Les Croisés du Cosmos | The High Crusade | Poul Anderson | 1960

Par | 23/02/2024 | Lu 443 fois




Illustration et quatrième de couverture

Les Croisés du Cosmos, réédition @ 1990 Denoël | Illustration de couverture @ Sébastien Lebeaut
Messire de Tourneville s'apprêtoit à rejoindre le bon roi Édouard guerroyant en France quand, à la stupeur générale, un fantastique engin volant atterrit près de son château, libérant toute une flopée de drôles de petits hommes bleus aux longues oreilles. "Sans doute des Sarrasins que ces maudits Français auront ralliés à leur cause", songe le bon Roger qui les fait illico trucider.

Grâce au merveilleux char volant pris à l'ennemi, il ira libérer la Terre sainte. Mais trahison ! Au lieu de mettre obligeamment le cap sur Jérusalem, un otage détourne à travers les espaces intersidéraux nos preux chevaliers bardés de fer qui, s'ils ne comprennent pas grand-chose au film, n'en démontreront pas moins à toute la galaxie ce qu'un loyal sujet de la Couronne d'Angleterre peut faire avec une simple arbalète, un peu de ruse et beaucoup de vaillance !

Fiche de lecture

Tout d’abord je précise que j’adore Poul Anderson. Un auteur qui, à mon sens, a été et reste injustement ignoré, presque méprisé. J’en ai pour preuve, seule une petite vingtaine de ses romans a été traduite en français sur plus de cent-trente publiés aux States. Étonnant, non ? Et pourtant, que dire de La Patrouille du Temps, de La Hanse Galactique et, moins connu, de Call me Joe dont s’est servi sans scrupules James Cameron pour son célèbre film Avatar ?

Et oui, malgré sept prix Hugo, Poul Anderson reste un auteur mineur de la SF. Son humour ravageur et sa dérision l’ont contingenté au rôle "de petit comique" du space-opéra. Ceux qui le découvrent aujourd’hui ont un avis bien différent.

Mais, je reviens à mes moutons : Les Croisés du Cosmos.

Il s’agit pour moi d’une relecture qui fut aussi savoureuse que la première. Ce roman est totalement déjanté, loufoque, proche de la BD. D’ailleurs, dès les premières pages, on croit suivre les péripéties d’un petit village gaulois transporté sur les terres de la perfide Albion. Messire de Tourneville (le chef) étant le cousin british d’Abraracourcix. Toute une série de personnages donc, aussi truculents les uns que les autres, ne respectant qu’une règle : la fidélité sans faille à l’Empire britannique et à son monarque Edouard.

Le savant mélange entre Moyen Âge et civilisations extraterrestres est fort bien réussi, d’autant que les clins d’œil sont nombreux.

Le style est parfait, comme d’habitude, et la traduction ne l’est pas moins. L’emploi à bon escient d’une sorte de vieux français nous enracine encore plus dans l’histoire.

Un seul bémol, une petite cassure dans le rythme dans le dernier tiers du roman lorsque le déroulé se fait plus dramatique. Rien de bien méchant cependant, tout juste une respiration.

Je vous conseille d’embarquer avec ces croisés pour une croisière fort réjouissante à l’autre bout du cosmos. Vous ne le regretterez pas.

Le sourire de la première à la dernière page distillé par une belle plume !

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