Les Survivants de l'Infini | This Island Earth | 1955

Par | 02/01/2012 | Lu 1498 fois




Affiche et synopsis

La planète Metaluna, en guerre avec un monde voisin, Zahgan, recherche de l'uranium pour continuer la lutte. L'agent Exeter est envoyé sur Terre pour recruter les meilleurs esprits scientifiques de notre planète...

Présentation

Après avoir donné une interview à des journalistes, curieux de la nature des projets sur lesquels il travaille, le professeur Charles Meacham quitte Washington D.C. à bord d’un petit avion pour se rendre loin de la ville, dans un laboratoire secret dans lequel il mène des expériences sur les propriétés de l’atome. Alors qu’il s’apprête aux manœuvres d’atterrissage, soudain, les commandes de son avion ne répondent plus. Il est sur le point de s’écraser quand alors il se produit un phénomène mystérieux : son appareil est englobé par une étrange lumière verte et se pose tout en douceur sur l’aérodrome.

Le même jour, alors qu’il est dans son laboratoire et procède à une expérience, Charles Meacham s’aperçoit qu’en lieu et place de ce qu’il avait commandé, il a reçu d’étranges condensateurs miniaturisés… Il les teste et découvre avec stupeur – et grand intérêt ! - leur puissance. Lorsque Charles Meacham s’enquiert auprès de son collègue de la provenance de ces petits objets, ce dernier déclare l’ignorer. Il a commandé la marchandise auprès de la société où ils se fournissent habituellement, mais visiblement, leur commande a été interceptée par quelqu’un d’autre qui lui a fourni ces condensateurs. La curiosité de Charles Meacham est piquée à vif. Mais il n’est pas au bout de ses surprises…

Un colis lui est délivré contenant un guide de montage d’un curieux appareil. Poussé par la curiosité et une intarissable soif de connaissances, Charles Meacham commande les pièces nécessaires à sa fabrication. Une fois monté, l’extraordinaire artefact s’avère être un appareil de vidéotransmission très sophistiqué, appelé « Interociter ». Sur son écran de forme triangulaire apparaît un étrange personnage, un savant du nom d’Exeter. Ce dernier fait une brève – mais convaincante - démonstration à Charles Meacham des technologies qu’il détient et l’invite à travailler pour lui… Une offre à laquelle le professeur Meacham ne peut résister !

La première partie du film se déroule sur Terre. Charles Meacham va travailler en compagnie d’autres savants – dont la belle Ruth Adams – dans l’étrange complexe d’Exeter. Mais très vite, Charles et Ruth vont tenter de fuir lorsqu’ils réaliseront que non seulement ils sont prisonniers, mais qu’en plus, Exeter est un extraterrestre aux intentions douteuses. Ils sont déjà loin lorsque le centre de recherche est pulvérisé et leurs collègues, assassinés… Mais Exeter les retrouve et les enlève à bord de sa soucoupe volante, pour les ramener avec lui sur Metaluna. Dans la seconde partie du film, le cadre change totalement. L’action se déroule à bord du vaisseau extraterrestre et sur Metaluna.

Ce film réalisé par Joseph N. Newman est une œuvre culte qui a marqué à tout jamais la SF des années 50. Loin des thèmes manichéens et maccarthistes de l’époque, le scénario du film est presque à caractère philosophique. Le ton est pessimiste. Il nous montre la lente agonie de la planète Metaluna (présentée comme un être vivant qui se meurt), ainsi que la fin dramatique de ses habitants, victimes de leur trop grande suffisance, une arrogance qui a ouvert les hostilités avec leurs voisins belliqueux.

Si dans la première moitié du film, les deux terriens sont clairement les héros et Exeter le cruel méchant, la situation change par la suite. Tandis que dans la seconde moitié du film les deux terriens n’ont plus que des rôles de témoins, le personnage d’Exeter, lui, évolue de manière subtile et intéressante. C’est un être paradoxal, au profil psychologique complexe.

Le scénario est intelligemment construit, parce qu’à aucun moment il est question d’imposer un point de vue. Le film est neutre. Le choix est laissé au téléspectateur de se forger sa propre idée sur la situation et les agissements d’Exeter et de son peuple.

Si dans les années 50 les effets spéciaux de ce film étaient de bonne qualité, il faut savoir qu’aujourd’hui, ça tient plus du bricolage que de la réussite visuelle. Et comme c’était la mode à l’époque, le film a son monstre, un monstre aux allures plus ridicules que méchantes. Pour la petite anecdote, il faut savoir que son crâne a été moulé sur… le buste aux formes généreuses d’une actrice de l’époque ! Il est aussi à noter que le film est en couleurs et que les décors sont beaux et soignés, et qu’ils ont été une référence pour bien des films sortis plus tard.

En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce film. Son aspect quelque peu désuet lui confère un charme extraordinaire. Mais ce qui m’a le plus frappée, c’est la qualité de son scénario. Je pense que tout fan de SF devrait l’avoir vu, car c’est une œuvre qui en a inspirée bien d’autres. J’espère donc que vous aurez tout autant de plaisir à le visionner que moi j’en ai eu.

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