Le Hollandais Volant
Space Harbor | Illustration @ 2011 Donmalo (Markus Lovadina) | Source : https://www.deviantart.com/donmalo/gallery
Riez, moquez-vous, aspirants nautes.
Écartez de votre radieuse jeunesse
Les récits des vieux fous
Ayant jeté l’ancre dans le port
De leurs esprits dérangés.
Vous vous dites que
Les vents du cosmos, les tempêtes intersidérales
Les ouragans stellaires ont sûrement balayé
À coup de puissantes gifles leur raison atrophiée
Que les savants détenteurs d’une science séculaire
Défendent du haut de leur expertise de rampant.
Et pourtant, prenez garde
Qu’au détour d’une fulgurante nébuleuse,
D’un massif et gourmand trou noir,
D’un passage secret entre deux univers,
Masqué par la queue d’une ardente comète
Ou d’un champ d’astéroïdes léthargiques,
Alors que votre navire supposé invincible
Semble donner de soudains signes
De fatigue et d’inquiétude,
Devant vous ne surgisse d’outre nulle part,
La proue d’un vaisseau
Dont la silhouette obscure,
Mangée par la lèpre d’Orion,
À la carcasse éventrée par les jets d’inframauve,
Navigant sans le moindre propulseur,
Fera même reculer le noir profond de l’espace.
Vos ricanements d’aujourd’hui
Pourraient bien céder alors
Devant les terreurs et les angoisses à venir.
Si la chance veut que vous soyez épargnés
Comme nous l’avons été jadis,
Vous vous souviendrez à jamais
Du visage balafré et torturé
De celui qui, sur le gaillard d’avant, en plein vide,
Vous jettera ce regard de damné
Où tour à tour sans qu’on les saisisse vraiment
Se dessineront souffrance et cruauté.
Puis, après l’abordage et le pillage
Menés par une armée d’ombres mouvantes
Viendra l’écho impossible
Dans vos crânes épouvantés
D’une musique lancinante traversant l’espace
Délivrée par un orgue maudit
Pour hanter vos songes à venir.
Dans le silence de mort du vide,
Pénétrant la brume occultant les étoiles,
La terrible silhouette du navire fantôme
Dissipera enfin en s’évanouissant
Les traines maléfiques du cauchemar.
Laissant derrière lui la désolation
Et désormais l’épave de votre fier vaisseau,
Vous deviendrez alors comme nous,
De pitoyables fous aux cheveux blanchis avant l’heure
Dont on se rira dans toutes les tavernes
Enserrant les ports de l’espace.
Vous n’aurez de cesse,
Dans l’espoir de s’en débarrasser,
De conter l’impossible rencontre
Avec celui qui a osé défier les forces des ténèbres,
À jamais hantés par le souvenir diabolique
D’avoir croisé la route de ces âmes perdues
Condamnés à errer pour l’éternité
Écumant les mers sidérales
En quête d’une rédemption impossible,
D’un utopique repos,
Psalmodiant d’inutiles prières
Dans les méandres de l’univers.
Écartez de votre radieuse jeunesse
Les récits des vieux fous
Ayant jeté l’ancre dans le port
De leurs esprits dérangés.
Vous vous dites que
Les vents du cosmos, les tempêtes intersidérales
Les ouragans stellaires ont sûrement balayé
À coup de puissantes gifles leur raison atrophiée
Que les savants détenteurs d’une science séculaire
Défendent du haut de leur expertise de rampant.
Et pourtant, prenez garde
Qu’au détour d’une fulgurante nébuleuse,
D’un massif et gourmand trou noir,
D’un passage secret entre deux univers,
Masqué par la queue d’une ardente comète
Ou d’un champ d’astéroïdes léthargiques,
Alors que votre navire supposé invincible
Semble donner de soudains signes
De fatigue et d’inquiétude,
Devant vous ne surgisse d’outre nulle part,
La proue d’un vaisseau
Dont la silhouette obscure,
Mangée par la lèpre d’Orion,
À la carcasse éventrée par les jets d’inframauve,
Navigant sans le moindre propulseur,
Fera même reculer le noir profond de l’espace.
Vos ricanements d’aujourd’hui
Pourraient bien céder alors
Devant les terreurs et les angoisses à venir.
Si la chance veut que vous soyez épargnés
Comme nous l’avons été jadis,
Vous vous souviendrez à jamais
Du visage balafré et torturé
De celui qui, sur le gaillard d’avant, en plein vide,
Vous jettera ce regard de damné
Où tour à tour sans qu’on les saisisse vraiment
Se dessineront souffrance et cruauté.
Puis, après l’abordage et le pillage
Menés par une armée d’ombres mouvantes
Viendra l’écho impossible
Dans vos crânes épouvantés
D’une musique lancinante traversant l’espace
Délivrée par un orgue maudit
Pour hanter vos songes à venir.
Dans le silence de mort du vide,
Pénétrant la brume occultant les étoiles,
La terrible silhouette du navire fantôme
Dissipera enfin en s’évanouissant
Les traines maléfiques du cauchemar.
Laissant derrière lui la désolation
Et désormais l’épave de votre fier vaisseau,
Vous deviendrez alors comme nous,
De pitoyables fous aux cheveux blanchis avant l’heure
Dont on se rira dans toutes les tavernes
Enserrant les ports de l’espace.
Vous n’aurez de cesse,
Dans l’espoir de s’en débarrasser,
De conter l’impossible rencontre
Avec celui qui a osé défier les forces des ténèbres,
À jamais hantés par le souvenir diabolique
D’avoir croisé la route de ces âmes perdues
Condamnés à errer pour l’éternité
Écumant les mers sidérales
En quête d’une rédemption impossible,
D’un utopique repos,
Psalmodiant d’inutiles prières
Dans les méandres de l’univers.