Le Prinz Eugen à l'ancre lors de l'Operation Crossroads, Bikini, 14 juin 1946 | Par Auteur inconnu ou non renseigné — U.S. National Archives and Records Administration, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34719768
Le PRINZ EUGEN (prononcez « oïgun ») est un croiseur lourd lancé en 1938 et qui prend du service le 1er août 1940. Il fait 212m de long sur 22m de largeur pour 18.800 tonnes de déplacement. Lourdement armé, il est l’un des fleurons de la Kriegsmarine (marine allemande) et vu de loin, il est facilement confondu avec le tout puissant BISMARCK dont il est le navire d’escorte en 1941.
Sujet de rapidité, de puissance et de convoitise
Le 24 mai 1941, le PRINZ EUGEN et le BISMARCK rencontrent les HOOD et PRINCE OF WALES anglais. La bataille fait rage entre ces terrifiantes machines de guerre et malgré la réputation du HOOD, fierté de la Royal Navy, celui-ci s’incline et sombre face à la puissance allemande laissant trois survivants sur 1418 hommes d’équipage.
Le PRINCE OF WALES sévèrement touché abandonne aussi le combat et s’enfuit derrière l’écran de fumée laissé par le HOOD.
Quelques jours plus tard, par acharnement, la Royal Navy parvient à couler le BISMARCK.
Il en va tout autrement pour le furtif et trop rapide PRINZ EUGEN que les alliés ne parviendront jamais à avoir.
Après la reddition de l’Allemagne, il ne reste principalement que deux gros navires importants de la Kriegsmarine : le NURNBERG et ce fameux PRINZ EUGEN.
Les américains s’empressent alors de prendre possession de ce dernier, afin que les Russes ne mettent pas la main dessus. Les soviétiques se contenteront du NURNBERG qu’ils exploiteront jusqu’en 1961.
Le PRINCE OF WALES sévèrement touché abandonne aussi le combat et s’enfuit derrière l’écran de fumée laissé par le HOOD.
Quelques jours plus tard, par acharnement, la Royal Navy parvient à couler le BISMARCK.
Il en va tout autrement pour le furtif et trop rapide PRINZ EUGEN que les alliés ne parviendront jamais à avoir.
Après la reddition de l’Allemagne, il ne reste principalement que deux gros navires importants de la Kriegsmarine : le NURNBERG et ce fameux PRINZ EUGEN.
Les américains s’empressent alors de prendre possession de ce dernier, afin que les Russes ne mettent pas la main dessus. Les soviétiques se contenteront du NURNBERG qu’ils exploiteront jusqu’en 1961.
Destiné à la folie humaine
Malgré les qualités et la puissance du navire allemand, les américains ne profitent pas du PRINZ EUGEN et lui donnent une toute autre destinée. En effet, le Japon ayant capitulé suite à l’explosion de deux bombes nucléaires, il est temps pour les USA de perfectionner ce nouveau type d’arme.
C’est ainsi que commencent des essais nucléaires à plusieurs endroits du globe, notamment dans certains déserts américains et surtout à proximité des Îles Marshall dans le Pacifique.
Prinz Eugen en 1946 avant l'essai de la bombe A | Par U.S. Navy — Official U.S. Navy photo 80-G-627445 from the U.S. Navy Naval History and Heritage Command, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2376204
Juillet 1946, les américains lancent l’opération « Crossroads » (la croisée des chemins) dans l’Atoll de Bikini aux Îles Marshall. Il s’agît de deux essais de bombes atomiques. Quatre-vingt-dix navires sont sacrifiés pour ces essais et placés à différentes distances, afin d’étudier l’impact et les dégâts causés aux bateaux par ce genre d’explosion.
Le PRINZ EUGEN fait partie de ces sacrifiés et est ancré à 1km du « point zéro ».
Le PRINZ EUGEN fait partie de ces sacrifiés et est ancré à 1km du « point zéro ».
Les deux explosions ont lieu le 1er et le 25 juillet. Celle du 25 juillet projette une colonne d’eau à plus de 2km de hauteur. Plusieurs navires sont coulés et les atolls des îles sont hautement contaminés par la radioactivité.
L'explosion Baker avec l'onde de choc concentrique qui recouvre les navires | Par U.S. Army Photographic Signal Corps — http://www.dtra.mil/press_resources/photo_library/CS/CS-1.cfm, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=443693
Photo du champignon nucléaire causé par l'explosion Baker (25 juillet 1946) sur l'atoll de Bikini | Par Original : United States Department of Defense (either the U.S. Army or the U.S. Navy)Travail dérivé : Victorrocha (talk) — Operation_Crossroads_Baker_(wide).jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6931019
De son côté, le PRINZ EUGEN encaisse vaillamment les ondes de choc et tsunami et s’en retrouve quelque peu endommagé.
Au mois d’aout, l’US NAVY le remorque jusqu’à l’atoll de Kwajalein où il est abandonné. Ses avaries ne seront jamais réparées.
Le 21 décembre 1946, le navire commence soudainement à gîter. Une équipe de secours est envoyée, afin de le faire échouer sur un banc de sable et ainsi éviter son naufrage, mais elle arrive trop tard.
Le 22 décembre, le navire se couche sur le flan et se retourne totalement. Il a encore 3000 tonnes de fuel dans ses réservoirs…
Pour cause de forte contamination radioactive, les américains ne voudront jamais le renflouer.
Au mois d’aout, l’US NAVY le remorque jusqu’à l’atoll de Kwajalein où il est abandonné. Ses avaries ne seront jamais réparées.
Le 21 décembre 1946, le navire commence soudainement à gîter. Une équipe de secours est envoyée, afin de le faire échouer sur un banc de sable et ainsi éviter son naufrage, mais elle arrive trop tard.
Le 22 décembre, le navire se couche sur le flan et se retourne totalement. Il a encore 3000 tonnes de fuel dans ses réservoirs…
Pour cause de forte contamination radioactive, les américains ne voudront jamais le renflouer.
Un geste écologique après 72 ans
Ce n’est qu’en novembre 2018 que les autorités prennent la décision de pomper le carburant du PRINZ EUGEN. En effet, émergeant de l’eau depuis cette époque, la coque du navire commence à se dégrader fortement.
L’US ARMY et l’US NAVY en collaboration avec les autorités des Îles Marshall pompent 950.000 litres d’hydrocarbure des 170 cuves encore accessibles de l’ancien navire allemand. Bien que la totalité du carburant ne puisse être récupérée, l’opération de ponction est considérée comme suffisante pour éviter un risque majeur de pollution.
Autrement dit : C’est mieux que rien, mais ça arrivera quand-même tôt ou tard, car le monstre n'est pas mort...
Non, ils ne m'ont pas respecté, alors je serai toujours là, présent, tel un symbole de cette honteuse folie humaine... Non, je n'ai pas encore dit mon dernier mot...
Les épaves, une autre bombe à retardement pour la planète…
L’US ARMY et l’US NAVY en collaboration avec les autorités des Îles Marshall pompent 950.000 litres d’hydrocarbure des 170 cuves encore accessibles de l’ancien navire allemand. Bien que la totalité du carburant ne puisse être récupérée, l’opération de ponction est considérée comme suffisante pour éviter un risque majeur de pollution.
Autrement dit : C’est mieux que rien, mais ça arrivera quand-même tôt ou tard, car le monstre n'est pas mort...
Non, ils ne m'ont pas respecté, alors je serai toujours là, présent, tel un symbole de cette honteuse folie humaine... Non, je n'ai pas encore dit mon dernier mot...
Les épaves, une autre bombe à retardement pour la planète…
Pompage du carburant de l'épave en septembre 2018 | Par U.S. Army photo by Seaman LeighAhn Ferrari — https://www.dvidshub.net/image/4728610/prinz-eugen-oil-removal-kwaj-nested-moor-04-september-2018, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=75910911