La Méduse courant diverses bordées au plus près du vent | Par Jean-Jérôme Baugean — Relation complète du naufrage de la frégate La Méduse faisant partie de l'expédition du Sénégal en 1816, by A. Correard, H. Savigny, D'Anglas de Praviel and Paul C.L. Alexandre Rand des Adrets (dit Sander Rang). Reprint 1968 by Jean de Bonnot éditeur., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19330163
1816. Depuis la défaite de Napoléon à Waterloo l’année d’avant, le régime de l’Empire français est remplacé par la monarchie de Louis XVIII et les échanges commerciaux avec l’Angleterre reprennent.
Voulant récupérer certaines colonies africaines, le roi fait envoyer plusieurs navires vers le Sénégal, dont les bâtiments l’ÉCHO, l’ARGUS, la LOIRE sous le sillage du bateau amiral de la MÉDUSE.
Construite de 1806 à 1810, la MÉDUSE est un vaisseau de type frégate de 47m de long sur 12m de maître bau.
Son équipage compte environ 350 passagers de toutes classes sociales, au vu de la mission qui lui est confiée : soit des nobles et aristocrates, des soldats et bien sûr des marins chevronnés.
Le 17 juin 1816, les quatre bateaux prennent donc le large, direction Saint-Louis au Sénégal.
L’ambiance à bord des navires est assez tendue. En effet, le commandement est assuré par le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys, un royaliste, alors que les marins pilotant les navires ont servi comme soldats sous le régime de l’Empire napoléonien, et la situation est aussi partagée du côté des civils.
La MÉDUSE étant beaucoup plus rapide, elle prend vite de la distance et perd de vue les trois autres bateaux plus petits.
Voulant récupérer certaines colonies africaines, le roi fait envoyer plusieurs navires vers le Sénégal, dont les bâtiments l’ÉCHO, l’ARGUS, la LOIRE sous le sillage du bateau amiral de la MÉDUSE.
Construite de 1806 à 1810, la MÉDUSE est un vaisseau de type frégate de 47m de long sur 12m de maître bau.
Son équipage compte environ 350 passagers de toutes classes sociales, au vu de la mission qui lui est confiée : soit des nobles et aristocrates, des soldats et bien sûr des marins chevronnés.
Le 17 juin 1816, les quatre bateaux prennent donc le large, direction Saint-Louis au Sénégal.
L’ambiance à bord des navires est assez tendue. En effet, le commandement est assuré par le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys, un royaliste, alors que les marins pilotant les navires ont servi comme soldats sous le régime de l’Empire napoléonien, et la situation est aussi partagée du côté des civils.
La MÉDUSE étant beaucoup plus rapide, elle prend vite de la distance et perd de vue les trois autres bateaux plus petits.
Naufrage
Le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys n’ayant plus navigué depuis longtemps, prétend ne pas écouter les conseils de ses navigateurs républicains expérimentés et fait une mauvaise estimation de sa position, sachant qu’il devait contourner largement les côtes de la Mauritanie pour éviter le fameux Banc d’Arguin (banc de sable bien connu des marins).
Malheureusement, le 2 juillet à 15h, la MÉDUSE heurte un fond marin et enterre sa quille profondément dans le sable, à 60km des côtes Mauritaniennes.
Les 6 chaloupes sont mises à l’eau, afin d’essayer de tracter le navire, mais la force des rames est insuffisante.
Malheureusement, le 2 juillet à 15h, la MÉDUSE heurte un fond marin et enterre sa quille profondément dans le sable, à 60km des côtes Mauritaniennes.
Les 6 chaloupes sont mises à l’eau, afin d’essayer de tracter le navire, mais la force des rames est insuffisante.
Le naufrage de la Méduse | Par Unspecified — Histoire de la Marine françaiseClaude Farrère1954, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7599145
Le Naufrage de La Méduse, 1818, lithographie de Charles Philibert de Lasteyrie d'après une composition d'Hippolyte Lecomte | Par Charles Philibert de Lasteyrie — http://www.artic.edu/aic/collections/artwork/13558, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48191673
Après plusieurs tentatives, la décision est prise de décharger le navire, pour l’alléger. Pour ce faire, la seule solution est de commencer à le démonter, afin de l’alléger de ses pièces les plus lourdes…
Les éléments des mâts sont descendus et assemblés dans l’eau avec des cordages.
Dans un travail titanesque et des conditions épouvantables, une forme rectangulaire se dessine lentement, un immense radeau de 20m sur 7m se construit…
Les éléments du navire sont aussitôt chargés à bord de « la machine » comme ils l’ont surnommé, mais la MÉDUSE ne veut pas se dégager de son ancrage de sable.
Les éléments des mâts sont descendus et assemblés dans l’eau avec des cordages.
Dans un travail titanesque et des conditions épouvantables, une forme rectangulaire se dessine lentement, un immense radeau de 20m sur 7m se construit…
Les éléments du navire sont aussitôt chargés à bord de « la machine » comme ils l’ont surnommé, mais la MÉDUSE ne veut pas se dégager de son ancrage de sable.
Après quelques jours, une violente tempête éclate, la MÉDUSE se couche sur son flanc et commence à se disloquer, la panique à bord est indescriptible !
Le capitaine donne l’ordre d’abandonner le navire, les chaloupes sont chargées au maximum et le radeau se transforme en embarcation de sauvetage : 150 personnes montent à bord, l’enfonçant de plus de 50cm dans l’eau.
Espérant regagner les côtes, les chaloupes sont amarrées au radeau et tentent de tracter le lourd fardeau.
Le combat est rude, les marins sont épuisés, les amarres ne tiennent pas aux mouvements de la houle et se détachent ; l’océan gagne le combat et les diverses embarcations dérivent et s’éloignent les unes des autres, jusqu’à se perdre de vue définitivement…
Le calvaire pour les 150 passagers du radeau dure 13 jours d’horreur…
En effet, la faim, la soif, le sel rongeant la peau, les naufragés grignotent jusqu’à leur ceinture ou cuir des chaussures et, entre leurs mauvaises ententes et disputes, doivent se battre pour survivre (le plus fort l'emportera), mais aussi prendre de lourdes décisions, comme jeter à l’eau les blessés et même s’adonner à des actes de cannibalisme…
Le capitaine donne l’ordre d’abandonner le navire, les chaloupes sont chargées au maximum et le radeau se transforme en embarcation de sauvetage : 150 personnes montent à bord, l’enfonçant de plus de 50cm dans l’eau.
Espérant regagner les côtes, les chaloupes sont amarrées au radeau et tentent de tracter le lourd fardeau.
Le combat est rude, les marins sont épuisés, les amarres ne tiennent pas aux mouvements de la houle et se détachent ; l’océan gagne le combat et les diverses embarcations dérivent et s’éloignent les unes des autres, jusqu’à se perdre de vue définitivement…
Le calvaire pour les 150 passagers du radeau dure 13 jours d’horreur…
En effet, la faim, la soif, le sel rongeant la peau, les naufragés grignotent jusqu’à leur ceinture ou cuir des chaussures et, entre leurs mauvaises ententes et disputes, doivent se battre pour survivre (le plus fort l'emportera), mais aussi prendre de lourdes décisions, comme jeter à l’eau les blessés et même s’adonner à des actes de cannibalisme…
Plan du radeau de La Méduse, au moment de son abandon | Par Alexandre Corréard — Relation complète du naufrage de la frégate La Méduse faisant partie de l'expédition du Sénégal en 1816, by A. Correard, H. Savigny, D'Anglas de Praviel and Paul C.L. Alexandre Rand des Adrets (dit Sander Rang). Reprint 1968 by Jean de Bonnot éditeur., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19331233
L’ARGUS qui était parti avec la MÉDUSE, retrouvera le radeau avec seulement 15 survivants, dont 5 mourront à son bord avant d’atteindre le port de Saint-Louis.
Le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys sera destitué des toutes ses décorations, grades et fonctions et condamné à 3 ans de prison.
Le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys sera destitué des toutes ses décorations, grades et fonctions et condamné à 3 ans de prison.
Tableau et réplique du radeau de la Méduse
1819. Le peintre Théodore Géricault, passionné par cette histoire, immortalise ce drame sur un tableau qui est exposé au Louvre depuis lors…
Le tableau Le Radeau de La Méduse (1819) de Théodore Géricault | Par Théodore Géricault — Source inconnue, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17456087
Une réplique du radeau de la Méduse a été construite à l’initiative d’un ancien officier de marine et a servi à la réalisation d’un documentaire produit par Arte.
Elle est exposée au Musée de la Marine à Rochefort en Charente-Maritime.
Elle est exposée au Musée de la Marine à Rochefort en Charente-Maritime.
Radeau de la Méduse reconstitué à l'échelle 1 visible dans la cour du musée de la Marine à Rochefort | Par Patrick Despoix — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39160835