Maquette du KMS Bismarck | Photo @ Christobal Columbus, collection privée
***
- Tu as voulu faire ton Nelson en arrivant sur notre flanc gauche, mais t’as vachement morflé sur ce coup-là.
- Oh toi, ça va !
- Si, avoue ! Oser s’en prendre à nous, fallait être complètement barjot. Toi et ton pote le Prince of Wales avez cru nous avoir. Je m’en suis d’ailleurs occupé moi-même de celui-là, moi le Prinz Eugen contre ton novice aux tourelles à quatre canons. Ce fut un combat entre princes et on a vu qui était le plus fort ! Il a dû s’enfuir derrière l’écran de fumée que tu crachais en agonisant !
- Tais-toi ! Toi, tu n’as fait que te faufiler durant toute la guerre et du coup, on ne t’a jamais attrapé.
- Ouaip ! Et ma carcasse gît toujours en partie hors de l’eau aujourd’hui. Je n’en ai d’ailleurs pas encore fini avec tes petits copains alliés de la bannière étoilée.
- N’empêche qu’on a tout de même fini par le couler ton grand protégé Bismarck !
- Ouais, facile ça de s’en prendre à un bateau qui ne peut plus que tourner en rond !
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- Tu as voulu faire ton Nelson en arrivant sur notre flanc gauche, mais t’as vachement morflé sur ce coup-là.
- Oh toi, ça va !
- Si, avoue ! Oser s’en prendre à nous, fallait être complètement barjot. Toi et ton pote le Prince of Wales avez cru nous avoir. Je m’en suis d’ailleurs occupé moi-même de celui-là, moi le Prinz Eugen contre ton novice aux tourelles à quatre canons. Ce fut un combat entre princes et on a vu qui était le plus fort ! Il a dû s’enfuir derrière l’écran de fumée que tu crachais en agonisant !
- Tais-toi ! Toi, tu n’as fait que te faufiler durant toute la guerre et du coup, on ne t’a jamais attrapé.
- Ouaip ! Et ma carcasse gît toujours en partie hors de l’eau aujourd’hui. Je n’en ai d’ailleurs pas encore fini avec tes petits copains alliés de la bannière étoilée.
- N’empêche qu’on a tout de même fini par le couler ton grand protégé Bismarck !
- Ouais, facile ça de s’en prendre à un bateau qui ne peut plus que tourner en rond !
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Le HMS Hood en 1932 | Par http://history.navy.mil/photos/sh-fornv/uk/uksh-h/hood3.htm, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1435860
Quelle soit commerciale ou militaire, la réputation et la puissance de la marine britannique n’est plus à démontrer. Son plus puissant navire de guerre était le HMS Hood. Il était de type « croiseur ». De même taille et armement que les cuirassés, les croiseurs se différenciaient par leur vitesse due à une coque plus effilée. La Deuxième Guerre mondiale mettra d’ailleurs un terme à la génération des cuirassés, ces lourds mastodontes prévus pour encaisser les coups mais se trainant sur les flots.
La perte du Hood le 24 mai 1941 fût une balafre inguérissable à la fierté britannique. Personne n’aurait cru cela possible. Le Hood était leur navire, leur symbole. Pour battre un tel navire, il fallait vraiment soit un coup de chance, soit un monstre de guerre.
La perte du Hood le 24 mai 1941 fût une balafre inguérissable à la fierté britannique. Personne n’aurait cru cela possible. Le Hood était leur navire, leur symbole. Pour battre un tel navire, il fallait vraiment soit un coup de chance, soit un monstre de guerre.
Le KMS Bismarck à Hambourg en 1940 | Par Bundesarchiv, Bild 193-04-1-26 / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5438172
C’est exactement ce que l’Allemagne venait d’enfanter en 1939…
Totalement armé en août 1940, le KMS Bismarck (KMS pour Kriegsmarine Ships) faisait 251m de long sur 36m de largeur. Les conventions internationales de l’époque limitaient le poids des navires à 50’000 tonnes, mais le doute plana longtemps sur le poids réel de ce cuirassé ; des rumeurs parlaient de 80’000 tonnes.
Avec à son bord deux mille marins, il était équipé de quatre tourelles doubles canons de 380mm et son armement était aussi composé de six tourelles doubles de 150mm, 8x2 de 105mm, 8x2 de 37mm et 12x2 de 20mm. Quatre petits avions aéronefs pouvaient aussi être catapultés dans les airs à partir du pont arrière.
Totalement armé en août 1940, le KMS Bismarck (KMS pour Kriegsmarine Ships) faisait 251m de long sur 36m de largeur. Les conventions internationales de l’époque limitaient le poids des navires à 50’000 tonnes, mais le doute plana longtemps sur le poids réel de ce cuirassé ; des rumeurs parlaient de 80’000 tonnes.
Avec à son bord deux mille marins, il était équipé de quatre tourelles doubles canons de 380mm et son armement était aussi composé de six tourelles doubles de 150mm, 8x2 de 105mm, 8x2 de 37mm et 12x2 de 20mm. Quatre petits avions aéronefs pouvaient aussi être catapultés dans les airs à partir du pont arrière.
Les renseignements britanniques au courant du lancement de ce monstre des mers, ils désignèrent le HMS Hood - escorté du jeune navire flambant neuf Prince of Wales – pour le traquer et le couler. La malchance des deux bateaux britanniques fut d’arriver tout droit, perpendiculairement au flanc des navires allemands : le fameux Bismarck escorté du Prinz Eugen.
Si cette très dangereuse position avait réussi à l’amiral Nelson lors de la bataille de Trafalgar, elle fut fatale pour le Hood. En effet, les navires allemands étaient en parfaite position pour utiliser toutes leurs tourelles. Touché directement dans sa réserve de munitions, le Hood se souleva carrément pour se couper en deux. Sévèrement touché, le Prince of Wales dut s’enfuir sous la couverture de la fumée de l’explosion. Seuls trois marins survécurent sur les 1419 hommes d’équipage du Hood.
Si cette très dangereuse position avait réussi à l’amiral Nelson lors de la bataille de Trafalgar, elle fut fatale pour le Hood. En effet, les navires allemands étaient en parfaite position pour utiliser toutes leurs tourelles. Touché directement dans sa réserve de munitions, le Hood se souleva carrément pour se couper en deux. Sévèrement touché, le Prince of Wales dut s’enfuir sous la couverture de la fumée de l’explosion. Seuls trois marins survécurent sur les 1419 hommes d’équipage du Hood.
Maquettes des HMS Hood et KMS Bismarck | Photo @ Christobal Columbus, collection privée
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- Si tu n’avais pas abandonné ton protégé Bismarck, il n’aurait peut-être pas été anéanti.
- Mes ordres étaient de changer de cap et puis, j’ai eu des problèmes de propulsion.
- Bah, t’aurais dû rester, tu aurais accompagné ton lourdaud copain au fond de la mer.
- Vas-y, fais le malin ! Vous avez tout de même dû appeler toute votre flotte pour en venir à bout de ce lourdaud comme tu dis !
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- Si tu n’avais pas abandonné ton protégé Bismarck, il n’aurait peut-être pas été anéanti.
- Mes ordres étaient de changer de cap et puis, j’ai eu des problèmes de propulsion.
- Bah, t’aurais dû rester, tu aurais accompagné ton lourdaud copain au fond de la mer.
- Vas-y, fais le malin ! Vous avez tout de même dû appeler toute votre flotte pour en venir à bout de ce lourdaud comme tu dis !
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Trois jours après avoir coulé le Hood, le Bismarck fut retrouvé par la Royal Navy. L’un des petits biplans du porte-avions Ark Royal parvint à lancer une torpille et toucher le gouvernail du plus puissant monstre des mers jamais construit auparavant. Bloqué à 15°, son destin fut scellé.
Le Prince of Wales eut sa vengeance. Accompagné des HMS Suffolk, Renow, King Georges V et du vieux Dorsetshire, le navire allemand était condamné. Deux mille huit cents obus furent tirés, afin de venir à bout du puissant navire. Malgré sa double coque et un blindage de 35cm d’épaisseur au poste de commandement, le Bismarck agonisa jusqu’au bout. Les tirs alliés furent presque horizontaux tellement les navires britanniques étaient proches.
De nos jours, le doute plane toujours sur la véritable cause de son naufrage. Il paraît qu’il aurait été sabordé par ses propres marins, afin de ne pas tomber aux mains des Britanniques. Le documentaire Expédition : Bismarck en dit beaucoup plus long sur le sujet. Au bout du compte, parmi les deux mille membres d’équipage, une centaine seulement auraient survécu…
Si le Bismarck avait fini par disparaître, le danger restait bien présent. En effet, la terreur des mers avait un frère jumeau, le Tirpitz. Une autre histoire…
Napoléon Bonaparte l’avait appris à ses dépens : délaisser la marine peut faire totalement vaciller le contexte et le dictateur allemand n’était fort heureusement pas plus marin que lui...
Le Prince of Wales eut sa vengeance. Accompagné des HMS Suffolk, Renow, King Georges V et du vieux Dorsetshire, le navire allemand était condamné. Deux mille huit cents obus furent tirés, afin de venir à bout du puissant navire. Malgré sa double coque et un blindage de 35cm d’épaisseur au poste de commandement, le Bismarck agonisa jusqu’au bout. Les tirs alliés furent presque horizontaux tellement les navires britanniques étaient proches.
De nos jours, le doute plane toujours sur la véritable cause de son naufrage. Il paraît qu’il aurait été sabordé par ses propres marins, afin de ne pas tomber aux mains des Britanniques. Le documentaire Expédition : Bismarck en dit beaucoup plus long sur le sujet. Au bout du compte, parmi les deux mille membres d’équipage, une centaine seulement auraient survécu…
Si le Bismarck avait fini par disparaître, le danger restait bien présent. En effet, la terreur des mers avait un frère jumeau, le Tirpitz. Une autre histoire…
Napoléon Bonaparte l’avait appris à ses dépens : délaisser la marine peut faire totalement vaciller le contexte et le dictateur allemand n’était fort heureusement pas plus marin que lui...
DVD Expédition Bismarck | Photo @ Christobal Columbus, édition privée
Maquettes des HMS Hood et KMS Bismarck | Photo @ Christobal Columbus, collection privée