La Révolte des Nahrs @ 2022 éditions Ex Aequo
Illustration et quatrième de couverture
Sur Nektorus, planète principale des systèmes nébuleux, les Yamantaks détiennent le pouvoir sur l’ensemble des créatures.
Parmi celles-ci, les Narhs, pourtant considérés comme les premiers habitants de Nektorus avant le Grand Cataclysme, quand ils étaient des Sattas, des créatures dont on n’a cependant pu établir l’existence. Les Yamantaks sont des Mahaans, des êtres nobles, mais despotiques et cruels. Ils ont pour ennemis jurés les Yuls, Mahaans comme eux, mais plus proches des Narhs, qu’ils soutiennent dans leur velléité de révolte contre le Pouvoir.
Les Yuls n’ont qu’un objectif : renverser les Yamantaks pour libérer les Narhs, avec l’aide de ces derniers et surtout de l’Iaborg, entité complexe créée par les Sattas. Mais retrouver l’Iaborg implique de retrouver Noëbus, le seul Mahaan capable de remettre l’Iaborg en service. Pour cela, Jhanus, le Mahaan exilé sur la lune brune de Nektorus par les Yamantaks, devra changer de corps, traverser l’espace-temps et les systèmes nébuleux pour renouer avec ses origines et son statut réels. Et surtout, entrer dans le bouclier temporel créé par l’Iaborg qui le protège – avec les derniers survivants d’un monde disparu – de ses crimes dont il ignorait l’existence. Mais où l’Iaborg le mènera-t-il ; ou plutôt, quand ?
Parmi celles-ci, les Narhs, pourtant considérés comme les premiers habitants de Nektorus avant le Grand Cataclysme, quand ils étaient des Sattas, des créatures dont on n’a cependant pu établir l’existence. Les Yamantaks sont des Mahaans, des êtres nobles, mais despotiques et cruels. Ils ont pour ennemis jurés les Yuls, Mahaans comme eux, mais plus proches des Narhs, qu’ils soutiennent dans leur velléité de révolte contre le Pouvoir.
Les Yuls n’ont qu’un objectif : renverser les Yamantaks pour libérer les Narhs, avec l’aide de ces derniers et surtout de l’Iaborg, entité complexe créée par les Sattas. Mais retrouver l’Iaborg implique de retrouver Noëbus, le seul Mahaan capable de remettre l’Iaborg en service. Pour cela, Jhanus, le Mahaan exilé sur la lune brune de Nektorus par les Yamantaks, devra changer de corps, traverser l’espace-temps et les systèmes nébuleux pour renouer avec ses origines et son statut réels. Et surtout, entrer dans le bouclier temporel créé par l’Iaborg qui le protège – avec les derniers survivants d’un monde disparu – de ses crimes dont il ignorait l’existence. Mais où l’Iaborg le mènera-t-il ; ou plutôt, quand ?
Fiche de lecture
Si Dante commença sa Divine Comédie par une phrase devenue célèbre, tous les livres de Dumè Antoni pourraient débuter avec un avertissement tout aussi incisif : « Toi qui entres ici, abandonne toute certitude ! ».
Bien des auteurs se remarquent par les univers qu’ils bâtissent ou par une ambiance les caractérisant, Dumè Antoni dispose, lui, de l’étrange faculté de créer une « atmosphère », de changer la composition de l’air dans lequel nous baignons et de nous remuer ou de nous interpeller dès les premières pages jusqu’à ce que nous ne sachions plus trop (voire plus du tout) qui est qui ou qui est quoi, pas plus que nous ne pouvons affirmer quand et pourquoi cela se passe ainsi.
Ce au point que je le soupçonne d’avoir quelque ascendance normande et viking venue se mêler à ses racines corses. Parce que peut-être bin que oui, peut-être bin que non, entre autres dans la première partie où le premier servmann n’est qu’hésitation et ignorance.
Vous l’aurez compris, La Révolte des Narhs a de quoi vous retourner l’esprit et surtout d’ébranler nos certitudes. L’auteur ne fait pas dans la facilité, mais pas non plus dans l’inabordable, bien au contraire. Par contre, il nous oblige au questionnement, au doute. D'abord avec son « personnage » et pièce maîtresse de l’histoire, car il n’est ni héros, tant il est trouble et ambigu, ni simple protagoniste de par son visage janusien, poussant et subissant simultanément les événements. Ensuite de par le monde qu’il a bâti. Un futur sombre, dont la hiérarchie sociale est à la fois complexe et terrible, jusque dans l’esclavage de certains, les Narhs principalement. Où la nature a disparu, y compris dans la conception et la naissance des corps. Où ces mêmes corps ne sont pas uniquement liés à l’esprit de cette naissance. Où chaque partie vous fait changer de point de vue et vous dévoile des pans du monde de Nektorus (le nom m’a fait penser à nectere, nouer, en latin), une Terre déshumanisée et dépravée après le Grand Cataclysme.
Si le vocabulaire a de quoi surprendre parfois avec ces noms (Narh, Mahaan, IAborg, etc.) qu’il faut absorber, qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien de notre folie et de notre avenir que nous parle l’auteur. Ce sont bien nos sociétés et leurs politiques trop souvent dominantes et répressives qu’il évoque et auxquelles il fait référence, celles que nous connaissons depuis la nuit des temps et des premières civilisations, jusqu'à celles hellénistes, égyptiennes, romaines, chinoises, russes, etc.
L’histoire est terriblement efficace et adopte une progression à la fois spectaculaire et envoûtante, le « personnage » principal franchissant de façon inattendue les couches sociales avant d’atteindre l’Homme puis l’Hulm. Et bien sûr, comme d’habitude, l’auteur nous propulse dans une conclusion qui nous fait vaciller sur les certitudes que nous pensions avoir (chèrement) acquises, sur ce que nous croyions avoir compris.
Un texte fort, mais aussi dur, auquel il faut donner un peu de soi tant il pousse à s’investir, mais qui se lit avec un réel plaisir, qu’il est difficile de lâcher, tant par le style que par cet univers soigneusement bâti. Si vous aimez les récits qui offrent à la fois dépaysement et addiction, tout en incitant à s’interroger et réfléchir, avec en cerise sur le gâteau un twist final, je ne peux que vous conseiller de foncer sur ce roman qui joue entre SF, post-apo et déshumanité.
Bien des auteurs se remarquent par les univers qu’ils bâtissent ou par une ambiance les caractérisant, Dumè Antoni dispose, lui, de l’étrange faculté de créer une « atmosphère », de changer la composition de l’air dans lequel nous baignons et de nous remuer ou de nous interpeller dès les premières pages jusqu’à ce que nous ne sachions plus trop (voire plus du tout) qui est qui ou qui est quoi, pas plus que nous ne pouvons affirmer quand et pourquoi cela se passe ainsi.
Ce au point que je le soupçonne d’avoir quelque ascendance normande et viking venue se mêler à ses racines corses. Parce que peut-être bin que oui, peut-être bin que non, entre autres dans la première partie où le premier servmann n’est qu’hésitation et ignorance.
Vous l’aurez compris, La Révolte des Narhs a de quoi vous retourner l’esprit et surtout d’ébranler nos certitudes. L’auteur ne fait pas dans la facilité, mais pas non plus dans l’inabordable, bien au contraire. Par contre, il nous oblige au questionnement, au doute. D'abord avec son « personnage » et pièce maîtresse de l’histoire, car il n’est ni héros, tant il est trouble et ambigu, ni simple protagoniste de par son visage janusien, poussant et subissant simultanément les événements. Ensuite de par le monde qu’il a bâti. Un futur sombre, dont la hiérarchie sociale est à la fois complexe et terrible, jusque dans l’esclavage de certains, les Narhs principalement. Où la nature a disparu, y compris dans la conception et la naissance des corps. Où ces mêmes corps ne sont pas uniquement liés à l’esprit de cette naissance. Où chaque partie vous fait changer de point de vue et vous dévoile des pans du monde de Nektorus (le nom m’a fait penser à nectere, nouer, en latin), une Terre déshumanisée et dépravée après le Grand Cataclysme.
Si le vocabulaire a de quoi surprendre parfois avec ces noms (Narh, Mahaan, IAborg, etc.) qu’il faut absorber, qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien de notre folie et de notre avenir que nous parle l’auteur. Ce sont bien nos sociétés et leurs politiques trop souvent dominantes et répressives qu’il évoque et auxquelles il fait référence, celles que nous connaissons depuis la nuit des temps et des premières civilisations, jusqu'à celles hellénistes, égyptiennes, romaines, chinoises, russes, etc.
L’histoire est terriblement efficace et adopte une progression à la fois spectaculaire et envoûtante, le « personnage » principal franchissant de façon inattendue les couches sociales avant d’atteindre l’Homme puis l’Hulm. Et bien sûr, comme d’habitude, l’auteur nous propulse dans une conclusion qui nous fait vaciller sur les certitudes que nous pensions avoir (chèrement) acquises, sur ce que nous croyions avoir compris.
Un texte fort, mais aussi dur, auquel il faut donner un peu de soi tant il pousse à s’investir, mais qui se lit avec un réel plaisir, qu’il est difficile de lâcher, tant par le style que par cet univers soigneusement bâti. Si vous aimez les récits qui offrent à la fois dépaysement et addiction, tout en incitant à s’interroger et réfléchir, avec en cerise sur le gâteau un twist final, je ne peux que vous conseiller de foncer sur ce roman qui joue entre SF, post-apo et déshumanité.