Le Voyageur imprudent ou L'Habit vert | 1982

Par | 03/05/2022 | Lu 562 fois




Synopsis

Le voyageur imprudent | capture d'écran du titre au générique
Un physicien fait une découverte incroyable : une pilule permettant de remonter le temps. Le hasard de la guerre place un professeur de mathématiques sur sa route. Les deux compères envisagent d’améliorer cette pilule pour œuvrer en faveur d’un monde meilleur. Mais peut-on jouer impunément avec le temps ?

Présentation

En préparant l'article sur Le Voyageur imprudent (1944) de René Barjavel, j’ai découvert une adaptation de Pierre Tchernia pour la télévision, en 1982. Il avait adapté auparavant en 1977 Le Passe-muraille de Marcel Aymé (nouvelle de 1941), un héros qu’on pourrait imaginer en team-up avec le Diable Vert.

C’est daté, les effets spéciaux sont très low-cost (on dit « de chez Wish » paraît-il de nos jours), mais c’est un autre voyage temporel. Je remonte ma ligne de vie jusqu’à mes un an, et je retrouve des productions télé à la Fantômette avec des machines pleines de diodes et de boutons, qui font de la fumée, le bruit de yoyo de la flûte à coulisse, le bruitage de tire-bouchon pour les disparitions , le bruit blanc des dialogues sans fond sonore ni post-synchro… Les décors de fatras sont dignes de Pas de pitié pour les croissants, on croise Michel Fortin, le Zavatter de Nestor Burma, Jean-Marc Thibault a la tête que je lui ai connue dans Maguy, bref que des souvenirs !

La qualité du programme en lui-même n’est pas exceptionnelle, il a fallu aussi remanier la trame du récit pour coller à quelques contraintes de tournage, j’imagine. On retrouve néanmoins l’essentiel du récit, une petite boucle à la Interstellar avec un pot de fleur, et on ne fait pas l’impasse sur la question de la guerre perpétuelle qui hante Saint-Menoux, et qui est résonne très fort aujourd’hui. Bien que le futur soit une maquette, il y a tout de même un certain trouble à imaginer Paris sous les décombres, Notre-Dame en ruines. En revanche, on ne verra pas l’an mille.

Pierre Tchernia apporte une touche personnelle avec l’étonnement de Jean-Marc Thibault-Essaillon d’après guerre qui s’étonne du prix de la pomme de terre dans les années 1980 : « aucune augmentation malgré l’inflation, ça m’épate ». On était passé depuis plus de vingt ans au nouveau franc, mais on sent que ça marquait encore les esprits de ceux qui les ont convertis jusqu’au passage à l’euro (parfois même après).

Le casting est plutôt sympathique, Jean-Marc Thibault est plus lumineux que l’Essaillon original, le jeune Thierry Lhermitte est charmant, et c’est émouvant de voir la jeune Anne Caudry, petite-fille de Georges Bernanos, morte prématurément à 34 ans du SIDA. Je cite aussi le caméo de Michel Serrault dirigeant Faust à l’opéra. Il jouait Dutilleul, le rôle titre du Passe-Muraille de 1977 (rôle titre incarné par Bourvil dans l'adaptation de 1951 de Jean Boyer), il y aurait peut-être un Tcherniaverse ? Et Jean Bouise en juge paumé de 1890 face à l’homme qui lui vient du futur.

Je verrais bien un remake contemporain, avec Mathieu Duméry et Lenie Cherino en tête d’affiche.

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