Les Régulateurs | The Regulators | Richard Bachman | 1996

Par | 09/05/2013 | Lu 475 fois




Fans de suspense et de surnaturel, réjouissez-vous ! Le regretté Richard Bachman est ressuscité pour signer ce nouveau sommet de la terreur. Les Régulateurs sont lâchés. Personne ne pourra plus leur échapper...

Fiche de lecture

Poplar Street, Wentworth. Une petite ville paisible de l'Ohio, un jour d'été. Tout va bien dans cette petite bourgade américaine typique. Le fumet des barbecues, les enfants qui jouent, les commérages qui vont bon train. Et bien sûr l'inévitable cliché du jeune adolescent vendeur de journal à vélo. Il roule, roule, gaiement, cherchant à regarder sous les jupes et maudissant le chien qui lui court après.

Soudain le van arrive derrière lui. Le canon pointe sa gueule béante... et la mort frappe. Et ce n'est que le début...

Qui ? Pourquoi ? Toute la rue s'interroge. L'ancien policier, l'écrivain, le couple de Noirs, le vétérinaire, les jeunes, les gamins... Aucun n'en sortira indemne, que ce soit dans sa chair ou dans son âme. Car le démon Tak est sorti de son sommeil, et il se déchaîne...

Et surtout, qui est Seth Garin, ce jeune autiste qui vit chez sa tante, Audrey Wyler ? Pourquoi ne fait t-il que regarder la télévision toute la journée, en particulier une série de SF et un Western ? Et dans quelles circonstances sont vraiment morts les parents du petit garçon ?

On considère ce roman comme le jumeau du roman de Stephen King, « Désolation », paru le même jour. Chose qui n'est pas étrange quand on sait que Stephen King EST Richard Bachmann (et vice versa) et que les noms des personnages sont similaires dans les deux romans (Tak, Collie Entragean, ...). N'ayant pas (encore) lu « Désolation », je ne m'attarderai pas dessus. En ce qui concerne les Régulateurs, et bien c'est du Stephen King tout craché!

Qu'il s'agisse de pouvoirs mentaux étranges comme dans « Shining » ou d'une furie destructrice comme dans « Carrie », on retrouve les éléments qui ont fait et qui font la marque de fabrique du grand King. Le tout arrosé d'argot américain et de références à l'American Way of Life (musique, base-ball, drugstore) qui servent à ancrer le récit dans le réel (de même que les extraits de journaux, les dessins, les autres écrits) pour mieux faire ressortir l'horreur. Ce processus a déjà été utilisé par King dans « Carrie », et est aujourd'hui couramment utilisé par Guillaume Musso (notamment).

Je regrette juste que ces références n'aient pas été plus explicitées par des notes de bas de pages lors de la traduction (même si la grande majorité des références se comprennent au vu du contexte).

Ayant acheté le roman dans une brocante, j'y ai trouvé une note manuscrite du précédent propriétaire qui disait qu'il n'a pas réussi à le lire. Et sur ce sujet, je dois avouer que le style est parfois un peu flou (les histoires de refuge mental d'Audrey Wyler notamment). A titre personnel, je trouve risible la faiblesse de Tak tant elle semble... empruntée, incohérente avec le personnage. Il faut donc bien s'accrocher pour rentrer dans le roman, surtout que petit à petit, le décor du roman se modifie étrangement...

Et puis, il faut se rappeler que c'est du Stephen King: cela signifie donc du fantastique dans toute sa splendeur (intrusion du surnaturel dans la réalité). Donc rationalistes fanatiques, passez votre chemin. Passez également votre chemin âmes sensibles, car le sang coule à flot dans ce roman et on bascule vraiment dans l'horreur.

En définitive, je dirais que ce roman est une expérience à vivre: il faut accepter au début de ne pas tout comprendre, car petit à petit, les éléments se mettent en place. Il y a plusieurs trames parallèles et, personnellement, je les ai lues en diagonale, en les gardant en tête. Ce roman est donc un sympathique divertissement, à ne cependant pas offrir à tous les publics.

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