Gus, un jeune adolescent de quatorze ans, dérobe un crâne dans un tombeau contenant des cercueils ouverts, l’emporte dans une forêt et l’y abandonne pour une nuit. Quand il retourne sur les lieux le lendemain avec un ami, il découvre avec stupeur que le crâne a disparu. Qui a pris le crâne et pourquoi est-il retrouvé chez lui, caché sous son lit, par les gendarmes lors d’une perquisition ?
Gus devra apprendre à naviguer entre deux mondes disjoints : le monde réel, où il délaisse ses études et devient musicien professionnel, et un autre monde, étrange et inquiétant, où l’Histoire officielle est invalide. Il devra comprendre pourquoi Cheyanne, cette jeune femme dont il est amoureux, disparaît sans raison apparente, et surtout découvrir qui il est, lui, alors qu’il est recherché par des militaires de l’Allemagne nazie, dans l’univers de Cheyanne...
Gus devra apprendre à naviguer entre deux mondes disjoints : le monde réel, où il délaisse ses études et devient musicien professionnel, et un autre monde, étrange et inquiétant, où l’Histoire officielle est invalide. Il devra comprendre pourquoi Cheyanne, cette jeune femme dont il est amoureux, disparaît sans raison apparente, et surtout découvrir qui il est, lui, alors qu’il est recherché par des militaires de l’Allemagne nazie, dans l’univers de Cheyanne...
Fiche de lecture
Je le dis franchement : en lisant ce livre, j’avais une folle envie, celle de vouer son auteur aux gémonies. Quand je l’ai fini, ce fut pire encore. Je l’ai franchement maudit – on devrait interdire les écrivains qui donnent envie de lire leurs autres textes.
Mais, je vais rester sage et commencer par le début.
Cet Univers de Cheyanne, c’est un univers non point de SF, mais bien de Fantastique, ce qui me va très bien, ayant l’habitude de changer régulièrement de genre dans mes lectures.
Cet Univers, c’est d’abord et avant tout celui de Gus, un ado devenant jeune homme, qui nous narre sa vie en apparence fade et parfois morne, une vie où il ne faudra pas chercher d’actions retentissantes ou fracassantes. On suit le cours d’une destinée dans laquelle viennent s’entrechoquer celles de Jean, d’Alex, de Jordan, de Barnabé – pas n’importe lequel, celui de l’évangile de Barnabé, enfin peut-être est-ce lui ou un autre qui porte ce prénom, allez savoir.
Il y a aussi les vies d’Anna, d’Aurélia, de Philomène, et quelques autres comme le petit groupe de musiciens avec lequel Gus – Gustave – évolue, Sylvain, Léonard…
C’est l’univers d’une vie qui commence dans un village perdu sur l'Ile, avec Gus qui n’a jamais été sur le continent, ne connaît ni Marseille, ni Paris. Mais qui nous raconte son adolescence et sa jeunesse d’insulaire – d’isolé – un peu chaotique entre une mère qui ne l’aime pas vraiment, un père en prison et des copains particulièrement étranges. Un début d'adolescence où il est arrêté, mis en prison, et placé hors de sa famille pour avoir profané une tombe et volé un crâne.
On se demande si ce qu’il nous raconte est seulement vrai, si cela est sorti de son imagination ou de sa peur, si tout ce qu’il subit – souvent sans rien en comprendre – en fait un héros, un souffre-douleur ou un simple fétu de paille. On se demande ce qu’est ce crâne qu’il a volé dans un mausolée et qui se retrouve sous son lit. On s’interroge quant au fait que Jordan puisse être aussi Barnabé, qu’il ait un visage qui s’efface et disparaît. On s’inquiète et reste perplexe face à ces morts qui sont présents dans le monde de Gus, face à ces gens qui préfèrent ne pas en parler et se conduire comme si de rien n’était. On reste là à se questionner et à questionner ce livre…
C’est là toute l’histoire. Des centaines et des milliers d’interrogations que l’auteur nous lance au visage à chaque petit événement insolite qui survient dans l'infortune de Gus.
Et on trépigne de ne pas avoir d’action et on se demande ce qu’il va se passer, ce qui fera que l’on comprendra enfin ce qu’est réellement l’Univers de Cheyanne autant que celui de Gus, ce qui nous permettra de saisir enfin comment le monde peut être à la fois en 1973 et en 1944, aussi bien qu’en 1947.
Et c’est là que je tire mon chapeau bien bas. Parce que sous ses airs de récit tout en nonchalance, sous des apparences de faux-semblants, des enchaînements sans fin de mensonges, de non-dits et de silences, Dumè Antoni nous cisèle une histoire dont on est incapable de se sortir, une aventure dont on veut absolument connaître la fin, comme une quête de Saint-Graal, comme une recherche des Mines du Roi Salomon, comme une toile d'araignée où il nous a englués, une histoire qu’il nous aurait concocté dans le seul but de nous attraper dans ses rets ; il nous livre un roman qu’on ne cesse de poser et de reprendre, sans jamais pouvoir l’abandonner.
C’est fou, délirant et pourtant tellement ancré dans des situations très terre-à-terre qu’on ne peut que se laisser entraîner par le courant qui ballote Gus jusqu'à Cheyanne et son Univers, jusqu'à ce mélange de présent et de passé autant que… d’humanité et d’inhumanité.
La fin est plus sage que je ne l’avais pensé – avec tous ces morts, je m’attendais à… mais Dumè Antoni a été sympa avec nous et n’a pas basculé dans l’horreur que l’on pouvait pressentir.
Au final, un régal de Fantastique – dont la lecture laisse sonné, avec l’impression d’avoir été drogué aussi bien que mené par le bout du nez et des phrases au cœur de son Univers.
Mais, je vais rester sage et commencer par le début.
Cet Univers de Cheyanne, c’est un univers non point de SF, mais bien de Fantastique, ce qui me va très bien, ayant l’habitude de changer régulièrement de genre dans mes lectures.
Cet Univers, c’est d’abord et avant tout celui de Gus, un ado devenant jeune homme, qui nous narre sa vie en apparence fade et parfois morne, une vie où il ne faudra pas chercher d’actions retentissantes ou fracassantes. On suit le cours d’une destinée dans laquelle viennent s’entrechoquer celles de Jean, d’Alex, de Jordan, de Barnabé – pas n’importe lequel, celui de l’évangile de Barnabé, enfin peut-être est-ce lui ou un autre qui porte ce prénom, allez savoir.
Il y a aussi les vies d’Anna, d’Aurélia, de Philomène, et quelques autres comme le petit groupe de musiciens avec lequel Gus – Gustave – évolue, Sylvain, Léonard…
C’est l’univers d’une vie qui commence dans un village perdu sur l'Ile, avec Gus qui n’a jamais été sur le continent, ne connaît ni Marseille, ni Paris. Mais qui nous raconte son adolescence et sa jeunesse d’insulaire – d’isolé – un peu chaotique entre une mère qui ne l’aime pas vraiment, un père en prison et des copains particulièrement étranges. Un début d'adolescence où il est arrêté, mis en prison, et placé hors de sa famille pour avoir profané une tombe et volé un crâne.
On se demande si ce qu’il nous raconte est seulement vrai, si cela est sorti de son imagination ou de sa peur, si tout ce qu’il subit – souvent sans rien en comprendre – en fait un héros, un souffre-douleur ou un simple fétu de paille. On se demande ce qu’est ce crâne qu’il a volé dans un mausolée et qui se retrouve sous son lit. On s’interroge quant au fait que Jordan puisse être aussi Barnabé, qu’il ait un visage qui s’efface et disparaît. On s’inquiète et reste perplexe face à ces morts qui sont présents dans le monde de Gus, face à ces gens qui préfèrent ne pas en parler et se conduire comme si de rien n’était. On reste là à se questionner et à questionner ce livre…
C’est là toute l’histoire. Des centaines et des milliers d’interrogations que l’auteur nous lance au visage à chaque petit événement insolite qui survient dans l'infortune de Gus.
Et on trépigne de ne pas avoir d’action et on se demande ce qu’il va se passer, ce qui fera que l’on comprendra enfin ce qu’est réellement l’Univers de Cheyanne autant que celui de Gus, ce qui nous permettra de saisir enfin comment le monde peut être à la fois en 1973 et en 1944, aussi bien qu’en 1947.
Et c’est là que je tire mon chapeau bien bas. Parce que sous ses airs de récit tout en nonchalance, sous des apparences de faux-semblants, des enchaînements sans fin de mensonges, de non-dits et de silences, Dumè Antoni nous cisèle une histoire dont on est incapable de se sortir, une aventure dont on veut absolument connaître la fin, comme une quête de Saint-Graal, comme une recherche des Mines du Roi Salomon, comme une toile d'araignée où il nous a englués, une histoire qu’il nous aurait concocté dans le seul but de nous attraper dans ses rets ; il nous livre un roman qu’on ne cesse de poser et de reprendre, sans jamais pouvoir l’abandonner.
C’est fou, délirant et pourtant tellement ancré dans des situations très terre-à-terre qu’on ne peut que se laisser entraîner par le courant qui ballote Gus jusqu'à Cheyanne et son Univers, jusqu'à ce mélange de présent et de passé autant que… d’humanité et d’inhumanité.
La fin est plus sage que je ne l’avais pensé – avec tous ces morts, je m’attendais à… mais Dumè Antoni a été sympa avec nous et n’a pas basculé dans l’horreur que l’on pouvait pressentir.
Au final, un régal de Fantastique – dont la lecture laisse sonné, avec l’impression d’avoir été drogué aussi bien que mené par le bout du nez et des phrases au cœur de son Univers.