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🚀TAGS : 2012, John Scalzi


Redshirts : Au Mépris du Danger | Redshirts | John Scalzi | 2012

Par | 06/03/2019 | Lu 855 fois




Redshirts : Au Mépris du Danger | Redshirts | John Scalzi | 2012
Années 2460. Lʼenseigne Andrew Dahl vient dʼêtre affecté à bord de lʼIntrépide, le prestigieux vaisseau amiral de lʼUnion universelle. Génial ! Pas tout à fait. Les jeunes recrues de lʼéquipage ne tardent pas à sʼen apercevoir, les sans-grade comme eux ont une fâcheuse propension à trouver une mort spectaculaire au cours des missions dʼexploration alors que leurs supérieurs – le commandant, le premier officier scientifique et lʼhéroïque lieutenant Kerensky – sʼen tirent toujours à bon compte. Il faut bien lʼadmettre : les « Redshirts » sont éminemment périssables. Compris. Sʼils tiennent à survivre en dépit de la couleur de leur tenue, Andrew et ses compagnons sont condamnés à résoudre le mystère et à trouver une parade...

« Une farce éblouissante à se tordre de rire. Croyez-m'en, j'ai réglé leur compte moi aussi à un certain nombre de Redshirts. »
Melinda Snodgrass
Scénariste en chef de Star Trek : The Next Generation

Fiche de lecture

Voici un roman qui sort des routes galactiques habituelles ! Qu'il ait eu en 2013 les Prix Hugo et Locus (qui reflètent sans doute le mieux le ressenti des lecteurs), n'est pas étonnant. On est loin de ce qu'écrit habituellement John Scalzi. On est à des années lumières de son cycle Le Vieil Homme et la Guerre. Ici, pas de grande épopée spatiale ni d'extraterrestre (ou très peu). Comme le dit Melinda Snodgrass, on a entre les mains une farce éblouissante. En tant que fan de Star Trek, j'étais curieux de lire ce roman. Eh bien... je l'ai adoré !
 
L'histoire commence par une expédition où l'enseigne Tom Davis se fait dépecer en quelques secondes par des vers de Borgovie. Déjà, cela commence bien ! Ou mal ! Cela dépend de quel point de vue on se place. Juste avant ce tragique évènement, la jeune recrue s'interrogeait justement sur le nombre important d'enseignes qui trouvaient la mort lors d'expédition…
 
N'avez-vous jamais remarqué ces enseignes, ces figurants, ces Redshirts qui ne durent qu'un épisode, que l'on ne voit parfois seulement que quelques minutes avant qu'ils ne se fassent tuer, souvent atrocement par un horrible extraterrestre lors d'une expédition sur une planète inconnue ? Starfleet devait avoir à l'époque de Star Trek TOS un service RH très performant vu le nombre "d'incidents" dans les 3 saisons que comprenait cette série. Il y avait un sacré turn over !
 
Ne vous êtes-vous jamais posé la question de ce qu'était leur vie avant et de ce qu'elle aurait pu être si un tragique accident n'était pas survenu ? Ce livre est consacré à ces grands oubliés de l'histoire. John Scalzi nous livre ici une histoire originale et très bien construite. Au début de l'intrigue, on se demande où veut nous emmener l'auteur... On n'est pas au bout de nos surprises...
 
Après cette tragédie qui a frappé Tom, nous faisons la connaissance de l'équipage de l'Intrépide, vaisseau amiral de l'Union Universelle. Nous découvrons ses officiers. Lucius Abernathy, le commandant. R'hwa, le capitaine et officier scientifique. Paul West, l'ingénieur en chef. Hartnell, le médecin chef. Ou encore Anatoly Kerenski, lieutenant et astrogateur. Bien sûr, difficile de ne pas faire le rapprochement avec l'équipage de l'Enterprise. C'est d'ailleurs le but. Et puis il y a nos fragiles Redshirts, nos éphémères enseignes. Andrew Dahl, Maia Duvall, Jimmy Hanson, Jasper Hester et Finn.
 
Andrew Dahl est intégré à l'équipe scientifique qui comprend le lieutenant Collins et son assistant Ben Trin ainsi que Jake Cassaway, Fiona Mbeke et le très mystérieux Jenkins. Au sein de ce service scientifique, il va découvrir rapidement des choses étranges, des comportements bizarres, des objets au fonctionnement curieux... comme la Boîte…
 
On apprendra vite pourquoi les Redshirts disparaissent rapidement. C'est Jenkins qui exposera son incroyable théorie à ses compagnons de voyage.
 
« Je me suis mis à examiner la courbe de mortalité de ce vaisseau, à observer le fil des événements, à comprendre que l’explication la plus logique était notre soumission à une série télévisée. »
 
John Scalzi fait de nombreux clin d'œil dans son roman. On peut noter par exemple l'allusion à la troisième loi d'Arthur C. Clarke quand Andy s'interroge sur le fonctionnement de la Boîte de l'équipe scientifique. Il lui est alors répondu :
 
« Il se trouve simplement que nous avons mis la main sur une technologie tellement avancée qu’elle nous paraît magique. »
 
Cette mystérieuse Boîte systématise la solution miracle "juste à temps" de certains épisodes de séries : la réponse à un problème est très souvent apportée quelques secondes avant l'heure fatidique. Cette boîte montre un mécanisme scénaristique très utilisé pour tenir en haleine le téléspectateur. Mais au final, ce mécanisme est usé jusqu'à la corde et ne procure plus autant d'émotion qu'avant. Faut dire qu'il y a quelques années, les saisons d'une série comportaient plus d'une vingtaine d'épisodes. Certaines séries comme Star Trek TNG ou Star Trek VOY avaient des saisons comportant jusqu'à 26 épisodes. Mais ce nombre a commencé à diminuer avec Star Trek Enterprise (pour rester dans l'Univers Trekkien). Aujourd'hui, rares sont les séries à posséder autant d'épisodes par saison. Les raisons ? Elles sont multiples. Mais l'une d'entre elles est probablement la quantité de scénarii qu'il faut écrire. Et donc forcément la mécanique d'écriture s'use avec le nombre d'épisodes. Il faut donc inventer de nouveaux mécanismes afin de toujours tenir en haleine de téléspectateur, de le surprendre tout en évitant les raccourcis scénaristiques. Pas simple donc.
 
On pourra noter aussi un autre petit clin d'œil pour la description et l'analyse critique par Gilbert Ryle du dualisme cartésien avec :
 
« Le fantôme dans la machine. »
 
Sous couvert d'humour, ce roman traite de sujets sérieux. John Scalzi décortique ici les codes et les mécanismes de certaines séries SF. Star Trek tout particulièrement. D'ailleurs la citation en quatrième de couverture et l'icône sur la couverture confirment cette hypothèse. Cette parodie, ce pastiche, cette farce est si bien écrite que cela en devient un hommage. L'auteur tente d'expliquer pourquoi certaines séries rencontrent un certain succès malgré certaines règles étranges et certains défauts assez flagrants. Et en séries SF, l'auteur s'y connait. Il sait de quoi il parle. En effet, en 2009, l'auteur a été engagé comme consultant sur la série Stargate Universe.
 
Ce roman renferme de l'humour, beaucoup d'humour. L'auteur l'utilise sous de nombreuses formes, le subtil, le grossier ou encore le comique de situation. Tout au long de la lecture, j'ai souri et parfois même j'ai éclaté de rire.
 
« Quand votre ami aura recouvré ses esprits, dites-lui que, s’il se pointe à nouveau, je l’aiderai à atteindre la vitesse de distorsion à coup de pied au cul. »
 
L'humour n'est pas rare en SF. Rappelez-vous par exemple de l'hilarant Galaxy Quest avec Alan Rickman, Tim Allen ou encore Sigourney Weaver. Ce roman est à classer dans le même registre. Vous passerez un excellent moment de lecture avec cet ouvrage. C'est très divertissant.
 
Petite cerise sur le gâteau, les trois codas de la fin rajoutent une dimension supplémentaire à l'histoire. Le premier est consacré au scénariste en chef Nick Weinstein qui n'arrive plus à écrire. Le second est centré sur Matthew Paulson qui s'étonne de son état à la sortie de son coma. Enfin le troisième est dédié à Samantha Martinez qui découvrira de nombreuses choses sur son double.
 
Avec ce roman, vous allez embarquer pour un voyage étoilé hilarant. C'est à la vitesse de distorsion que vous serez catapultés dans les méandres d'une histoire originale qui vous amènera à réfléchir sur les petits détails qui vous semblaient jusqu'à présent insignifiants, voire invisibles. Vous ne verrez plus jamais les Redshirts de la même façon !

Sylvain .
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𝗟𝗘 𝗚𝗔𝗟𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗘𝗦 𝗘𝗧𝗢𝗜𝗟𝗘𝗦 𝗘𝗦𝗧 𝗨𝗡 𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗦𝗔𝗡𝗦 𝗣𝗨𝗕𝗟𝗜𝗖𝗜𝗧É. 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗮𝗶𝗺𝗲𝘇 𝗻𝗼𝘀 𝗮𝗿𝘁𝗶𝗰𝗹𝗲𝘀, 𝗺𝗮𝘁𝗲𝗹𝗼𝘁𝘀 ? 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗽𝗼𝘂𝘃𝗲𝘇 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝘂𝗻 𝗱𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗮𝗶𝗻𝘀𝗶 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘁𝗲𝗻𝗶𝗿 !

💬Commentaires

1.Posté par Robert YESSOUROUN le 18/03/2021 18:12 | Alerter
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Yessouroun
Redshirts (Au mépris du danger) de John Scalzi.

L’un des romans SF parmi les plus « allumés » que j’aie lus. On pense à Jacques le Fataliste, de Diderot.

Redshirts ou les maillots rouges est le vêtement porté par le prochain « bleu » militaire qui va se faire descendre…

Qui décide de notre destinée (Dieu mis à part, si l’on croit en son existence) ?

Dans notre roman, qui décide de la mort tragique de ces jeunes recrues engagées sur le vaisseau-amiral L’Intrépide qui « visite » l’univers ? Pourquoi, à chaque mission sur une planète hostile, c’est un sans-grade qui explose, est dévoré, décapité, désintégré ? Pourquoi leurs supérieurs, même gravement blessés, s’en tirent toujours haut la main, miraculeusement ?

La réponse à ces questions est aussi vertigineuse que comique et, cette fois, Scalzi s’en est donné à cœur joie, parodiant sans gêne la série Star Trek. Ce livre est bien de la science-fiction, mais frappée d’un effet d’étrangeté, d’un délire à se fendre la rate, d’une interrogation sur ce qui pousse un auteur à éliminer brutalement certains personnages. Le tout avec un zeste de réflexion philosophique sur le sens de la vie.

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