Autre(s) article(s) :
Illustration et quatrième de couverture
Après la disparition d'Ambre dans la cuve où les Bâtisseurs avaient emprisonné le Dévoreur, le cataclysme a gagné la surface. Une torche blanche fulgurante transperce à présent la carapace du Glacier et pointe vers les étoiles. Déplacements de populations, course poursuite entre scientifiques et miliciens... sur Gemma, le chaos règne. Alors que les rescapés de l'équipe Archéa se réfugient auprès des indépendantistes, Ambre revient à elle, veillée par le Dieu Sombre. Malgré ses efforts, ses tentatives de communication avec son sauveur tournent court et la colère l'envahit. Pourtant, seul le Dieu Sombre sait.
Fiche de lecture
Ce deuxième tome de la trilogie Quantikase poursuit sur la lancée du précédent. Il se lit de la même manière : sans parvenir à s'arrêter. On retrouve les héros exactement où on les avait laissés. La part belle est faite à l’action, aux rebondissements, mais surtout aux personnages dont on suit dans le détail réflexions, cheminements intérieurs et évolution. Les données scientifiques, que j’avais beaucoup appréciées dans le premier tome, sont quant à elles drastiquement réduites. De ce fait, beaucoup d’éléments demeurent inexpliqués, et beaucoup de questions demeurent sans réponses à la fin de ce tome. Les décors sont toujours aussi bien décrits, de sorte qu'on s'y croirait et qu'on est parfaitement plongé dans l'ambiance.
Attention spoilers
Chaque chapitre est consacré à un personnage ou à un groupe de personnages bien spécifique. J’attendais avec impatience de me replonger dans l’esprit de Tokalinan, comme au premier tome, afin d’avoir sa vision si intéressante des événements. Au lieu de cela, on voit toujours les choses selon Ambre Pasquier. Non seulement cela m’a frustrée, mais en plus son comportement austère m’a tapé sur les nerfs. Je me suis dit que si elle ne se décidait pas à changer, j’allais finir par ne plus l’apprécier. Cela dit, son passé, finement posé par bribes (et que j'ai très vite déviné) depuis Vestiges, permet de comprendre pourquoi elle est comme ça : froide, revêche, presque toujours hostile aux autres, sauf avec l’extraterrestre. Mais tout de même ! À la longue, c’est devenu pénible. Et puis le chapitre 38 est arrivé ! Enfin Ambre s’y métamorphose. Il était temps ! J’ai beaucoup aimé ce chapitre et la façon dont l’auteure nous fait vivre les changements qui s’opèrent en ce personnage. D’une façon générale, Ambre apporte une touche exotique, souvent mystique, à cette trilogie depuis le début. La culture indienne m’étant totalement étrangère, j’ai apprécié d’en découvrir autant d’aspects, surtout de par son approche du monde. Pour autant, j’ai parfois craint que le récit en devienne insaisissable, car de nombreux objets et lieux m’étaient inconnus et je n’arrivais pas à me les représenter (merci Google, mais parfois je n’avais pas envie de quitter ma lecture !), ou qu’il en devienne trop mystique, car les concepts hindous sont présentés comme des clés pour entrer en lien avec Tokalinan, donc avec la civilisation des Bâtisseurs. J'ai trouvé dommage qu’une religion soit, dans un texte de science-fiction, encore une fois mise en avant et présentée comme la seule voie possible. Heureusement, un autre personnage, qui n’a pas les mêmes origines qu’Ambre ni la même psychologie, réussit à communiquer avec le Timkhan. Cela m’a rassurée quant aux possibilités d’entrer en contact avec l’extraterrestre : elles dépendraient plus de facultés humaines intrinsèques que d’une religion. À voir dans le tome 3 ce que l’auteure en a fait…
On apprend aussi de nouvelles choses sur Tokalinan, mais je suis restée sur ma faim. Sa civilisation demeure bien mystérieuse ! Là encore, j’espère avoir des réponses dans Origines.
Laurence Suhner a énormément préparé ses personnages et leurs histoires respectives. On voit bien que la caractérisation des personnages a été travaillée en profondeur. Chacun est identifiable ; son comportement, ses réactions sont logiques et attendues au fil du temps, car on finit par bien connaître tout le monde. J’aime particulièrement Kya, qui apporte beaucoup de fraîcheur et de spontanéité au texte. Son franc-parler me plaît beaucoup.
Dans L’Ouvreur des chemins– comme au tome 1 –, le vocabulaire est riche et judicieux. Le style est travaillé. Quantika est, pour moi, un exemple en matière d’écriture et de rigueur ; très inspirant.
Malgré tout, j’ai trouvé certaines réflexions trop longues, trop détaillées. Les personnages se perdent en conjectures à certains moments au lieu d’agir. Se poserait-on autant de questions si on vivait réellement ces événements ? A contrario, j’ai regretté que certaines scènes d’action soient passées sous silence et ne soient rapportées qu’après coup. Ainsi, la tension et le suspense montent, on est suspendu aux événements, puis un élément dramatique survient et paf ! Fin du chapitre. Comme on change de personnage au chapitre suivant, on finit par apprendre ce qui est arrivé au perso précédent un peu plus loin, et donc a posteriori. Ces ellipses causent une rupture de la tension dramatique qui a fracturé ma lecture et m’ont chaque fois laissé un sentiment de frustration un peu pénible. Cela se retrouvant dans les deux tomes, j’imagine que c’est une technique d’écriture, une volonté délibérée de l’auteure, sans doute pour créer chez les lecteurs le même sentiment de frustration que celui que ressent Ambre face à Tokalinan, confrontée à son incapacité à communiquer avec lui…
Pour terminer, à la fin de ce tome, on n’est pas vraiment plus avancé qu’à la fin de Vestiges....
Attention spoilers
Chaque chapitre est consacré à un personnage ou à un groupe de personnages bien spécifique. J’attendais avec impatience de me replonger dans l’esprit de Tokalinan, comme au premier tome, afin d’avoir sa vision si intéressante des événements. Au lieu de cela, on voit toujours les choses selon Ambre Pasquier. Non seulement cela m’a frustrée, mais en plus son comportement austère m’a tapé sur les nerfs. Je me suis dit que si elle ne se décidait pas à changer, j’allais finir par ne plus l’apprécier. Cela dit, son passé, finement posé par bribes (et que j'ai très vite déviné) depuis Vestiges, permet de comprendre pourquoi elle est comme ça : froide, revêche, presque toujours hostile aux autres, sauf avec l’extraterrestre. Mais tout de même ! À la longue, c’est devenu pénible. Et puis le chapitre 38 est arrivé ! Enfin Ambre s’y métamorphose. Il était temps ! J’ai beaucoup aimé ce chapitre et la façon dont l’auteure nous fait vivre les changements qui s’opèrent en ce personnage. D’une façon générale, Ambre apporte une touche exotique, souvent mystique, à cette trilogie depuis le début. La culture indienne m’étant totalement étrangère, j’ai apprécié d’en découvrir autant d’aspects, surtout de par son approche du monde. Pour autant, j’ai parfois craint que le récit en devienne insaisissable, car de nombreux objets et lieux m’étaient inconnus et je n’arrivais pas à me les représenter (merci Google, mais parfois je n’avais pas envie de quitter ma lecture !), ou qu’il en devienne trop mystique, car les concepts hindous sont présentés comme des clés pour entrer en lien avec Tokalinan, donc avec la civilisation des Bâtisseurs. J'ai trouvé dommage qu’une religion soit, dans un texte de science-fiction, encore une fois mise en avant et présentée comme la seule voie possible. Heureusement, un autre personnage, qui n’a pas les mêmes origines qu’Ambre ni la même psychologie, réussit à communiquer avec le Timkhan. Cela m’a rassurée quant aux possibilités d’entrer en contact avec l’extraterrestre : elles dépendraient plus de facultés humaines intrinsèques que d’une religion. À voir dans le tome 3 ce que l’auteure en a fait…
On apprend aussi de nouvelles choses sur Tokalinan, mais je suis restée sur ma faim. Sa civilisation demeure bien mystérieuse ! Là encore, j’espère avoir des réponses dans Origines.
Laurence Suhner a énormément préparé ses personnages et leurs histoires respectives. On voit bien que la caractérisation des personnages a été travaillée en profondeur. Chacun est identifiable ; son comportement, ses réactions sont logiques et attendues au fil du temps, car on finit par bien connaître tout le monde. J’aime particulièrement Kya, qui apporte beaucoup de fraîcheur et de spontanéité au texte. Son franc-parler me plaît beaucoup.
Dans L’Ouvreur des chemins– comme au tome 1 –, le vocabulaire est riche et judicieux. Le style est travaillé. Quantika est, pour moi, un exemple en matière d’écriture et de rigueur ; très inspirant.
Malgré tout, j’ai trouvé certaines réflexions trop longues, trop détaillées. Les personnages se perdent en conjectures à certains moments au lieu d’agir. Se poserait-on autant de questions si on vivait réellement ces événements ? A contrario, j’ai regretté que certaines scènes d’action soient passées sous silence et ne soient rapportées qu’après coup. Ainsi, la tension et le suspense montent, on est suspendu aux événements, puis un élément dramatique survient et paf ! Fin du chapitre. Comme on change de personnage au chapitre suivant, on finit par apprendre ce qui est arrivé au perso précédent un peu plus loin, et donc a posteriori. Ces ellipses causent une rupture de la tension dramatique qui a fracturé ma lecture et m’ont chaque fois laissé un sentiment de frustration un peu pénible. Cela se retrouvant dans les deux tomes, j’imagine que c’est une technique d’écriture, une volonté délibérée de l’auteure, sans doute pour créer chez les lecteurs le même sentiment de frustration que celui que ressent Ambre face à Tokalinan, confrontée à son incapacité à communiquer avec lui…
Pour terminer, à la fin de ce tome, on n’est pas vraiment plus avancé qu’à la fin de Vestiges....