Les Danseurs de la Fin des Temps | The Dancers at the End of Time | Michael Moorcock | 1972-1976

Par | 12/11/2022 | Lu 370 fois




Illustration et quatrième de couverture

Les danseurs de la fin des temps @ 2000 Denoël | Illustration de couverture @ Benjamin Carré
Des millions d'années ont passé et l'humanité a enfin cessé de se prendre au sérieux. Ses rares survivants, immortels ou peu s'en faut, vivent dans le luxe, l'hédonisme et la décadence.

Grâce au savoir scientifique et technologique accumulé sur des millénaires, débarrassés de toute notion de morale, ils habitent le carnaval permanent de leurs désirs et de leurs habitudes extravagantes, incendient des continents, collectionnent les êtres du passé...

Un beau jour, l'amoral Jherek ramène de l'ère victorienne la belle Amelia, dont la morale bourgeoise est si délicieusement exotique.

Et voilà un nouveau jeu qui commence, à travers différents paysages délirants et différentes époques, de l'ère des dinosaures aux futurs oubliés.

Les Danseurs de la Fin des Temps

Une Chaleur venue d'ailleurs (An Alien Heat, 1972) Les Terres creuses (The Hollow Lands, 1974) La Fin de tous les Chants (The End of All Songs, 1976) Légendes de la Fin des Temps, recueil de nouvelles (Legends from the End of Time, 1976)

Fiche de lecture

Ah oui je sais, Michael Moorcock, ce n’est pas un vrai écrivain, son style est nul, patati, patata. Il n’empêche que durant sa prolifique carrière, ma foi, l’auteur a su trouver de très belles accroches, et offrir de belles œuvres. Peut-être pas des classiques de la littérature fantastique, mais des créations marquantes et originales.
 
Pour ma part, en tant que meneur de jeu, j’ai relu plusieurs fois les différents romans de l’hypercycle du Multivers, c’est-à-dire souvent la même trame d’un cycle à l’autre, et une écriture disons, très fluide à lire. L’ensemble est marqué par un aspect baroque, tourmenté jusqu’à la grandiloquence, avec des tragédies grecques à chaque page. Eh bien avec ce cycle - relié en version intégrale - des Danseurs de la Fin des Temps, tous les curseurs de l’hypercycle sont poussés à fonds. Et c’est très amusant, mais tout du long, j’ai eu l’impression de lire du Jack Vance plutôt que du Moorcock.
 
Dans ce cycle de trois romans et trois nouvelles, l’humanité se réduit à une poignée de sybarites décadents, des millions d’années après nous, attendant la fin imminente de l’univers. Une énergie illimitée est mise à la disposition de leurs envies, et si certains tendent à se replier sur eux-mêmes en attendant la fin, d’autres se lancent dans des quêtes nihilistes. Et parmi eux se trouve Jherek Carnelian, encore une fois un anti-héros tourmenté, voyageant à travers le temps, comme un Doctor Who sous acide, et ramenant à son époque Miss Amélia Underwood, femme ordinaire de l’ère victorienne, pour qui il éprouve de véritables sentiments, une notion depuis longtemps oubliée par les habitants de la fin des temps. Voilà pour le fond, qui en effet est bien léger.
 
Concernant la forme, il y a beaucoup trop de chapitres, des rebondissements absurdes, mais collant bien avec l’ensemble à la Vance. En clair, j’ai eu très vite l’impression que l’auteur brodait pour faire son quota de pages.

Au final, même si ce n’est pas désagréable, la sensation d’avoir perdu mon temps s’est fait ressentir. Je suppose que ce cycle s’adresse en priorité aux fans hardcore de l’auteur. J’ai pour ma part préféré sa trilogie du Nomade du Temps, plus dynamique et concentrée autour de différents personnages atypiques.

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