La porte des mondes @ 1977 Robert Laffont | Illustration de couverture @ Moebius
Illustration et quatrième de couverture
Dan, jeune Anglais, s’embarque en cette année 1963 pour chercher fortune dans les Hespérides, ce double continent que nous appelons l’Amérique. C’est qu’il est né dans un monde où l’histoire a suivi un autre cours : conquise par les Turcs, l’Europe n’a colonisé ni l’Amérique ni l’Afrique. Et Dan va découvrir, au fil d’aventures tragiques et comiques, l’empire aztèque du XXe siècle.
Fiche de lecture
J’ai une tendance à lire beaucoup et dans de très nombreuses thématiques (polar, fantasy, romans historiques, biographies, thriller, BD, etc. outre, parfois, quelque livre technique lié à mon autre métier), ce qui fait que je chronique assez peu en SF. D’autant que je suis plutôt à lire des nouveautés, très souvent francophones, plus que les anciens auteurs et leurs textes déjà lus voici bien des années.
Pourtant cela m’arrive, comme cette reprise de « La porte des Mondes » de Robert Silverberg, dans une ancienne édition, celle de la collection « L’âge des étoiles », chez Robert Laffont, qui nous offrit les célèbres « Ailleurs et Demain » et ses couvertures métallisées. Cette collection éphémère fut dirigée par Gérard Klein (comme AD) et Karin Brown ; elle ne compta que 11 titres… et la « Porte des Mondes » en fut le premier. Le dernier fut « Galactica, la bataille de l’espace », tiré du film éponyme.
La couverture est de Moebius et ne reprend pas vraiment l’histoire, mais est fort plaisante à regarder avec le style qui fut utilisé de mettre des cases comme pour une BD.
Mais quid de ce roman ?
C’est une uchronie, comme l’est Roma Aeterna du même auteur, que chroniqua Maestro en 2012. L’histoire part d’une hypothèse : au XIVe siècle, la peste noire, qui tua plus de trente pour cent de la population européenne dans notre monde, a en fait effacé plus de soixante-dix pour cent des Européens. Du coup, ce sont les Turcs qui ont envahi les lieux, allant jusqu’à conquérir l’Angleterre – ce que les Romains ne parvinrent pas à faire. Ce qui obligea d’ailleurs, et comme on l’apprendra, Shakespeare à écrire ses chefs-d’œuvre en Turc, avec quelques titres adaptés à la culture imposée par l’envahisseur.
Le récit débute en 1963, narré par le héros, Dan Beauchamp, jeune Anglais qui n’a pas encore fêté ses dix-huit ans – en rappelant qu’à cette époque, la majorité était obtenue à vingt-deux ans en Angleterre – quitte sa famille pour partir à l’Aventure (avec un grand A). Son père est ruiné, sa mère est décédée, sa sœur s’est mariée avec un Russe et l’a suivi dans son pays à la cour du tzar, son frère s’est engagé dans l’armée turque. Plus rien ne le retient chez lui où il refuse de parler turc et où pour lui New-Istanbul reste Londres. En fait, les Hespérides l’appellent. Il rêve d’y faire fortune au Mexique, chez les Aztèques.
Parti sans argent ou presque, sans trop savoir ce qu’il va faire, il pense qu’il pourra mettre à profit son esprit aventureux et ses qualités, autant que ses défauts, car il sait lancer le couteau avec adresse, ne dédaigne pas de se battre avec quelque efficacité, tombe facilement dès qu’une tête un peu jolie passe près de lui. Son voyage va lui permettre de croiser des Indiens des Hautes Hespérides avec qui il se liera d’amitié grâce à son habileté au couteau, rencontrer Nzahaulpilli, un jeune et riche Aztèque, qui deviendra son ami. Puis, surtout, il rencontrera Quéquex, sorcier et voyant du roi Moctezuma III, qui va lui permettre de rejoindre la capitale…
Ce dernier lui apprendra ce que sont les Univers Parallèles, ceux que l’on peut trouver et imaginer par-delà « la porte des Mondes » et le fait que chacun d’eux nait de nos choix…
Alors l’aventure commencera réellement pour Dan qui ne fera que mauvais choix sur mauvais choix et se trouvera entrainé, bien malgré lui, dans des périples où ni l’argent ni la gloire ne seront au rendez-vous. Peut-être l’amour seulement…
Une histoire fort sympathique, qui nous décrit un monde alternatif avec force détails, plus ou moins exacts, avec quelques très légères erreurs çà et là, mais de peu d’importances puisqu’il s’agit d’une alternative. L’écriture de haut vol de Robert Silverberg fait que tout se lit très facilement et que l’on a de la curiosité sur cet univers divergent, cette approche politique et culture des peuples aztèques, incas et d’une partie des amérindiens (ceux proches de l’Amérique centrale) ainsi que sur le voyage initiatique de Dan.
Au final, une histoire sympathique, dont j’avais oublié la trame l’ayant lue en 1977. Pas le meilleur Silverberg, mais un moment très agréable, un roman lu rapidement grâce à un style léger, une écriture bien maîtrisée et une bonne uchronie.
Pourtant cela m’arrive, comme cette reprise de « La porte des Mondes » de Robert Silverberg, dans une ancienne édition, celle de la collection « L’âge des étoiles », chez Robert Laffont, qui nous offrit les célèbres « Ailleurs et Demain » et ses couvertures métallisées. Cette collection éphémère fut dirigée par Gérard Klein (comme AD) et Karin Brown ; elle ne compta que 11 titres… et la « Porte des Mondes » en fut le premier. Le dernier fut « Galactica, la bataille de l’espace », tiré du film éponyme.
La couverture est de Moebius et ne reprend pas vraiment l’histoire, mais est fort plaisante à regarder avec le style qui fut utilisé de mettre des cases comme pour une BD.
Mais quid de ce roman ?
C’est une uchronie, comme l’est Roma Aeterna du même auteur, que chroniqua Maestro en 2012. L’histoire part d’une hypothèse : au XIVe siècle, la peste noire, qui tua plus de trente pour cent de la population européenne dans notre monde, a en fait effacé plus de soixante-dix pour cent des Européens. Du coup, ce sont les Turcs qui ont envahi les lieux, allant jusqu’à conquérir l’Angleterre – ce que les Romains ne parvinrent pas à faire. Ce qui obligea d’ailleurs, et comme on l’apprendra, Shakespeare à écrire ses chefs-d’œuvre en Turc, avec quelques titres adaptés à la culture imposée par l’envahisseur.
Le récit débute en 1963, narré par le héros, Dan Beauchamp, jeune Anglais qui n’a pas encore fêté ses dix-huit ans – en rappelant qu’à cette époque, la majorité était obtenue à vingt-deux ans en Angleterre – quitte sa famille pour partir à l’Aventure (avec un grand A). Son père est ruiné, sa mère est décédée, sa sœur s’est mariée avec un Russe et l’a suivi dans son pays à la cour du tzar, son frère s’est engagé dans l’armée turque. Plus rien ne le retient chez lui où il refuse de parler turc et où pour lui New-Istanbul reste Londres. En fait, les Hespérides l’appellent. Il rêve d’y faire fortune au Mexique, chez les Aztèques.
Parti sans argent ou presque, sans trop savoir ce qu’il va faire, il pense qu’il pourra mettre à profit son esprit aventureux et ses qualités, autant que ses défauts, car il sait lancer le couteau avec adresse, ne dédaigne pas de se battre avec quelque efficacité, tombe facilement dès qu’une tête un peu jolie passe près de lui. Son voyage va lui permettre de croiser des Indiens des Hautes Hespérides avec qui il se liera d’amitié grâce à son habileté au couteau, rencontrer Nzahaulpilli, un jeune et riche Aztèque, qui deviendra son ami. Puis, surtout, il rencontrera Quéquex, sorcier et voyant du roi Moctezuma III, qui va lui permettre de rejoindre la capitale…
Ce dernier lui apprendra ce que sont les Univers Parallèles, ceux que l’on peut trouver et imaginer par-delà « la porte des Mondes » et le fait que chacun d’eux nait de nos choix…
Alors l’aventure commencera réellement pour Dan qui ne fera que mauvais choix sur mauvais choix et se trouvera entrainé, bien malgré lui, dans des périples où ni l’argent ni la gloire ne seront au rendez-vous. Peut-être l’amour seulement…
Une histoire fort sympathique, qui nous décrit un monde alternatif avec force détails, plus ou moins exacts, avec quelques très légères erreurs çà et là, mais de peu d’importances puisqu’il s’agit d’une alternative. L’écriture de haut vol de Robert Silverberg fait que tout se lit très facilement et que l’on a de la curiosité sur cet univers divergent, cette approche politique et culture des peuples aztèques, incas et d’une partie des amérindiens (ceux proches de l’Amérique centrale) ainsi que sur le voyage initiatique de Dan.
Au final, une histoire sympathique, dont j’avais oublié la trame l’ayant lue en 1977. Pas le meilleur Silverberg, mais un moment très agréable, un roman lu rapidement grâce à un style léger, une écriture bien maîtrisée et une bonne uchronie.