On a l’impression que ces entités sont les seules à ressentir quelque chose, à montrer de l’émotion ou à avoir des sentiments. Parce que les personnages, eux, ils sont aussi froids que la calotte polaire martienne, c’est pour dire…
Le récit
Il se divise en histoires en parallèles, celles de Bisesa, Myra, Bella et Edna.
On accompagne Bisesa dans un ultime voyage à travers l’espace et le temps. D’abord sur Terre, puis dans l’espace à bord d’une cage d’un ascenseur spatial, et sur Mars. Ensuite, dans le temps, lorsqu’elle retournera sur Mir – le monde patchwork, territoire composé de tranches temporelles du passé - où elle ira de Babylone à Chicago.
Quant à la présidente Bella, qui est informée de la présence de la bombe Qt dans notre espace, elle se voit soumettre pour approbation un tas de propositions de défenses et contre-attaques de Bill Paxton, un ex-militaire grincheux sur le déclin.
Et au milieu de ces trames, il y a leurs filles. Myra, celle de Bisesa, qui restera sur Mars après la disparition de sa mère pour suivre son propre destin. Et Edna, celle de Bella, qui à bord du Liberator, tentera d’arrêter la bombe Qt.
Si l’idée de présenter des histoires en parallèle est bonne, il manque au récit le pep et le suspens qu’on trouvait dans les précédents tomes, et certains passages tirent un peu en longueur. Résultat : je me suis parfois ennuyée. Il faudra attendre la 4ème et la 5ème partie pour que les évènements s’emballent enfin. Mais finalement, dans une « Odyssée du Temps », peut-être faut-il justement savoir jouer avec cette notion du temps qui s’écoule, plus lentement ou plus rapidement suivant le contexte, afin de donner du relief et de la crédibilité au récit ?
Sinon, bien qu’une conclusion soit apportée dans le chapitre 62, je reste quand même sur une impression de « pas assez ». On nous a expliqué plein de trucs scientifiques, mais il me semble que les questions fondamentales ont été mises de côté. Qui et que sont finalement les Premiers Nés ? D’où viennent-ils ? De quel droit se sont-ils donnés pour mission de contrôler l’expansion de la vie dans l’univers ? Quel est le rôle de Mir ? … Quant au chapitre 63, il me laisse carrément dubitative, et ça m’énerve ! Y’aurait-il une suite qui n’a pas été traduite en français ? Ou bien ai-je raté un truc ? Bref…
Sinon, un point que j’ai personnellement beaucoup apprécié, ce sont les références aux œuvres de Clarke que l’on trouve tout au long du récit, comme par exemple, « Les Sables de Mars » (roman réédité dans l’omnibus « La Trilogie de l’Espace » chez Milady) et « 2010 : Odyssée deux ». Mais la plus flagrante, c’est le fameux ascenseur spatial mis en scène dans « Les Fontaines du Paradis ». Ici, son concept (déjà génial à la base) à quelque peu évolué !
On trouve même un clin d’œil à Jules Verne (auteur dont je chéris les écrits), par le biais du personnage Gifford Oker, professeur d’astronomie et habitant de Mir : « J’ai lu votre lettre, mademoiselle Dutt. Vous êtes allée sur Mars à bord d’une goélette de l’espace. Dans quel siècle merveilleux vous avez vécu ! Quand j’étais petit, j’ai rencontré Jules Verne. Un grand homme, un très grand homme. LUI il aurait compris la navigation vers Mars, je pense ! » (p.287)
Au niveau du style, c’est parfait. On appréciera évidemment les plumes expertes des « maîtres ». On pourra quand même constater une confusion - pour la moins dérangeante et à deux reprises en plus ! - dans les prénoms des personnages (« Bisesa » au lieu de « Bella ») dans le chapitre 12 (p.73) et le chapitre 13 (p.86). J’ignore si l’erreur vient des auteurs ou du traducteur ?
Fiche de lecture
Après un premier tome qui m’a carrément emballée, et un second intéressant, je dois dire que j’attendais beaucoup de ce dernier volume. Mais malheureusement, je n’ai pas retiré de cette lecture tout le plaisir escompté. Il y a plusieurs raisons à cela.
La hard science-fiction (dite aussi hard SF ou SF dure)
Il faut savoir que Sir Arthur C. Clarke et Stephen Baxter sont des auteurs de référence, les « maîtres » même ( !), dans le domaine de la science-fiction. Je suis une inconditionnelle amatrice des œuvres de Sir Arthur C. Clarke, et ceci depuis toujours. Quant à Stephen Baxter, il écrit de la hard SF pointilleuse, basée sur des découvertes scientifiques et technologiques solidement attestées. L’un comme l’autre, ces deux auteurs sont talentueux, même si je préfère le style de Clarke.
Si les deux premiers livres de cette trilogie comporte un équilibre agréable entre science-fiction et SF dure, le troisième tome, lui, est clairement orienté hard SF, un genre, qui je l’avoue, n’est toujours de mon goût.
Il y a des passages où j’ai carrément souffert. Si tout comme moi vous n’avez que des connaissances élémentaires en physique, science et cosmologie, vous risquez bien d’attraper la migraine lorsque l’on vous parlera plus ou moins en détail de « l’anisotropie des micro-ondes du fond diffus cosmologique », ou encore de « matière baryonique », « matière noire » ou « énergie sombre », en passant par la « physique de la quintessence », « l’inflation cosmique » et les « ondes sonores primordiales ». Alors que j’étais sur le point d’aller chercher une aspirine, une réplique d’un personnage m’a bien fait rire et aidé à relâcher la pression accumulée dans mes tempes : « Bon Dieu, professeur Tournesol, abrégez mon supplice ! ». Je n’en pensais pas moins !
Les personnages
Alors qu’ils se développaient pas à pas dans les précédents livres, j’ai le sentiment qu’ici que leur rôle s’est vu réduit à celui d’interprètes. En effet, on dirait qu’ils principalement utilisés pour traduire/vulgariser le jargon scientifique propre à cette œuvre sous forme de langage parlé accessible à tous. C’est sympa d’avoir voulu rendre service au lecteur mal éclairé en lui rendant les choses plus faciles, mais par la même occasion, ça donne quand même des répliques franchement dépourvues de toute émotion. On dirait plus des intelligences artificielles que des êtres humains. Et étonnamment, les IA que l’on trouve dans cette histoire sont bien plus humaines que les personnages eux-mêmes. On a l’impression que ces entités sont les seules à ressentir quelque chose, à montrer de l’émotion ou à avoir des sentiments. Parce que les personnages, eux, ils sont aussi froids que la calotte polaire martienne, c’est pour dire…
Le récit
Il se divise en histoires en parallèles, celles de Bisesa, Myra, Bella et Edna.
On accompagne Bisesa dans un ultime voyage à travers l’espace et le temps. D’abord sur Terre, puis dans l’espace à bord d’une cage d’un ascenseur spatial, et sur Mars. Ensuite, dans le temps, lorsqu’elle retournera sur Mir – le monde patchwork, territoire composé de tranches temporelles du passé - où elle ira de Babylone à Chicago.
Quant à la présidente Bella, qui est informée de la présence de la bombe Qt dans notre espace, elle se voit soumettre pour approbation un tas de propositions de défenses et contre-attaques de Bill Paxton, un ex-militaire grincheux sur le déclin.
Et au milieu de ces trames, il y a leurs filles. Myra, celle de Bisesa, qui restera sur Mars après la disparition de sa mère pour suivre son propre destin. Et Edna, celle de Bella, qui à bord du Liberator, tentera d’arrêter la bombe Qt.
Si l’idée de présenter des histoires en parallèle est bonne, il manque au récit le pep et le suspens qu’on trouvait dans les précédents tomes, et certains passages tirent un peu en longueur. Résultat : je me suis parfois ennuyée. Il faudra attendre la 4ème et la 5ème partie pour que les évènements s’emballent enfin. Mais finalement, dans une « Odyssée du Temps », peut-être faut-il justement savoir jouer avec cette notion du temps qui s’écoule, plus lentement ou plus rapidement suivant le contexte, afin de donner du relief et de la crédibilité au récit ?
Sinon, bien qu’une conclusion soit apportée dans le chapitre 62, je reste quand même sur une impression de « pas assez ». On nous a expliqué plein de trucs scientifiques, mais il me semble que les questions fondamentales ont été mises de côté. Qui et que sont finalement les Premiers Nés ? D’où viennent-ils ? De quel droit se sont-ils donnés pour mission de contrôler l’expansion de la vie dans l’univers ? Quel est le rôle de Mir ? … Quant au chapitre 63, il me laisse carrément dubitative, et ça m’énerve ! Y’aurait-il une suite qui n’a pas été traduite en français ? Ou bien ai-je raté un truc ? Bref…
Sinon, un point que j’ai personnellement beaucoup apprécié, ce sont les références aux œuvres de Clarke que l’on trouve tout au long du récit, comme par exemple, « Les Sables de Mars » (roman réédité dans l’omnibus « La Trilogie de l’Espace » chez Milady) et « 2010 : Odyssée deux ». Mais la plus flagrante, c’est le fameux ascenseur spatial mis en scène dans « Les Fontaines du Paradis ». Ici, son concept (déjà génial à la base) à quelque peu évolué !
On trouve même un clin d’œil à Jules Verne (auteur dont je chéris les écrits), par le biais du personnage Gifford Oker, professeur d’astronomie et habitant de Mir : « J’ai lu votre lettre, mademoiselle Dutt. Vous êtes allée sur Mars à bord d’une goélette de l’espace. Dans quel siècle merveilleux vous avez vécu ! Quand j’étais petit, j’ai rencontré Jules Verne. Un grand homme, un très grand homme. LUI il aurait compris la navigation vers Mars, je pense ! » (p.287)
Au niveau du style, c’est parfait. On appréciera évidemment les plumes expertes des « maîtres ». On pourra quand même constater une confusion - pour la moins dérangeante et à deux reprises en plus ! - dans les prénoms des personnages (« Bisesa » au lieu de « Bella ») dans le chapitre 12 (p.73) et le chapitre 13 (p.86). J’ignore si l’erreur vient des auteurs ou du traducteur ?