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Mercator - Un peu de chauvinisme… belge

Par | 03/05/2020 | Lu 1407 fois


40 voyages, 10 tours du monde !

"De toutes les mers de la Gaule, ce vieux navire est le plus brave..."



Le Mercator | Photos personnelles @ 2024 Christobal Columbus

Un peu de chauvinisme...

1931, Ecosse, au chantier naval de Leith, un quartier de la ville d’Edimbourg, un grand voilier est en construction. Son futur propriétaire est la marine marchande belge qui a besoin d’un cinquième navire-école.

Avec ses 78m de longueur totale sur 11m de large, ce navire est un trois mâts de type « goélette », autrement dit, le premier mât comporte des voiles rectangulaires traditionnelles tandis que les deux autres sont équipés de voiles « auriques » (trapézoïdales) appelées aussi « à cornes » ou « à pics ».

Au total il en compte quinze, ce qui lui permet d’être assez redoutable au niveau de sa vitesse de croisière pour un bateau de cette taille.

Son nom, le Mercator, lui vient du grand cartographe Gérard De Kremer (du nom latin Gerardus Mercator) qui est né en 1512 à Rupelmonde (Flandre Orientale) et il est l’inventeur du quadrillage méridiens-parallèles des cartes actuelles appelé « Projection de Mercator ».

40 voyages, 10 tours du monde...

Portrait de Gerardus Mercator | Par Frans Hogenberg — Gravure ancienne, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15553864
Depuis sa mise en service le 5 septembre 1932, le Mercator forme chaque année cinquante apprentis officiers.

En 1934, une expédition franco-belge part à bord d’un navire français direction l’île de Pâques. Cette expédition a permis à la France et la Belgique, en cadeau de la part du Chili, de pouvoir revenir avec une statue chacun.

Pour la Belgique, ça sera la statue de « Pou Hakanononga », le dieu des pêcheurs de thon : statue du 13e siècle de 2m de hauteur et pesant 6 tonnes. Il faudra deux jours pour l’amener jusqu’au bateau.

C’est le Mercator, occupé à faire un tour du monde, qui est désigné pour rapatrier l’expédition.

Il se détourne donc de son chemin direction l’île de Pâques le 2 janvier 1935, pour ramener l’énorme statue en Belgique en passant les escales des îles de Hawaï, Pitcairn, Tahiti, les Marquises, ensuite cap vers l’Océan Indien, l’Afrique et enfin l’Europe.

1936, le Mercator retourne sur l’ile de Molokaï (Hawaï) pour rapatrier la dépouille du Père Damien, mort en 1886, missionnaire catholique qui venait en aide aux lépreux.

La Deuxième Guerre mondiale éclate. Le navire belge est réquisitionné par la Royal Navy et les britanniques le transforme en bateau-base pour les sous-marins de l’Amirauté se battant en Afrique.

Le valeureux bateau est rendu à la Belgique en 1947 dans un piteux état.

Après sa réparation au chantier naval de Beauval (Gand), le navire-école reprend ses fonctions pour les 13 années suivantes et remporte aussi plusieurs courses de voiliers.

Mis hors service en 1961, le Mercator continuera un autre service, celui de bateau-musée…

Bien qu’il soit interdit de naviguer en pleine mer, il participe parfois aux rassemblements des grands voiliers d’Anvers.

Mis en cale sèche pour entretien tous les quatre ans, il vient tout de même de connaître sa plus grande rénovation : 3,4 millions d’euros financés par le gouvernement flamand.

Le navire est revenu à la ville d’Ostende définitivement et attire chaque année 130´000 touristes…

"De toutes les mers de la Gaule, ce vieux navire est le plus brave..."

Le Mercator en haute mer, peinture par Yasmina (Ostende, Belgique) | Par Yasmina — photo by Georges Jansoone (User:JoJan), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2169715

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