Replicas | 2018

Par | 24/02/2022 | Lu 405 fois




Affiche et synopsis

Will Foster - ingénieur scientifique spécialisé dans la neurologie - travaille sur un projet dont rêve l’humanité : pourvoir dupliquer la totalité des informations d’un cerveau humain et transférer cette copie d’esprit dans un androïde.

Malheureusement, le destin impose un tout autre aboutissement à son travail.

En effet, lors d’un très grave accident de voiture, Will perd sa femme et ses trois enfants.

Avec la complicité d’un collègue, ils vont essayer de cloner les corps des quatre victimes pour ensuite télécharger leur copie de personnalité dans ces nouveaux cerveaux totalement vides d’informations.

Présentation

Le clonage humain. Voilà un sujet qui intrigue ou passionne toujours autant, surtout de nos jours où l’on est capable de transplanter des organes avec toujours ce souci de trouver le bon donneur au bon moment et ce n’est d’ailleurs pas pour rien si des expériences encourageantes de transplantation de cœur d’animaux sur des humains sont tentées.

La quête de la longévité, plusieurs films en font déjà référence dont celui-ci. Oui, il y a celui-ci et j’ai presque envie de dire « il y a malheureusement celui-ci »…

Comment peut-on bâcler un tel sujet avec tant d’incohérences, tant de manque d’expression de la part des acteurs et finalement presque passer (une fois de plus) dans une course poursuite par les grands méchants et de la pétarade ?
 
Attention spoilers
 
Treize minutes (générique d’intro compris) pour découvrir le travail du neuroscientifique, six minutes pour rencontrer sa famille (accident de voiture compris aussi), il faut être champion ou vachement sensible - ou naïf - pour parvenir à s’attendrir et à regretter leur rapide disparition.
 
Revenons à ces treize premières minutes. Les protagonistes du projet secret recueillent un soldat décédé depuis sept heures. Son cerveau est encore bon ! On en fait vite une copie via une aiguille plantée dans l’œil (heureusement on ne tourne pas l’aiguille comme le ferait Robocop ou R2D2), on télécharge les infos sur une very-big clé USB et puis hop, on transfert le tout dans un robot en faisant aller les bras pour faire glisser les fenêtres et modules virtuels suspendus dans les airs façon Tom Cruise.

On réveille l’androïde non-attaché à son siège cette fois-ci à la façon Robocop. Curieusement, on s’étonne, on ne comprend pas pourquoi l’ex-soldat panique de se voir dans un corps métallique. Le robot humanoïde déconne; alors du coup, crack on débranche tout, voilà c’est fait, tranquille.

Après ça, retour à la maison pour six minutes. À peine l’accident arrivé, Will sort les corps et appelle son collègue Ed. Le temps presse et la solution est trouvée rapidement bien entendu sinon les cerveaux vont se dégrader.

« Ed, fabrique-moi des clones ! Vite ! » (Il n’a pas le choix.)

Les copies des cerveaux familiaux téléchargées, notre pauvre Will balance en plus à son collègue : « Ed, débarrasse-toi aussi des corps ». Ben oui, fais-moi des clones, sors les poubelles et tant que tu y es va faire les courses.

Et il les fait les courses puisque ce brave Ed ramène tranquillos trois caissons de clonage à 1'700’000 dollars/pièce et toute la soupe qui va avec ! Trois caissons mais quatre membres de la famille à cloner : dilemme et tirage au sort…
 
Dix-sept jours et surtout pas un de plus pour créer et faire naître dans la cave de Will les trois chanceux en même temps avec des tailles et des âges différents.

Attention, surtout pas de panne de courant sinon tout est raté ! Ô misère ! Que faire en pleine nuit ?! Les Bricomarché sont tous fermés, impossible donc d’aller acheter un groupe électrogène ! (On n’a pas confiance en la compagnie d’électricité ? On va tomber sans courant avant le matin peut-être ? Alors que la cave n’est pas encore équipée ?) Tant pis, je vais aller piquer toutes les batteries des voitures du quartier sauf la mienne ! 

Et voilà c’est fait, tout est raccordé pour le matin (en courant continu ?? Il n’avait pas de groupe électro mais il avait un onduleur pour faire du courant alternatif, évidemment). Bien entendu la Police n’est pas plus intriguée que ça que Will est le seul à qui on n’a pas piqué la batterie.

Dix-sept jours à cacher la disparition des membres de sa famille. Mis à part quelques SMS et mails, l’hôpital où sa femme travaille n’est pas plus inquiet que ça. Personne ne téléphone à madame et on prévient l’école que les cours des enfants se feront dorénavant personnellement à la maison avec chacun deux métiers à temps plein (vu la taille de leur maison).

Un problème se pose : si l’opération de clonage réussi, ils vont se souvenir de la petite qui n’a pu être clonée ! Pas grave, on efface toute trace de la gamine de la mémoire des trois chanceux. Tiens ?? Et après, personne ne va demander où est passée la petite ? L’école, les voisins, les cousins, tout le monde va s’en foutre, c’est certain.
 
Ensuite, le boss de Will découvre le topo et vient l’engueuler à la maison. Tu m’ennuies ? Je te casse la gueule et je me barre avec ma tribu 2.0.

- Ho ! Mais ils parviennent à nous localiser et à nous suivre ! Comment font-ils ?!

- Vous avez des puces logées dans vos colonnes vertébrales ! (Quel ADN !)

- Vite direction mon hôpital, on va les griller au défibrillateur !
 
Vroum vroum ! Pied au plancher car les grands méchants poursuivent les gentils !

Bon, je vous passe le moment où Keanu joue encore à Tom Cruise en se plantant lui-même l’aiguille jusque dans le cerveau pour enregistrer sa propre copie (tout cela dans les toilettes) et vous laisse achever le reste de cette soupe qui stagne au fond de la casserole.

Fin des spoilers

Sujet bâclé ou plutôt gaspillé, c’est un meilleur terme.

Keanu Reeves est aussi expressif que dans ses autres films et lorsqu’il essaye de l’être, on n’y croit pas du tout. Nettement plus jeune, Alice Eve ne colle pas à ce rôle de mère de famille et avec son style dans ce film de série B, on la renverrait bien jouer quelques années de plus dans un de ces sitcoms des années 80-90 que nous regardions étant ados.
 
Ce film manque de sérieux et si c’est à cause d’une question de budget, alors il n’aurait pas du être réalisé. Son final ne fait que confirmer le fait qu’il rabaisse cet important sujet qu’est le clonage.

Copyright @ Christobal Columbus pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur