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La Peste écarlate | The Scarlet Plague | Jack London | 1912

Par | 06/03/2023 | Lu 624 fois




Illustration et quatrième de couverture

La Peste écarlate @ 2020 P.R.N.G. Éditions
La peste écarlate, ainsi nommée car elle provoque une coloration rouge de la peau, est effroyablement contagieuse : elle tue en quelques minutes dans d’atroces souffrances et la pandémie a quasiment rayé l’homme de la surface terrestre. Un ancien professeur d’université, soixante ans plus tard, erre en compagnie de ses petits-enfants, revêtus de peaux de bêtes, en baie de San Francisco. Nous sommes en 2073. Quelques hordes subsistent, regroupant de rares survivants...

L’ex-professeur James Howard Smith évoque le merveilleux monde d’avant la peste écarlate à ces enfants « ensauvagés » qui ne savent ni lire ni écrire.

Mais un espoir lui demeure : [Attentions spoilers] il a réussi à sauver et à cacher, dans une grotte, des livres qui permettront, un jour, à l’humanité de retrouver le chemin de la connaissance. [Fin des spoilers]

Un texte qui reste, à un siècle d’intervalle, d’une étonnante et inquiétante modernité. Un récit d’apocalypse qui n’est pas sans en rappeler un autre de la même époque : L’éternel Adam de Jules Verne.

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Il y a des années de cela, j’ai lu deux grands classiques de Jack London : L’Appel de la Forêt et Croc-blanc, deux récits que je n’ai pas appréciés, car trop tristes et cruels à mon goût. Pourtant, Jack London est un excellent conteur, c’est pourquoi à l’époque je me suis fait la promesse de ne pas en rester là et de découvrir d’autres textes de lui. L’occasion s’est présentée récemment avec La Peste écarlate, un court roman dans le genre post-apocalyptique sur lequel je suis tombée en fouillant dans le catalogue des éditions PRNG.

Le premier chapitre du roman est un peu bizarre, dans le sens où l’on ne sait pas trop ni quand nous sommes, ni qui sont ces individus primitifs sachant à peine parler et vêtus de loques. En l’occurrence, trois gamins mal éduqués au possible et un vieux bonhomme qui marmonne dans sa barbe, un pauvre vieillard que les gosses n’ont de cesse de tourmenter et de violenter.

Et puis, tout ce petit monde se calme un peu et le vieux monsieur commence à parler. Et là ça démarre ! On comprend qu'apocalypse il y a eu, qu’elle s’est déroulée 60 ans plus tôt et qu’il est l’un des très rares survivants de la peste écarlate, une maladie ultra virulente - dont on ignore l'origine - qui lorsqu’elle se déclare, vous terrasse en moins d’un quart d’heure.

Nous sommes en 2073 et ce vieillard est le grand-père de ces trois gamins. De vieux souvenirs refont surface dans son esprit. Il entreprend alors de leur raconter comment était le monde d’avant et ce qu’il s’est passé. Mais allez expliquer à des enfants n’ayant jamais eu vent du passé, non instruits et ne sachant pas compter ce que représente des "millions" de morts, ce qu’est une civilisation, une maison, une école, un restaurant, une voiture, un avion, des livres, etc.

Le récit de cette apocalypse est une épopée en mode survie. Il est passionnant, mais fait froid dans le dos ! Ce que j’ai trouvé très intéressant, c’est qu’au fur et à mesure que les souvenirs lui reviennent, le vieux monsieur, qui fut jadis professeur dans une université, retrouve également progressivement l’usage de la parole et son langage devient de plus en plus clair au fil de la narration. J’ai beaucoup aimé celle-ci et les stratagèmes utilisés par l’auteur pour transmettre une histoire et une amorce de savoir à ses petits-enfants. C’est rondement bien mené.

Même si son texte date de 1912, Jack London nous livre un texte qui reste tout à fait moderne, avec un sujet dans l’air du temps, puisque des pandémies de plus en plus fréquentes ne nous épargnent pas. Un bon roman dans le genre post-apo, à lire absolument.

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