L’action se passe dans l’ensemble de la Galaxie, qui est devenue un grand empire. Il est gouverné par deux souverains assistés d’une cour innombrable de dignitaires. Les simples sujets subissent une forme futuriste de dictature : dès leur naissance, on leur implante un CODE PSYCHIQUE qui leur interdit de faire autre chose que la fonction qui leur est destinée. En cas de rébellion, le code psychique les fait tomber malades ou les tue : tout dépend de l’ampleur de leur révolte interne ou externe. C’est une façon de garantir l’honnêteté des gens, mais aussi leur soumission absolue. Les personnages principaux sont de jeunes gens destinés, toujours grâce au code psychique, à satisfaire les plaisirs intimes des dignitaires de la cour impériale. Appelés « éphèbes », ils sont d’abord ramassés de planète en planète pour être « éduqués » à bord d’un « éphébien » ou vaisseau spatial qui leur sert d’école. Puis, ils seront répartis sur différents mondes, naturels ou artificiels, comme le vaisseau ANDROCÉE, véritable centre de plaisirs qui voyage dans l’espace à travers tout l’empire. Au début, ces malheureux estiment avoir de la chance, un avenir, des possibilités de promotion sociale, bien qu’ils soient des esclaves étroitement surveillés par leur code psychique. Parviendront-ils à recouvrer la liberté ? Ne leur faudra-t-il pas tout d’abord donner un sens à ce mot ?
Fiche de lecture
Sur la planète Subar IV, le jeune Morowat 104, alias Mo 104, confié au couple Suwari et Waza, est un jour capturé par un chaoukk, policier de la garde impériale, pour lui faire intégrer une école d'éphèbes installée à bord d'une hypernef. Ses apprentissages et sa conduite lui sont dictées par son « code psychique », sorte de puce électronique à laquelle il doit se soumettre sous peine de sanctions diverses : malaises, nausées, maladies pouvant aller jusqu'au coma ou même à la mort. Comme Mo 104 se comporte en bon élève, un nouveau nom « Arweli », c'est à dire « fidèle et avenant » lui est attribué puis il est rapidement embarqué à bord de « l'Androcée », le plus grand harem d'hommes de l'Empire. Il accepte d'être le partenaire de Rimak, un dignitaire égoïste et très porté sur l'onanisme, mais, très vite, sa condition d'esclave sexuel lui pèse de plus en plus. Le décès subit de l'Empereur va précipiter le cours des évènements...
Un intéressant et court (129 pages) roman de science-fiction qui a de quoi surprendre car il permet plusieurs niveaux de lecture.
En effet, au-delà de la simple aventure de ces éphèbes révoltés contre un système injuste et aliénant, le lecteur pourra également découvrir une fable voire un conte philosophique sur le thème de la liberté, du libre-arbitre, de la soumission à l'autorité.
En plus de nous décrire un monde étrange et aussi inquiétant qu'exotique, Thierry Rollet fait oeuvre de philosophe et de moraliste en poussant jusqu'à ses limites extrêmes une forme ultra-sophistiquée de totalitarisme. Par cette sombre histoire, il démontre qu'il est possible d'amener l'homme à intégrer totalement des codes qui, au départ, lui semblent pénibles et à l'arrivée ne le dérangent plus et lui apparaissent même comme parfaitement justifiés.
Le lecteur découvrira également que le pouvoir est capable de dépasser le mécanisme provocation-répression ou révolte-sanction pour arriver à la manipulation ultime, la récupération dont il est bien plus difficile encore de s'affranchir.
Les éphèbes se révoltent ? Qu'à cela ne tienne, ils ne rempliront plus cette fonction mais monteront en grade, deviendront dignitaires et se retrouveront même formateurs d'éphèbes, mais de manière plus douce, plus pernicieuse. Une opération gagnant-gagnant en quelque sorte...
Bien écrit dans son ensemble (malgré quelques caractères et citations en grec dans le texte qui n'apportent pas grand chose), agréable et rapide à lire, cet ouvrage apporte, s'il était besoin, la preuve que la science-fiction peut aussi être intelligente et donner à réfléchir. Un auteur à suivre.
Un intéressant et court (129 pages) roman de science-fiction qui a de quoi surprendre car il permet plusieurs niveaux de lecture.
En effet, au-delà de la simple aventure de ces éphèbes révoltés contre un système injuste et aliénant, le lecteur pourra également découvrir une fable voire un conte philosophique sur le thème de la liberté, du libre-arbitre, de la soumission à l'autorité.
En plus de nous décrire un monde étrange et aussi inquiétant qu'exotique, Thierry Rollet fait oeuvre de philosophe et de moraliste en poussant jusqu'à ses limites extrêmes une forme ultra-sophistiquée de totalitarisme. Par cette sombre histoire, il démontre qu'il est possible d'amener l'homme à intégrer totalement des codes qui, au départ, lui semblent pénibles et à l'arrivée ne le dérangent plus et lui apparaissent même comme parfaitement justifiés.
Le lecteur découvrira également que le pouvoir est capable de dépasser le mécanisme provocation-répression ou révolte-sanction pour arriver à la manipulation ultime, la récupération dont il est bien plus difficile encore de s'affranchir.
Les éphèbes se révoltent ? Qu'à cela ne tienne, ils ne rempliront plus cette fonction mais monteront en grade, deviendront dignitaires et se retrouveront même formateurs d'éphèbes, mais de manière plus douce, plus pernicieuse. Une opération gagnant-gagnant en quelque sorte...
Bien écrit dans son ensemble (malgré quelques caractères et citations en grec dans le texte qui n'apportent pas grand chose), agréable et rapide à lire, cet ouvrage apporte, s'il était besoin, la preuve que la science-fiction peut aussi être intelligente et donner à réfléchir. Un auteur à suivre.