Lost Destination | Verbo | 2011

Par | 02/01/2014 | Lu 699 fois




Affiche et synopsis

Sara, une adolescente de quinze ans, semble avoir une vie normale, en périphérie d'une grande ville. Mais, pour échapper à ce monde qui ne lui convient pas, elle développe un sixième sens qui lui permet de percevoir qu'il y a quelque chose de plus que ce nous voyons avec nos yeux, quelque chose de caché, qui va finir par la hanter. Elle décide d'entreprendre alors un voyage dans cette dimension parallèle, peuplée de personnages mystérieux et inconnus de l'être humain...

Présentation

« Lost Destination » est un film espagnol qui est arrivé chez nous directement en DVD sans même passer par la case « cinéma ». Notez pour commencer que les producteurs de ce film ne sont autres que ceux qui ont fait « Le Labyrinthe de Pan », un super film. C'est d'ailleurs cet élément qui m'a attiré à y jeter un oeil.

L'histoire : Sara (sans h), jeune adolescente de 15 ans, dépressive, cherche désespérément un sens à sa vie. Or, la seule chose qui semble encore la retenir au monde qui l'entoure est un mystérieux jeu de piste avec un tagueur inconnu.

Inlassablement, elle traque les dessins muraux de cet inconnu pour essayer de comprendre ce qu'elle considère comme un message lui étant adressé. Une aventure de fantasy macabre qui nous entraînera aux frontières de la folie, du réel et de l'épouvante (mais gentille).

L'atmosphère : La meilleure façon pour vous de percevoir cette atmosphère serait de fusionner l'ambiance du livre « Coraline », celle de « Matrix » et d'y distiller un peu de « Total Recall ».

Bémols : Le film, sans être un « grand film » est vraiment appréciable, légèrement philosophique et artistiquement poétique. Le scénario basé sur des graffitis urbains est relativement original et on se laisse entraîner sans trop de problème.

MAIS ! L'autre point clairement affiché est également l'incursion du rap en tant que musique de film. Bon, l'aspect positif, c'est qu'ils s'y prennent de telle sorte qu'on a l'impression que ça n'en est pas... J'en suis même venu à me demander si une simple énumération de mots sans verbe conjugué, sans lien logique et sans le récit d'une histoire pouvait ou non être considéré comme une chanson...

L'autre bémol réside dans le fait que ce film est structuré par « épreuves », ce qui permet de concevoir l'avancée de l'histoire et donc du film. Je dis bémol car par conséquent, pour un film de 80 minutes et des poussières, on est tout le temps rendu à savoir où on en est par rapport à la fin. L'immersion en est donc impactée.

L'autre problème des 80 minutes c'est aussi l'existence d'une histoire d'amour amenée explicitement (et c'est peu dire). La surprise est donc relativement modeste même si les fins en cascade sont appréciables.

Lost Destination, un conte ?

A ce titre nous ne sommes pas sans nous rappeler les quatre caractéristiques de ce genre littéraire :

- Une situation initiale stable
- L'arrivée d'un élément perturbateur
- L'arrivée d'un(e) héros/ héroïne
- L'obligation de surmonter des épreuves à l'aide d'un objet ou d'une formule magique
- Le retour à une situation stable

Dans ce film, l'action débute in medias res. On comprend très vite que la situation initiale n'a aucun caractère stable et que Sara est l'élément perturbateur du monde bien rangé dans lequel elle vit.

Le moyen de lutter contre sa dépression ne peut pas non plus être caractérisé comme objet puisqu'il lui est intérieur.

Quant à la situation finale, je vous laisserai l'apprécier à sa juste valeur.

Conclusion, un film rafraîchissant, mais dont je pense qu'un seul visionnage suffit.

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