Les Contes de Terremer | 2006

Par | 05/05/2012 | Lu 2800 fois




Affiche et synopsis

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On raconte que jadis, les hommes et les dragons cohabitaient en paix.

Mais l'irrépressible besoin de dominer des hommes brisa cette harmonie. Ils s'emparèrent de l'eau et de la terre, tandis que les dragons prirent l'air et le feu.

Aujourd'hui, des signes semblent annoncer que, en plus d'être brisé, cet équilibre semble... perturbé.

L'histoire se déroule à Terremer. Dans ce monde imaginaire, nous pouvons suivre l'histoire du prince Arren, un adolescent en quête d'identité, alors qu'il fuit son château et erre dans la campagne. Il rencontrera l'Épervier, la jeune Therru, Tenar la fermière, mais aussi un redoutable sorcier du nom d'Aranéide.

Présentation

Ce film d’animation est librement inspiré de l’œuvre d’Ursula Le Guin, mais aux dires, il n’en est pas une fidèle adaptation. Je pense que la lecture de Terremer pourrait aider à encore mieux appréhender le contexte et les personnages de ce conte.

Dès les premières minutes, le suspens est intense et je plonge dans l’histoire pour ne plus décrocher. En effet, le rythme est soutenu, il n’y a pas de repos pour Arren et ses amis. Le dessin est beau et soigné, les paysages sont superbes, notamment les landes qui s’étendent à perte de vue, et le panorama plongeant sur la ville. On dirait des fresques !

Les personnages principaux sont bien travaillés. Le jeune Arren est un bon garçon, pourtant, il est habité par un côté obscur qui le pousse à commettre des actes odieux qu’il ne contrôle pas. Therru est une jeune fille que les horreurs et souffrances de son passé ont marquées à jamais. Epervier est un magicien, drapé d’un voile de mystère, qui a pris Arren sous sa protection. Il va tenter de lui redonner goût à la vie. Quant à l’antagoniste de cette histoire, Aranéide, un puissant sorcier, il est magnifique. Bien qu’il puisse se montrer extrêmement brutal, il sait aussi être fin et subtil, envoûtant même. Il séduit et attire dans sa toile tous ceux qu’il désire. Arren n’y échappera pas, d’ailleurs.

Par moment, on sent que cette œuvre est inspirée du Seigneur des Anneaux. Je trouve qu’Epervier et Aranéide présentent des similitudes avec Gandalf et Saroumane, tant dans leur comportement que dans leurs agissements. On retrouve également l’un des thèmes chers à Leiji Matumoto (le papa d’Albator) : l’immortalité, bien que liée ici à la magie (et non à la bio-mécanisation). Le message véhiculé tout au long de ce conte est à la fois une question et une affirmation : Pourquoi vouloir devenir immortel ? Etre immortel signifie ne pas vouloir mourir. Et ne pas accepter de mourir, c’est refuser de vivre… Alors pourquoi être immortel si l’on rejette la vie ?

Bien que cette œuvre soit un dessin animé, il ne faut pas s’y tromper : elle ne convient pas aux petits enfants. D’abord, elle est totalement dépourvue d’humour. Et ensuite, elle est sombre. Certaines scènes sont dures, parfois même violentes de par ce qu’elles expriment et montrent. Je pense notamment au combat entre les dragons, aux enfants réduits à l’esclavage, à la misère et aux miséreux de ce monde… ou encore à la lutte finale qui oppose Arren à Aranéide (un peu trop long à mon goût).

En conclusion, en ce qui me concerne j’ai été charmée par cette ambiance que trop réaliste, teintée mélancolie. C’est un bon film, d’une grande intensité. Il s’y dégage beaucoup d’émotion.

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