Entre vérité historique et science-fiction, un portrait original du visionnaire Galilée. Venise, en 1609. La science est en pleine expansion. Philosophes et mathématiciens mènent leurs recherches à l'ombre de l'Eglise, qui veille à ce que leurs découvertes ne soient surtout pas trop audacieuses. C'est à cette époque que Galilée rencontre un étranger qui l'aide à mettre au point un télescope révolutionnaire. Cette invention va lui ouvrir les portes du monde dont est justement originaire cet homme : Europe, la deuxième lune de Jupiter, en 3020. Galilée va désormais naviguer entre le XVIIe siècle et le 4e millénaire, rapportant de ses voyages dans le futur de quoi alimenter de nouvelles découvertes. Celles-ci ne tardent pas à lui valoir des accusations d'hérésie. Fusion étonnante d'histoire et de science-fiction, ce roman ambitieux dresse un portrait fouillé et passionnant d'un Galilée plus vrai que nature, tout en redonnant vie au bouillonnement intellectuel et aux controverses du XVIIe siècle.
Fiche de lecture
Véritable figure de proue de la hard-SF, Kim Stanley Robinson s'écarte ici de ses schémas habituels. Certes, il reprend la vie de Galilée comme base, et en cela il reste un auteur qu'on peut qualifier de réaliste. Mais il prend un malin plaisir à jouer avec les biographies, à brouiller les cartes et, surtout à combler les vides. Cela me rappelle d'autres oeuvres, avec par exemple l'utilisation de Darwin dans des BD fantastiques, ou encore le glaçant "Terreur" de Dan Simmons. On est en droit de se demander si Robinson ne succombe pas à un effet de mode.
Ce texte a toutes les qualités habituelles des romans de Kim Stanley Robinson : fluidité, rapidité, détail... Toutefois, j'ai trouvé que certains passages manquaient de précision. A deux ou trois reprises, la narration tombe dans le psychédélisme. Je comprends la volonté de l'auteur d'introduire des effets, mais je suis au regret de dire que je les trouve ratés. Heureusement, ces passages sont rares et courts. Ils nuisent donc peu à la qualité générale de l'oeuvre.
L'histoire repose sur une biographie. On pourrait donc redouter un manque de suspense. Il n'en est rien ! Même si on connaît l'histoire de Galilée, l'auteur livre assez de détails pour surprendre et déforme juste ce qu'il faut pour rester crédible tout en étant imprévisible. L'intrication entre les deux niveaux de récits (passé et futur) se fait bien, et se fait dans le respect des lignes de forces de l'histoire. Robinson n'est plus du tout dans la hard-SF, ce qui soulagera certains lecteurs mais en décevra d'autres, qui aimaient justement cela chez lui.
C'est donc un bon livre, que je recommande, avec toutefois la petite réserve qu'il n'est pas toujours d'un abord facile. On en ressort avec l'impression d'avoir appris quelque chose. Et c'est assez rare pour être souligné.
Ce texte a toutes les qualités habituelles des romans de Kim Stanley Robinson : fluidité, rapidité, détail... Toutefois, j'ai trouvé que certains passages manquaient de précision. A deux ou trois reprises, la narration tombe dans le psychédélisme. Je comprends la volonté de l'auteur d'introduire des effets, mais je suis au regret de dire que je les trouve ratés. Heureusement, ces passages sont rares et courts. Ils nuisent donc peu à la qualité générale de l'oeuvre.
L'histoire repose sur une biographie. On pourrait donc redouter un manque de suspense. Il n'en est rien ! Même si on connaît l'histoire de Galilée, l'auteur livre assez de détails pour surprendre et déforme juste ce qu'il faut pour rester crédible tout en étant imprévisible. L'intrication entre les deux niveaux de récits (passé et futur) se fait bien, et se fait dans le respect des lignes de forces de l'histoire. Robinson n'est plus du tout dans la hard-SF, ce qui soulagera certains lecteurs mais en décevra d'autres, qui aimaient justement cela chez lui.
C'est donc un bon livre, que je recommande, avec toutefois la petite réserve qu'il n'est pas toujours d'un abord facile. On en ressort avec l'impression d'avoir appris quelque chose. Et c'est assez rare pour être souligné.