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Prime Time | Channel Blue | Jay Martel | 2013

Par | 13/08/2017 | Lu 1916 fois




Perry Bunt aurait voulu réussir à Hollywood ; il a même failli le faire, autrefois. Proche de la quarantaine, il enseigne désormais l'art du scénario à de jeunes étudiants spectaculairement agaçants. Mais il y a Amanda. La si ravissante, si inaccessible Amanda Mundo. Un jour, n'y tenant plus, Perry décide de lui rendre une visite surprise à son soi-disant travail. Soudain, il comprend pourquoi sa beauté lui semblait légèrement « inhumaine ». Bienvenue chez Galaxy Entertainment ! Vous ne le saviez évidemment pas, mais la Terre est depuis longtemps le théâtre de l'un des programmes de télé-réalité les plus populaires de la galaxie. Partout dans le cosmos, on se régale des mésaventures des terriens, ces êtres primitifs et arrogants qui, à force de guerres, de pollution et de décisions irrationnelles s'approchent chaque année un peu plus de l'autodestruction. Sauf que les spectateurs commencent à se lasser. L'audience est en berne, ces derniers temps. A tel point que les producteurs ont décidé d'arrêter les frais. Désireux de finir en beauté, ils nous ont concocté un dernier épisode de folie : la fin du monde, rien de moins. Et c'est pour dans trois semaines.

Fiche de lecture

Mesdames et Messieurs, tenez-vous bien ! Notre cher monde, la Terre, est en réalité le spectacle phare d’une chaîne intergalactique de télé-réalité. Des Aliens nous regardent, nous adorent et nous détestent, et plus nous sommes cons et primitifs, plus cela les amuse. Ils adorent nos guerres, nos catastrophes climatiques, nos épidémies, nos génocides. Plus on meurt et on souffre, plus cela les divertit. Oubliez également notre Histoire ou nos références culturelles, c’est du pipeau. Hé oui ! Par exemple Dieu, Gandhi ou Elvis Presley sont des acteurs de la chaîne Galaxy Entertainment. Ils ont été envoyés sur Terre pour mettre un peu de piment et faire monter les audiences télévisuelles auprès de ce dégoûtant public alien. Le problème ? C’est que la Terre a atteint son apogée de catastrophes en tous genres et cela n’intéresse plus personne. Et que fait une chaîne TV quand un programme perd en audience et qu’il n’est plus rentable ? Elle le supprime. La Terre va donc être détruite. Imaginez le choc que c’est pour Perry Bunt, auteur de SF en manque d’inspiration, quand il apprend – accidentellement – la vérité sur notre monde ? Mais pire que cela. Le voilà bien malgré lui impliqué dans toutes sortes d’aventures rocambolesques orchestrées par Galaxy Entertainment, car c’est lui que la chaîne a choisi en dernier recours pour sauver la Terre !
 
Pour bien apprécier cette lecture, il faut laisser de côté tous ses aprioris et faire fi du réalisme. Cette histoire est à prendre telle que l’auteur nous la raconte : simple, avec humour et autodérision. Le truc est complétement déjanté et des plus divertissants, voire récréatif. Ce pauvre gaillard qui n’a rien demandé, Perry Bunt, ne peut qu’attirer la sympathie et on se prend vraiment de pitié pour lui quand on voit tout ce qu’il subit dans le but de sauver la planète.
 
Alors oui certains passages sont un peu longs et on aurait pu épargner à Perry Bunt – ainsi qu’au lecteur – quelques frasques. Mais le tout m’a vraiment bien amusée, même si le côté moralisateur de la chose ne m'a pas échappé.
 
En conclusion, à cheval entre le « Truman Show » et du Douglas Adams, « Prime Time » est un roman incongru, imprévisible, surprenant et tout bonnement inclassable. Cool.

Souriez, vous êtes filmés ! ^-^

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