Monster Hunter | 2020

Par | 29/06/2021 | Lu 587 fois




Affiche et synopsis

Embarqué dans une dimension ouverte par un portail surnaturel alimenté par une incroyable tempête, un groupe de militaires, commandé par la capitaine Nathalie Artemis, se confronte à d'horribles et étranges bestioles extrêmement affamées...

Présentation

Le vide abyssal comme thématique d'un film dont la puissance scénaristique cogne sur les parois d'un puits sans fond, sans que rien de bon ne puisse nous accrocher au récit, sans qu'il ne s'imprègne une atmosphère captivante ; un véritable intérêt artistiquement osé. Les personnages s'engouffrent dans des décors sous fonds verts horriblement dessinés, qui auraient eu plus d'impact s'ils avaient été sculptés et pensés avec respect. Les monstres arachnides sont cachés dans des cavités infâmes que les héros évitent s'ils ne veulent se faire féconder, une créature immense, cornue, « nage » sous les dunes encerclant l'îlot de fortune comme un requin veillant à attaquer au moment fatidique le vieux rafiot de pêche. 

Ici rien ne nous est conté, les dialoguistes ont souligné dans la langue des protagonistes des onomatopées prononcées en y rajoutant une gesticulation martiale exagérée des plus ridicules.

La désertification des lieux laisse place, à quelques centaines de kilomètres du danger vécu, à un autre, au climat tropical rempli de dinosaures et d'êtres hybrides encore plus laids.

Paul W. S. Anderson, le réalisateur, véhicule une invraisemblance totale, il exploite une action non-stop à défaut de crédibilité, ça va à mille à l'heure dans une débilité féroce où rien ne nous est épargné.

Les dinosaures ne sont pas assez effrayants, alors, dans une fantasy bâtarde influencée par un jeu vidéo éponyme « Monster Hunter » (Capcom, 2004), un dragon invulnérable traverse les deux mondes pour révéler sa large nuisance. Difficile de sauver quoique que ce soit avec un contexte aussi pauvre. Le lissage en images de synthèse ne sauve nullement une dramaturgie très basique ne nous engageant jamais émotionnellement dans la psyché des personnages.

Lorsque vous découvrez pour la première fois cet univers et que vous voulez ressentir ses origines par l'intermédiaire de sa cinématique, vous « pleurez » du résultat cinématographique qui manque cruellement de couleurs chatoyantes, de jeux de rôle et d'une immersion fantastique beaucoup moins sombre et très éloignée de la fantasy médiévale racontée dans le jeu. Dommage que « le tout numérique » annule les promesses sous-jacentes de l'imagerie de cette célèbre franchise. À défaut de prendre du plaisir rendu fade par le style propre et sans vie de ces SFX toujours redondant dans le cinéma de Paul W. S. Anderson, vaut mieux jouer en se mouvant dans la peau d'un chasseur de dragon habillé de son armure forgée, avec, à la main, une immense épée tranchant les carapaces d'écailles de Dragons codifiés, bien codifiés.

Copyright @ Philippe André pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur