Illustration et quatrième de couverture
Martiens, go home !, réédition @ 2016 Folio SF | Illustration de couverture @ Frederik Peeters
Enfermé dans une cabane en plein désert, Luke Devereaux, auteur de science-fiction en mal d'invention, invoque désespérément sa muse – de toute évidence retenue ailleurs – quand soudain... on frappe à la porte. Et un petit homme vert, goguenard, apostrophe Luke d'un désinvolte "Salut Toto !".
Un milliard de Martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d'envahir la Terre. Mais comment s'en débarrasser ?
Un milliard de Martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d'envahir la Terre. Mais comment s'en débarrasser ?
Fiche de lecture
« Si les peuples de la Terre n’étaient pas préparés à la venue des Martiens, c’était entièrement leur faute. Les événements du siècle en général et des précédentes décennies en particulier avaient dû leur mettre la puce à l’oreille. Ils pouvaient même s’y attendre, en fait, depuis bien plus longtemps encore, l’homme ayant échafaudé des hypothèses sur la pluralité des mondes habités depuis qu’il savait que la Terre n’était pas le centre de l’univers. » (Fredric Brown)
Habitants de la Terre, accrochez-vous : un milliard de Martiens – soit un Martien pour trois habitants - ont débarqué sur notre monde ! Nous nous sommes imaginés de multiples représentations de leur apparence physique, mais finalement, ils sont tout simplement tels que les premières œuvres de SF nous les décrivaient, un cliché banal somme toute : verts de la tête aux pieds, petits, d’apparence humanoïde, leurs mains sont munies de 6 doigts, ils ont une grande langue (verte aussi) et une boîte crânienne proéminente. Ce que – par contre - nous n’avions peut-être pas imaginé, c’est qu’ils sont désagréables, infects, mesquins, sarcastiques, méchants, grossiers, puérils, offensants, diaboliques, injurieux, exaspérants, malfaisants, déplaisants, haïssables, odieux, pervers et nuisibles. Leur but ? Tenez-vous bien : ils sont là pour nous faire chier (et le mot est faible) ! Nous allons donc assister à l’invasion de la Terre par ces gnomes perfides, et assister aux conséquences qui en découlent…
Cet ouvrage de SF de Fredric Brown (1906-1972) a été publié pour la première fois en 1954 dans la revue Astounding. Ce qui m’a étonnée, c’est le côté intemporel de cette histoire. De nos jours, elle se lit très bien aussi, et très franchement, je n’aurais pas pu dire qu’elle avait été écrite il y a plus de 60 ans. C’est donc un bon point.
Les personnages, par contre, ne sont pas des plus intéressants, ni leur petite vie d’ailleurs. Mais ce qui pimente la chose, c’est de voir les Martiens débarquer dans le quotidien des divers protagonistes pour tout y chambouler et semer la pagaille. Là ça devient amusant. Du coup, les ingrédients fades et maigres en bouche deviennent un plat riche et savoureux !
L’histoire est divisée en 5 parties, en une structure claire et académique : prologue, arrivée des Martiens, séjour des Martiens, départ des Martiens, épilogue. Malgré quelques longueurs et explications tirées par les cheveux, la plume de Brown ne manque pas de verve, et de ce fait, on se laisse volontiers embarquer dans ce récit à la fois rocambolesque et divertissant. Loin d’être un bijou d’humour, comme indiqué sur le quatrième de couverture, ce roman m’aura tout de même arraché quelques sourires.
En conclusion, j’ai passé un bon moment en compagnie de ces garnements de Martiens. C’est une histoire un peu plus riche qu’il n’y paraît, il faut creuser sous la surface pour y extraire quelques éléments de réflexion qui me semble être toujours d’actualité, d’où cette notion d’intemporalité évoquée plus haut. « Martiens, go home ! » est un petit roman qui traite avec légèreté et humour un thème maintes fois abordé dans la Science-fiction (l’invasion extraterrestre), mais de manière diamétralement opposée à ce que proposent actuellement les grosses productions américaines. Et cela fait du bien.
Nota bene
Je déplore le post-scriptum en fin d’ouvrage dans lequel l’auteur explique qu’il a été sommé par son éditeur de s’expliquer vis-à-vis de ses lecteurs, l’éditeur trouvant qu’il est déloyal de ne pas satisfaire la curiosité des lecteurs. Comme le dit très justement l’auteur – la requête est déloyale. Pour ma part, la chute m’a plu telle quelle. Il n’était pas nécessaire de le forcer à être trop précis.