Le Futur aux Trousses ! | Jean-Pierre Andrevon | 2022

7 nouvelles illustrées

Par | 15/08/2024 | Lu 875 fois


Petits retours au gré de mes lectures sur quelques unes des nouvelles de ce recueil



Illustration et quatrième de couverture

Le Futur aux Trousses @ 2022 Éditions Arkuiris | Illustration de couverture @ Jean-Pierre Andrevon
Sept nouvelles de Jean-Pierre Andrevon, un des plus grands pionniers de la science-fiction française.

Publiées dans les années 1970 et 1980, ces textes n'avaient jamais rééditée.

Ces nouvelles abordent les thèmes familiers de Jean-Pierre Andrevon : l'aliénation, la guerre, les méfaits d'une science sans conscience.

Pour nous souffler que : Le Futur est à nos trousses !

Sommaire

- Intérieur nuit/extérieur jour
- Une dernière fois le temps battit des ailes ✔
- La Muraille occident
- Brouillage psi
- De longues vacances en perspective ✔
- Androsaurus
- Le Futur t'attend !

Avant-propos :

J’ai une affection toute particulière pour la SF rétro, que je trouve pleine de charme, ce qui fait que j’apprécie que l’on n’ait pas cédé à la tentation de remettre au goût du jour les textes de cette anthologie.

Chacune des nouvelles de ce recueil est accompagnée d'un dessin. Dans la préface rédigée par Jean-Pierre Andrevon et que j'ai eu plaisir à lire, j'y ai - entre autres - appris que l'auteur était dessinateur d'abord et que pour lui, accompagner chacun de ses textes d'un dessin le ravit, car c'est une nécessité vitale.

Sur ce, je pars à la découverte de ses récits au cœur de cette anthologie où le futur est à nos trousses !

🧡🧡🧡🤍🤍 Une dernière fois le temps battit des ailes (1989)

Ce texte a été publié pour la première fois dans le recueil Sous le regard des étoiles en 1989.

Des essais de voyages temporels ont lieu grâce à une machine servant à la projection matérielle dans l’avenir. On envoie d'abord des objets, ensuite des insectes et des animaux. Et si l’on y envoyait un être humain ? Serait-il envisageable de rapporter du futur des objets, des informations ou des technologies ?

Voilà une histoire classique de voyage de temps qui m’a plongée d’entrée dans le vif du sujet en éveillant ma curiosité quant à ce futur dont on ne sait pas du tout à quoi il ressemble. Cela aurait pu être une lecture passionnante, si ce n’était pour deux points qui m’ont laissée perplexe.

Premièrement, la fixette sur les seins de chacun des protagonistes féminins est d’une naïveté déconcertante, n'apporte rien à l'histoire et, à force de répétitions, vient casser le rythme narratif.

Deuxièmement, la conclusion que j’attendais avec intérêt et impatience, parce que le récit m’a tenu en haleine jusqu’à ce qu’elle arrive, est abrupte. Elle tient en une phrase : « Et c’est en voyant ce visage dans la réverbération du sol du futur qu’il comprit. » Si pour ce courageux personnage c’est limpide, j’avoue que pour ma part ça l’est moins, voire pas du tout.

Ainsi, je me suis replongée dans la période de la fin des années 80 et j’ai pensé aux préoccupations qui pouvaient exister concernant l’avenir. M’est revenue à l’esprit la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986. Est-il possible que l'auteur ait plongé ses « cobayes » dans un avenir post-apocalyptique semblable ?

Bref, bien que cette histoire soit plaisante à lire malgré quelques petits défauts, elle n’est de loin pas la meilleure imaginée par Jean-Pierre Andrevon.

🧡🧡🧡🧡🧡 De longues vacances en perspective (1978)

Ce texte a été publié pour la première fois dans l’anthologie Bonnes vacances : le dernier terrain vague en 1978 sous le titre Les longues vacances.

Un homme se réveille nu et sans souvenirs en un endroit – un désert – qu’il ne connaît pas. Il ne sait plus qui il est, ni comment il est arrivé là. Egaré, esseulé et assoiffé, il est alors secouru par des indigènes – qu’il surnommera « les Muets », car ils ne parlent pas – qui vont l’accueillir dans leur oasis, prendre soin de lui et veiller à son bien-être, à son confort et à ce qu’il ne manque de rien. Mais qui sont en réalité ces Muets qui se ressemblent tous ? Des clones ? Des sauveurs ou des géôliers ? L’oasis est-elle un paradis ou une prison d’un nouveau genre ? Quoi qu’il en soit, le protagoniste semble apprécier cette « détention » en plein air, même si l’ennui le gagne parfois. Et persiste cette question qui tourne en boucle dans son esprit « Qui l’a amené ici et dans quel but ? » tandis que des visions de l’explosion d’une bombe nucléaire gagnent en intensité…  

« La clé se trouve dans son passé, mais son passé est inatteignable. »

Exotisme, dépaysement, introspection, questionnements, mystères et volupté, un super texte de SF qui ne manquera pas – en certains points - de rappeler Le Fleuve de l’éternité de Philip José Farmer. J’ai adoré ce récit et la perspective de ces très longues vacances où l’on me bichonnerait jour et nuit me tenterait bien. Et au diable mon passé si mon futur est si agréable !

Copyright @ Koyolite Tseila pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur