Illustration et quatrième de couverture
Requiem pour âmes d'ombre @ 2011 Rivière Blanche | Illustration de couverture @ Daniele Serra
« La Fée Noire... Un vrai cancer mental !
Des ondes négatives et destructrices émanaient de ce monstre. Des vagues de terreur pure, glaciale, paralysante.
L'homme en était arrivé à un point que je ne connaîtrais jamais. Il ne savait plus sortir de l'impasse dans laquelle, en jouant, je l'avais conduit à s'enfermer. Il avait essayé de fuir en composant des images transfigurées, abstraites, pour tenter d'y voir plus clair en lui-même. Mais il n'en avait que replongé, et plus profond encore. »
Soudain, l'été 1989. L'été d'incertitude…
Il peut suffire d'un rien à des hantises oubliées et à des fantasmes enfouis pour remonter à la surface. Alors, un désir inaccessible exige son aveu. Des rêves sûrement cryptés imposent leur récit. Des lieux connus depuis l'enfance demandent à se dévoiler dans le prisme d'un imaginaire parfois traumatique. L'envie de fuir n'importe où, hors du monde, cherche à s'exprimer dans toutes les nuances de l'angoisse ou de l'étrange. Puis tout un équilibre menace de se rompre.
Mais quel sera le terme de ce voyage au bout de la nuit ? Les ténèbres des abîmes, ou un chant de REQUIEM POUR ÂMES D'OMBRE... ?
Après Seentha , son space-opera wagnérien, flamboyant et désespéré, voici Jean-Michel Archaimbault « plus noir que vous ne pensez » dans un tout autre registre. Quinze textes de fantastique intimiste, sans monstres ni horreurs tangibles, où démons et merveilles surgissent de l'inconscient profond. Quinze perspectives ouvertes sur la fascination ou le vertige...
Des ondes négatives et destructrices émanaient de ce monstre. Des vagues de terreur pure, glaciale, paralysante.
L'homme en était arrivé à un point que je ne connaîtrais jamais. Il ne savait plus sortir de l'impasse dans laquelle, en jouant, je l'avais conduit à s'enfermer. Il avait essayé de fuir en composant des images transfigurées, abstraites, pour tenter d'y voir plus clair en lui-même. Mais il n'en avait que replongé, et plus profond encore. »
Soudain, l'été 1989. L'été d'incertitude…
Il peut suffire d'un rien à des hantises oubliées et à des fantasmes enfouis pour remonter à la surface. Alors, un désir inaccessible exige son aveu. Des rêves sûrement cryptés imposent leur récit. Des lieux connus depuis l'enfance demandent à se dévoiler dans le prisme d'un imaginaire parfois traumatique. L'envie de fuir n'importe où, hors du monde, cherche à s'exprimer dans toutes les nuances de l'angoisse ou de l'étrange. Puis tout un équilibre menace de se rompre.
Mais quel sera le terme de ce voyage au bout de la nuit ? Les ténèbres des abîmes, ou un chant de REQUIEM POUR ÂMES D'OMBRE... ?
Après Seentha , son space-opera wagnérien, flamboyant et désespéré, voici Jean-Michel Archaimbault « plus noir que vous ne pensez » dans un tout autre registre. Quinze textes de fantastique intimiste, sans monstres ni horreurs tangibles, où démons et merveilles surgissent de l'inconscient profond. Quinze perspectives ouvertes sur la fascination ou le vertige...
Sommaire
Préface d'Anne Duguël Prélude : Petit Fragment resté dans la Pénombre Les nouvelles : Les Jeux d'une Âme d'Ombre La Faute aux Fusées... L'Histoire du Lapin Les Angles interdits La Fraternité de Molua Dix de la Masse critique L'Appel Branwyn Aux Jardins des Fées Errer, la Nuit Lady d'Arbanville Les Filles d'Orlamonde Krynn Wuellig Requiem pour Âmes d'Ombre Annexe : Une Académie pour Perry Rhodan
Fiche de lecture
Je « L »’avais repéré, voici déjà quelque temps. La convention SF de 2022 à Bergerac ayant été l’occasion de revoir Jean-Michel Archaimbault, j’ai bondi sur ladite occasion pour m’emparer de ce recueil et le faire dédicacer puisqu’il promettait de me faire découvrir une autre facette – plus sombre ? plus étonnante ? – de l’auteur. Dans la foulée, je me jurais – croix de bois, croix de fer – d’en écrire la « critique » qui s’imposait à moi.
J’avais alors le mince espoir que les textes ne m’emporteraient pas autant que l’avais fait Seentha, SF-Opera baroque et flamboyant qui m’avait tellement envoûté que je m’étais retrouvé incapable d’en parler correctement.
Évidemment, l’espoir était ridicule… mais, car il y a un « mais » et il n’est pas des moindres donc : parce qu’il s’agit là de nouvelles, il est vite apparu qu’il serait plus facile d’en écrire les retours, et ce non pas à pas, mais presque.
J’attendais un changement de registre, de ton, de point de vue, devinant, et par le titre et par cette sombre couverture, que je ne devrais pas être déçu. Ce qui fut le cas.
Toutes ces histoires ont un fil conducteur, une trame qui permet de les suivre, mêlant onirisme, fantastique, une petite dose de folie – pas toujours douce, loin de là –, légendes, récits baroques et donc une certaine fantasmagorie très imagée, teintée de poésie, d’opéra, de livres et d’un certain romantisme qui m’a fait penser parfois, allez savoir pourquoi, à Châteaubriand.
Ce fut, à une exception près, un enchantement qui m’a rappelé certains passages de « La quête de joie » de Patrice de la Tour du Pin ou de « L’éternité oubliée » de Patrice de Loup Rouge. Des textes dont on ne sort pas forcément indemne, qui rappelleront sans doute à certains quelque terreur ou peur d’enfance, avec ses monstres du placard ou de dessous-le-lit, ce que j’avoue n’avoir jamais connu, mes peurs étant celles d'Humains dont certains savaient tisser autour de moi la toile de leur hypocrisie, de leur perversion et d’une certaine monstruosité au regard de l’enfant ou de l’adolescent que j’étais.
Mais attention, dans ces textes, il n’y a pas de monstres aussi terribles que ceux de Lovecraft, de Stephen King, Wells, Stevenson, Shelley ou Stoker pour ne citer que des classiques. Ici, les « anormalités » sont celles que le narrateur a créées, imaginées, celles qu’il a sorties de ses rêves et de ses peurs ; ce ne sera ni le sang ni les corps meurtris qui vous procureront des frissons, mais bien les pensées, les non-dits, les zones d’ombre et de noirceur, ceux d’un angle, d’un buisson que rien n’éclaire, d’une ruine, d’un pont autant que d’un passage. Car tout est là, dans ce mot clé : le passage, celui qui du réel mène à l’autre côté, dans la noirceur comme dans l’émerveillement, et souvent dans ces deux-là entremêlés.
Qu’ajouter ? Parmi tous les détails et foisonnements, un fût d’importance pour ce qui me concerne puisque chaque histoire possède son narrateur ou sa narratrice, qui nous raconte la « chose » à la première personne. De quoi me contenter un peu plus – allez savoir pourquoi, tiens 😉
Un plaisir attisé par la préface, car c’est celle de la regrettée Gudule, Anne Duguël, Anne Guduël ainsi que d’autres pseudonymes d’écriture qu’elle utilisait. C’est vif et donne le ton autant que l’envie de se plonger dans ces récits au plus vite, ce à quoi Jean-Michel Archaimbault nous invite avec un prélude, hommage touchant à Gudule : Petit Fragment resté dans la Pénombre.
Du coup, je m’ose à effleurer de quelques mots chaque nouvelle.
J’avais alors le mince espoir que les textes ne m’emporteraient pas autant que l’avais fait Seentha, SF-Opera baroque et flamboyant qui m’avait tellement envoûté que je m’étais retrouvé incapable d’en parler correctement.
Évidemment, l’espoir était ridicule… mais, car il y a un « mais » et il n’est pas des moindres donc : parce qu’il s’agit là de nouvelles, il est vite apparu qu’il serait plus facile d’en écrire les retours, et ce non pas à pas, mais presque.
J’attendais un changement de registre, de ton, de point de vue, devinant, et par le titre et par cette sombre couverture, que je ne devrais pas être déçu. Ce qui fut le cas.
Toutes ces histoires ont un fil conducteur, une trame qui permet de les suivre, mêlant onirisme, fantastique, une petite dose de folie – pas toujours douce, loin de là –, légendes, récits baroques et donc une certaine fantasmagorie très imagée, teintée de poésie, d’opéra, de livres et d’un certain romantisme qui m’a fait penser parfois, allez savoir pourquoi, à Châteaubriand.
Ce fut, à une exception près, un enchantement qui m’a rappelé certains passages de « La quête de joie » de Patrice de la Tour du Pin ou de « L’éternité oubliée » de Patrice de Loup Rouge. Des textes dont on ne sort pas forcément indemne, qui rappelleront sans doute à certains quelque terreur ou peur d’enfance, avec ses monstres du placard ou de dessous-le-lit, ce que j’avoue n’avoir jamais connu, mes peurs étant celles d'Humains dont certains savaient tisser autour de moi la toile de leur hypocrisie, de leur perversion et d’une certaine monstruosité au regard de l’enfant ou de l’adolescent que j’étais.
Mais attention, dans ces textes, il n’y a pas de monstres aussi terribles que ceux de Lovecraft, de Stephen King, Wells, Stevenson, Shelley ou Stoker pour ne citer que des classiques. Ici, les « anormalités » sont celles que le narrateur a créées, imaginées, celles qu’il a sorties de ses rêves et de ses peurs ; ce ne sera ni le sang ni les corps meurtris qui vous procureront des frissons, mais bien les pensées, les non-dits, les zones d’ombre et de noirceur, ceux d’un angle, d’un buisson que rien n’éclaire, d’une ruine, d’un pont autant que d’un passage. Car tout est là, dans ce mot clé : le passage, celui qui du réel mène à l’autre côté, dans la noirceur comme dans l’émerveillement, et souvent dans ces deux-là entremêlés.
Qu’ajouter ? Parmi tous les détails et foisonnements, un fût d’importance pour ce qui me concerne puisque chaque histoire possède son narrateur ou sa narratrice, qui nous raconte la « chose » à la première personne. De quoi me contenter un peu plus – allez savoir pourquoi, tiens 😉
Un plaisir attisé par la préface, car c’est celle de la regrettée Gudule, Anne Duguël, Anne Guduël ainsi que d’autres pseudonymes d’écriture qu’elle utilisait. C’est vif et donne le ton autant que l’envie de se plonger dans ces récits au plus vite, ce à quoi Jean-Michel Archaimbault nous invite avec un prélude, hommage touchant à Gudule : Petit Fragment resté dans la Pénombre.
Du coup, je m’ose à effleurer de quelques mots chaque nouvelle.
Les Jeux d’une Âme d’Ombre
La seule exception de ce recueil, une histoire qui ne m’a pas touché. Même si tout est déjà là, je n’ai pas été emporté par cette jeune morte devenue « vieille » avec le temps qui s’est écoulé depuis sa disparition. Une nouvelle qui est pourtant indispensable au recueil et que je suis, de ce fait, content d’avoir lu jusqu’au bout.
La Faute aux Fusées
LA nouvelle tout en trait d’humour qui m’a fait sourire et qui aurait pu être titrée « Quand une fusée de plastique sauve le monde d’une drôle d’invasion ».
L’Histoire du Lapin
Pas de course, pas de montre à gousset, ni d’affolement, mais une porte sur un autre monde grâce à ce lapin disparu au milieu d’un coupe-feu. Et si vous regardez les peintures que Jean-Michel Archaimbault a placé dans le Galion, vous y retrouverez… non le lapin, mais la porte.
Les Angles interdits
Ma préférée ! Un souvenir onirique si parfaitement raconté que je me suis retrouvé transporté dans les lieux, en y devenant à la fois spectateur et narrateur. Non que cela m’ait rappelé le moindre événement, ni fait songer à quoi que ce soit que j’aurais rêvé ou connu, mais le lieu était si bien détaillé qu’il m’a paru familier comme si je l’avais réellement connu. Un must que cet angle où se terre l’invisible monstre.
La Fraternité de Molua
Un recoin de pays perdu et peu accessible. Un secret que l’ancien propriétaire a su préserver. Être de ce monde et d’un autre à la fois, être Humain et ne pas l’être tout à la fois. La tombe, la dalle, la source ou quand retrouver ses racines rêvées vous transporte en pleine renaissance. Parmi mes préférées, là aussi.
Dix de la Masse critique
Et si nos propres livres étaient réels, si les personnages, les mondes qui y naissent avaient autant de puissance que ce que notre imaginaire ou celui des auteurs leur en prêtent ? Une histoire inattendue où Jean-Michel Archambault nous dévoile un peu de sa maison « idéale » avec son immense bibliothèque et sa salle de musique de laquelle s’élèvent les plus grands airs d’opéra. Un petit bijou truculent dans laquelle le « 112, Ocean Avenue » fait presque pâle figure. Pas la moindre once de sang, pas de phénomènes qui font trembler les murs, frissonner les tapisseries ou autre, nul « diable », mais une présence peu à peu étouffante et singulière. Un régal chargé d’ironie du narrateur envers lui-même.
L’Appel
Ici, on retrouve un peu de la fraternité de Molua quant au thème de se retrouver à travers une autre et cet appel irrésistible qui jette le narrateur du Mexique au cœur des États-Unis afin d’y répondre et de rejoindre celle qui est un peu de lui-même. Un texte plus calme et au final chargé d’un souffle d’espérance.
Branwyn
Un roman court au milieu de ces nouvelles. Un texte coup de poing où l’on voyage dans le passé et dans un monde où l’on doute de tout et surtout de soi. C’est dur, amoral (et non immoral) par moments, fantasque et dérangeant. Et pourtant si chargé de questionnements dans une quête, au départ, rédemptrice, qu’on se laisse emporter, roulé dans un torrent dont les eaux enflent doucement, mais inexorablement. Un texte digne d’un opéra où les cuivres et les voix iraient crescendo alors que Dagda, dieu de la mythologie celtique, s’approche. Sublime !
Aux Jardins des Fées
Ou lorsqu’une fée aime un Humain. Un texte très court qui joue avec la poésie et la féerie.
Errer, la Nuit
On retrouve, ici, un thème récurrent de ce recueil : celui de ne pas être de ce monde, mais d’un autre. Mais si le narrateur cherche à fuir le premier pour gagner le second, alors que nul des siens ou d’autres ne l’accepte, ce sera à un prix tragique. J’ai vécu plusieurs scènes de l’histoire comme un souvenir des époques moyenâgeuses que j’adorais rêver étant gamin.
Lady d’Arbanville
Ah, un souvenir de Cat Stevens et de sa chanson hommage à sa compagne. Une histoire où le glas s’annonce avec la fin de l’humanité, du monde et une apocalypse qui rassemble tout ce qui est déjà inscrit en filigrane dans notre actualité. Jean-Michel Archaimbault nous dévoile un peu plus de lui-même, en nous ouvrant sa bibliothèque et son amour de l’opéra. Une histoire qui m’a conquis et entraîné. Presque trop, au point que j’aurais aimé en lire plus.
Les Filles d’Orlamonde
Mélange de SF et de Fantasy. Dans ma tête, un étrange ballet s’est fait à sa lecture, une courte épopée où se mêlaient Conan le Cimmérien, les Princes-Dragons et des dizaines d’autres histoires, y compris un poème intitulé « La fille des Prêtres-Gardiens ».
Krynn
Un texte très court, d’à peine plus de deux pages, où la quête d’une flamme permet de se ressourcer et de raviver sa propre flamme. Un instant hors du temps, sur une planète désertique dont on se sent le prince épuisé, mais enfiévré de ce que les étoiles lui offrent.
Wuellig
Un rêve d’enfant malade et enfiévré comme on a certainement dû en connaître. Le monstre scarabée, le pont de ronces, le guetteur et… voici que le fantastique entre par la fenêtre dont il ne faut pas tirer les rideaux. Une petite perle dans ce recueil.
Requiem pour Âmes d’Ombre
Eh bien voilà ! Comme je l’ai dit au début, la première histoire ne m’avait pas du tout accroché, mais elle était indispensable, car la jeune monstresse et l’écrivain reviennent ici. Et, là, j’avoue que j’ai vraiment aimé. Voir son âme sombre et malade d’écrivain étudiée, explorée, disséquée jusqu’à effrayer celle qui ose s’y plonger… et cette question : peut-on se sacrifier pour sauver celui que l’on voulait détruire auparavant ? Une histoire tout simplement magique !
Une Académie pour Perry Rhodan (annexe)
Ah bien sûr, il reste l’aparté, la petite pointe de cannelle ajoutée au gâteau, mais qui n’a rien de fictionnel puisqu’il s’agit de l’arrivée de Perry Rhodan, au travers de Jean-Michel Archaimbault, à l’académie Montesquieu de Bordeaux. Que vient-elle faire ici ? Rien en tant que récit imaginaire, puisque tout y est bien réel. Tout en tant que découverte de celui qui est à la fois l’auteur et le multiple narrateur de ces histoires, puisque l’auteur nous y dévoile bien des choses sur lui-même.
Au final, j’avoue que j’ai dévoré ces histoires en peu de temps, que je n’ai pas de top trois, mais un top quatre. Donc un podium pair avec, en grand vainqueur, Les Angles interdits, suivi de Branwyn, puis de Lady d’Arbanville talonné par le court Wuellig. Et je les cite uniquement parce qu’ils m’ont encore plus transporté que le reste de ces récits.
La seule exception de ce recueil, une histoire qui ne m’a pas touché. Même si tout est déjà là, je n’ai pas été emporté par cette jeune morte devenue « vieille » avec le temps qui s’est écoulé depuis sa disparition. Une nouvelle qui est pourtant indispensable au recueil et que je suis, de ce fait, content d’avoir lu jusqu’au bout.
La Faute aux Fusées
LA nouvelle tout en trait d’humour qui m’a fait sourire et qui aurait pu être titrée « Quand une fusée de plastique sauve le monde d’une drôle d’invasion ».
L’Histoire du Lapin
Pas de course, pas de montre à gousset, ni d’affolement, mais une porte sur un autre monde grâce à ce lapin disparu au milieu d’un coupe-feu. Et si vous regardez les peintures que Jean-Michel Archaimbault a placé dans le Galion, vous y retrouverez… non le lapin, mais la porte.
Les Angles interdits
Ma préférée ! Un souvenir onirique si parfaitement raconté que je me suis retrouvé transporté dans les lieux, en y devenant à la fois spectateur et narrateur. Non que cela m’ait rappelé le moindre événement, ni fait songer à quoi que ce soit que j’aurais rêvé ou connu, mais le lieu était si bien détaillé qu’il m’a paru familier comme si je l’avais réellement connu. Un must que cet angle où se terre l’invisible monstre.
La Fraternité de Molua
Un recoin de pays perdu et peu accessible. Un secret que l’ancien propriétaire a su préserver. Être de ce monde et d’un autre à la fois, être Humain et ne pas l’être tout à la fois. La tombe, la dalle, la source ou quand retrouver ses racines rêvées vous transporte en pleine renaissance. Parmi mes préférées, là aussi.
Dix de la Masse critique
Et si nos propres livres étaient réels, si les personnages, les mondes qui y naissent avaient autant de puissance que ce que notre imaginaire ou celui des auteurs leur en prêtent ? Une histoire inattendue où Jean-Michel Archambault nous dévoile un peu de sa maison « idéale » avec son immense bibliothèque et sa salle de musique de laquelle s’élèvent les plus grands airs d’opéra. Un petit bijou truculent dans laquelle le « 112, Ocean Avenue » fait presque pâle figure. Pas la moindre once de sang, pas de phénomènes qui font trembler les murs, frissonner les tapisseries ou autre, nul « diable », mais une présence peu à peu étouffante et singulière. Un régal chargé d’ironie du narrateur envers lui-même.
L’Appel
Ici, on retrouve un peu de la fraternité de Molua quant au thème de se retrouver à travers une autre et cet appel irrésistible qui jette le narrateur du Mexique au cœur des États-Unis afin d’y répondre et de rejoindre celle qui est un peu de lui-même. Un texte plus calme et au final chargé d’un souffle d’espérance.
Branwyn
Un roman court au milieu de ces nouvelles. Un texte coup de poing où l’on voyage dans le passé et dans un monde où l’on doute de tout et surtout de soi. C’est dur, amoral (et non immoral) par moments, fantasque et dérangeant. Et pourtant si chargé de questionnements dans une quête, au départ, rédemptrice, qu’on se laisse emporter, roulé dans un torrent dont les eaux enflent doucement, mais inexorablement. Un texte digne d’un opéra où les cuivres et les voix iraient crescendo alors que Dagda, dieu de la mythologie celtique, s’approche. Sublime !
Aux Jardins des Fées
Ou lorsqu’une fée aime un Humain. Un texte très court qui joue avec la poésie et la féerie.
Errer, la Nuit
On retrouve, ici, un thème récurrent de ce recueil : celui de ne pas être de ce monde, mais d’un autre. Mais si le narrateur cherche à fuir le premier pour gagner le second, alors que nul des siens ou d’autres ne l’accepte, ce sera à un prix tragique. J’ai vécu plusieurs scènes de l’histoire comme un souvenir des époques moyenâgeuses que j’adorais rêver étant gamin.
Lady d’Arbanville
Ah, un souvenir de Cat Stevens et de sa chanson hommage à sa compagne. Une histoire où le glas s’annonce avec la fin de l’humanité, du monde et une apocalypse qui rassemble tout ce qui est déjà inscrit en filigrane dans notre actualité. Jean-Michel Archaimbault nous dévoile un peu plus de lui-même, en nous ouvrant sa bibliothèque et son amour de l’opéra. Une histoire qui m’a conquis et entraîné. Presque trop, au point que j’aurais aimé en lire plus.
Les Filles d’Orlamonde
Mélange de SF et de Fantasy. Dans ma tête, un étrange ballet s’est fait à sa lecture, une courte épopée où se mêlaient Conan le Cimmérien, les Princes-Dragons et des dizaines d’autres histoires, y compris un poème intitulé « La fille des Prêtres-Gardiens ».
Krynn
Un texte très court, d’à peine plus de deux pages, où la quête d’une flamme permet de se ressourcer et de raviver sa propre flamme. Un instant hors du temps, sur une planète désertique dont on se sent le prince épuisé, mais enfiévré de ce que les étoiles lui offrent.
Wuellig
Un rêve d’enfant malade et enfiévré comme on a certainement dû en connaître. Le monstre scarabée, le pont de ronces, le guetteur et… voici que le fantastique entre par la fenêtre dont il ne faut pas tirer les rideaux. Une petite perle dans ce recueil.
Requiem pour Âmes d’Ombre
Eh bien voilà ! Comme je l’ai dit au début, la première histoire ne m’avait pas du tout accroché, mais elle était indispensable, car la jeune monstresse et l’écrivain reviennent ici. Et, là, j’avoue que j’ai vraiment aimé. Voir son âme sombre et malade d’écrivain étudiée, explorée, disséquée jusqu’à effrayer celle qui ose s’y plonger… et cette question : peut-on se sacrifier pour sauver celui que l’on voulait détruire auparavant ? Une histoire tout simplement magique !
Une Académie pour Perry Rhodan (annexe)
Ah bien sûr, il reste l’aparté, la petite pointe de cannelle ajoutée au gâteau, mais qui n’a rien de fictionnel puisqu’il s’agit de l’arrivée de Perry Rhodan, au travers de Jean-Michel Archaimbault, à l’académie Montesquieu de Bordeaux. Que vient-elle faire ici ? Rien en tant que récit imaginaire, puisque tout y est bien réel. Tout en tant que découverte de celui qui est à la fois l’auteur et le multiple narrateur de ces histoires, puisque l’auteur nous y dévoile bien des choses sur lui-même.
Au final, j’avoue que j’ai dévoré ces histoires en peu de temps, que je n’ai pas de top trois, mais un top quatre. Donc un podium pair avec, en grand vainqueur, Les Angles interdits, suivi de Branwyn, puis de Lady d’Arbanville talonné par le court Wuellig. Et je les cite uniquement parce qu’ils m’ont encore plus transporté que le reste de ces récits.
Annexes graphiques fournies par l'auteur au Galion des Etoiles en complément de cette chronique
Chenal dans le lac d'Hourtin au coucher du soleil | Photo @ Jean-Michel Archaimbault, pour illustrer le lieu en rapport avec la première et la dernière nouvelle du recueil