Illustration et quatrième de couverture
La Métamorphose, réédition @ 2015 Folio
« Lorsque Gregor Samsa s’éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat. […] « Que m’est-il arrivé ? » pensa-t-il. Ce n’était pas un rêve. […] « Et si je continuais un peu à dormir et oubliais toutes ces bêtises », pensa-t-il, mais cela était tout à fait irréalisable, car il avait coutume de dormir sur le côté droit et il lui était impossible, dans son état actuel, de se mettre dans cette position. Il avait beau se jeter de toutes ses forces sur le côté droit, il rebondissait sans cesse sur le dos. »
A propos
Cette longue nouvelle décrit la métamorphose et les mésaventures de Gregor Samsa, un représentant de commerce qui se réveille un matin transformé en un « monstrueux insecte ». À partir de cette situation absurde, l'auteur présente une critique sociale, aux multiples lectures possibles, en mêlant thématiques économiques et sociétales et questionnements sur l'individu, le déclassement, la dépendance, la solidarité familiale, la solitude et la mort.
(Source : La Métamorphose — Wikipédia)
A propos
Cette longue nouvelle décrit la métamorphose et les mésaventures de Gregor Samsa, un représentant de commerce qui se réveille un matin transformé en un « monstrueux insecte ». À partir de cette situation absurde, l'auteur présente une critique sociale, aux multiples lectures possibles, en mêlant thématiques économiques et sociétales et questionnements sur l'individu, le déclassement, la dépendance, la solidarité familiale, la solitude et la mort.
(Source : La Métamorphose — Wikipédia)
Fiche de lecture
Franz Kafka | Illustration @ 2015 Vedran Štimac, https://www.vedranstimac.com/
« Lorsque Gregor Samsa s'éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat. »
Vlan ! On commence violemment in medias res : Gregor est transformé en monstrueux insecte (en « cancrelat », en « vermine » selon les traductions).
Sa métamorphose ne s’explique pas : elle est, elle existe comme fait donné et irréversible.
Ce sont au contraire les membres de la famille de Gregor (à savoir son père, sa mère et sa sœur Grete) qui se métamorphosent. C’est à cette métamorphose-là qu’on assiste. Et elle est aussi monstrueuse que l’est l’apparence physique de Gregor…
A la fois court roman fantastique et fable philosophique, La Métamorphose est, avec Le Procès (Der Prozess, 1925), une des œuvres les plus connues de Kafka. Beaucoup a été dit à son sujet, notamment par Nabokov (auteur de Lolita), à propos des interprétations que l’on peut faire de cette histoire entrée dans la littérature mondiale.
Mais par-delà les interprétations, cette histoire se vit : on se sent dans la peau d’un Gregor métamorphosé. Son corps balourd et laid, nous le vivons comme s'il était le nôtre. L’hostilité croissante de sa famille qui petit à petit lui dénie toute humanité, nous la vivons.
Mais on se sent également dans la peau de sa famille. En achevant le livre, je me suis interrogé : « Qui ai-je regardé comme Gregor l’a été ? N’ai-je pas été Gregor une fois dans ma vie ? ». Et j’ai pu répondre, dans le secret de mon âme, à ces deux questions, accomplissant par-là, ma propre métamorphose.
En somme, un excellent et court roman qui, s’il est dans la zone grise entre mondes imaginaires et littérature générale, est une véritable leçon d’humanité.