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Les Portes de Nazca | Luc Mérandon | 2010

Par | 27/10/2012 | Lu 872 fois




Carole part pour le Chili afin d’y poursuivre ses études. Ses parents l’accompagnent pour aider à son installation chez les Duarte qui l’accueillent comme jeune fille au pair. Bertrand, son père océanographe, découvre dans la presse locale un article qui l’interpelle.

Une anomalie géologique sous-marine aurait été découverte lors du sauvetage de marins-pêcheurs près d’un archipel au large des côtes chiliennes. De leur côté, les autorités du pays décrètent un black-out sur cette affaire qu’un vieil amiral tente de rapprocher à une ancienne et intrigante énigme remontant à une civilisation préincaïque : les Nazcans.

Mais quel message le peuple de Nazca voulait-il transmettre à leur descendance ? Et Carole, enfant adoptée avec amour, que lui réserve donc la terre de ses aïeux ?

Fiche de lecture

P. 371 : « Ne vous méprenez pas, monsieur le sous-secrétaire. L’astronomie n’est pas l’ufologie. Les archéologues, comme les astronomes, mettent un peu de rêve dans leurs travaux certes, mais cela n’en reste pas moins des scientifiques qui, pour la plupart, ont les pieds sur terre. »

Bertrand et sa femme accompagne leur fille Carole au Chili, où cette dernière va y poursuivre ses études. Durant ce séjour, Bertrand tombe par hasard sur un article de journal qui éveille son intérêt : au large des côtes chiliennes, à l’endroit où un bateau de pêche a fait naufrage, une anomalie géologique aurait été découverte au fond de l’océan. Bertrand étant océanographe, il décide de mener des recherches afin d’obtenir de plus amples informations sur cette découverte. Mais il va se heurter au silence des autorités du pays…

Je fais partie de la génération des enfants qui ont regardé « Les Mystérieuses Cités d’Or » dans les années 80, et qui grâce à ce dessin animé et à ses documentaires, ont vu leur intérêt s’éveiller pour les civilisations Inca et pré-incaïque. Ce livre, je l’ai donc remarqué à son titre : « Les Portes de Nazca ». A cette évocation, je revoyais en mémoire la scène dans laquelle le Grand Condor survole le plateau de Nazca et ses géoglyphes, juste avant le coucher du soleil. En m’intéressant de plus près au 4ème de couverture, je lis qu’il est question de géologie sous-marine et d’histoire, mais aussi - je le devine - de science-fiction. J’ai imaginé que peut-être cette aventure pourrait présenter des similitudes avec « Atlantide », un roman de Clive Cussler, où Dirk Pitt, agent de la NUMA, plonge au fond des mers sur les traces de la civilisation Atlante. Mais en réalité, il n’en est rien.

« Les Portes de Nazca » est un roman qui a pour point d’ancrage le Chili, en 2009, avec deux trames principales bien distinctes : Carole, à la recherche de ses origines, et Bertrand, qui enquête sur le mystérieux artefact reposant au fond de l’eau. Une fille et un père, en quête de réponses… Luc Mérandon nous conte deux récits passionnants, qui nous emmènent loin dans le temps, tout en reliant les époques avec cohérence dans chacune des trames. Celle de Carole nous fera découvrir l’histoire du pays, l’ère Pinochet, le vécu de ses ancêtres. Et celle de Bertrand nous emmènera au cœur de l’histoire des peuples pré-incaïques, tout en faisant appel à l’archéologie, l’océanographie, la science et la science-fiction. Au fil de la lecture, on comprendra que ces deux trames, à priori diamétralement opposées, sont bel et bien reliées l’une à l’autre.

Pour présenter les faits au plus près de la réalité, Luc Mérandon appuie ses écrits sur du concret : recherche scientifique, archéologie, histoire et océanographie. Le récit est donc parfaitement crédible, même lorsque l’auteur intègre de la science-fiction au cœur de celui-ci. Quelque soit le thème abordé, l’auteur le maîtrise, c’est évident. Chaque sujet est creusé en profondeur, et c’est vraiment très intéressant.

Le récit est bien construit, avec une structure en tiroir, présentant des sous-récits qui s’enchâssent au cœur des deux trames principales. L’écriture de Luc Mérandon est simple, soignée et fluide : la lecture est agréable. Le suspens mijote à petit feu, de quoi tenir le lecteur en haleine. Il est tout de même à noter que certains faits sont prévisibles, même s’ils sont bien amenés.

Puisque mon site traite de la science-fiction, j’en viens donc maintenant à ce sujet qui me passionne. Il faut savoir que « Les Portes de Nazca » n’est qu’à moitié un roman de science-fiction. Du moins, on ne peut pas le catégoriser uniquement comme tel, car ce serait ne pas faire honneur aux autres thèmes. Dans ce roman, la science-fiction est sous-jacente au départ, mais petit à petit, elle devient de plus en plus présente, et finalement, fait surface et éclot. Ici, elle traite du premier contact entre deux races étrangères : les humains et les Camelopardalis. Le sujet est traité intelligemment : l’approche est pacifiste, le partage de culture est bénéfique pour les deux parties. A quelque part, cette démarche rappellera aux fans de Stargate la première rencontre entre les Asgards et l’équipe SG1 : une race ancienne, technologiquement très évoluée, mais qui se meurt, face à une race jeune et inexpérimentée, mais en pleine expansion. L’auteur a trouvé une idée maligne pour faciliter la communication entre les Terriens et les Camelopardalis. Et sans trop révéler d’informations, sachez que la fin de cette histoire, sur son principe, est construite comme celle de « La Planète des Singes » de Pierre Boulle. Elle se clôt sur un retournement, que j’ai adoré !

En conclusion, j’ai eu beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. Pour un premier livre, Luc Mérandon présente un ouvrage de qualité, mûre et réfléchi. Bravo à l’auteur pour ce travail ! C’est une histoire originale, qui se termine de façon inattendue. « Les Portes de Nazca » est donc un livre que je vous recommande chaleureusement.

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