Illustration et quatrième de couverture
Micromégas, réédition @ 2012 Long Shu Publishing
« Micromégas » est un conte philosophique de Voltaire paru en 1752 à Berlin, qui perpétue la mode des voyages extraordinaires. Il est à la fois un des premiers contes philosophiques, et un des ouvrages les plus représentatifs de l'esprit des Lumières, car il concentre des réflexions de critique sociale, religieuse, morale, philosophique, et des éléments de réflexion sur l'homme, sans oublier l'aspect scientifique primordial pour les Encyclopédistes.
Le conte décrit la visite de la Terre par un être venu d'une planète de l'étoile Sirius, nommé « Micromégas », et de son compagnon, le secrétaire de l'Académie de Saturne. Il souligne la notion philosophique de relativité et contient une critique de la religion.
Le conte décrit la visite de la Terre par un être venu d'une planète de l'étoile Sirius, nommé « Micromégas », et de son compagnon, le secrétaire de l'Académie de Saturne. Il souligne la notion philosophique de relativité et contient une critique de la religion.
Fiche de lecture
« Micromégas » était l’une des perles manquantes à ma collection. Pourquoi ? Parce que ce conte philosophique, écrit en 1752 par Voltaire, est considéré comme l’un des tous premiers textes étiquetés "Science-fiction" et je n’avais pas encore eu le plaisir de le découvrir. Quand j’ai vu que les éditions Long Shu Publishing en avait une version numérique, j’ai donc sauté sur l’occasion, et c’est avec curiosité que je me suis lancée dans cette lecture.
Micromégas est un géant originaire du monde de Sirius. Avide de s’instruire, il entreprend un voyage à travers le système solaire. En chemin, il fait la connaissance d’un philosophe de la planète Saturne. Les deux êtres se lient d’amitié et deviennent compagnons de voyage. De comètes en météores, les deux extraterrestres aux proportions titanesques finissent par arriver sur la Terre, un monde qui semble – de prime abord – inhabité et totalement chaotique de par ses multiples reliefs…
J’ai vraiment beaucoup apprécié cette histoire, truffée d’humour, de vannes et de sous-entendus bien piqués. C’est un régal ! J’ai bien aimé la réflexion de fond sur laquelle repose le sens de cette aventure.
Au cœur du récit : « l’étrangeté ». Celle-ci réside dans le fait qu’il est question de voyageurs interstellaires, d’extraterrestres, de mondes habités, etc., mais petit à petit, c’est l’étrangeté des Terriens qui passe au premier plan. Voltaire joue avec celle-ci et j’ai l’impression qu’il s’est bien amusé à l’écriture de ce conte. Je trouve que cela se ressent dans son texte. Mais que l’on ne s’y trompe pas : malgré le ton léger, aucun passage n’est anodin, au contraire, le tout est un enseignement…
Ce que j’ai également trouvé très intéressant, c’est qu’au départ, si le lecteur accompagne Micromégas dans son voyage, à la fin de l’histoire il restera sur Terre parmi les siens, tandis que Micromégas repartira vers d’autres horizons lointains et inconnus.
En conclusion, je dirai de « Micromégas » que c’est une claque donnée avec le sourire ! Je laisse le mot de la fin à Voltaire en vous invitant à méditer sur ses propos :
Micromégas est un géant originaire du monde de Sirius. Avide de s’instruire, il entreprend un voyage à travers le système solaire. En chemin, il fait la connaissance d’un philosophe de la planète Saturne. Les deux êtres se lient d’amitié et deviennent compagnons de voyage. De comètes en météores, les deux extraterrestres aux proportions titanesques finissent par arriver sur la Terre, un monde qui semble – de prime abord – inhabité et totalement chaotique de par ses multiples reliefs…
« Ils firent tout ce qu'ils purent en allant et en revenant dessus et dessous pour tâcher d'apercevoir si ce globe était habité ou non. Ils se baissèrent, ils se couchèrent, ils tâtèrent partout ; mais leurs yeux et leurs mains n'étant point proportionnés aux petits qui rampent ici, ils ne reçurent pas la moindre sensation qui pût leur faire soupçonner que nous et nos confrères les autres habitants de ce globe avons l'honneur d'exister. »
J’ai vraiment beaucoup apprécié cette histoire, truffée d’humour, de vannes et de sous-entendus bien piqués. C’est un régal ! J’ai bien aimé la réflexion de fond sur laquelle repose le sens de cette aventure.
Au cœur du récit : « l’étrangeté ». Celle-ci réside dans le fait qu’il est question de voyageurs interstellaires, d’extraterrestres, de mondes habités, etc., mais petit à petit, c’est l’étrangeté des Terriens qui passe au premier plan. Voltaire joue avec celle-ci et j’ai l’impression qu’il s’est bien amusé à l’écriture de ce conte. Je trouve que cela se ressent dans son texte. Mais que l’on ne s’y trompe pas : malgré le ton léger, aucun passage n’est anodin, au contraire, le tout est un enseignement…
« Notre existence est un point, notre durée un instant, notre globe un atome. A peine a-t-on commencé à s'instruire un peu que la mort arrive avant qu'on ait de l'expérience. »
Ce que j’ai également trouvé très intéressant, c’est qu’au départ, si le lecteur accompagne Micromégas dans son voyage, à la fin de l’histoire il restera sur Terre parmi les siens, tandis que Micromégas repartira vers d’autres horizons lointains et inconnus.
En conclusion, je dirai de « Micromégas » que c’est une claque donnée avec le sourire ! Je laisse le mot de la fin à Voltaire en vous invitant à méditer sur ses propos :
« Nous autres, sur notre petit tas de boue, nous ne concevons rien au-delà de nos usages. »