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Requiem pour Âmes d'Ombre | Jean-Michel Archaimbault | 2011

Par | 29/08/2022 | Lu 831 fois




Requiem pour âmes d'ombre @ 2011 Rivière Blanche | Illustration de couverture @ Daniele Serra
Requiem pour âmes d'ombre @ 2011 Rivière Blanche | Illustration de couverture @ Daniele Serra

Illustration et quatrième de couverture

« La Fée Noire... Un vrai cancer mental !
Des ondes négatives et destructrices émanaient de ce monstre. Des vagues de terreur pure, glaciale, paralysante.
L'homme en était arrivé à un point que je ne connaîtrais jamais. Il ne savait plus sortir de l'impasse dans laquelle, en jouant, je l'avais conduit à s'enfermer. Il avait essayé de fuir en composant des images transfigurées, abstraites, pour tenter d'y voir plus clair en lui-même. Mais il n'en avait que replongé, et plus profond encore.
»

Soudain, l'été 1989. L'été d'incertitude…

Il peut suffire d'un rien à des hantises oubliées et à des fantasmes enfouis pour remonter à la surface. Alors, un désir inaccessible exige son aveu. Des rêves sûrement cryptés imposent leur récit. Des lieux connus depuis l'enfance demandent à se dévoiler dans le prisme d'un imaginaire parfois traumatique. L'envie de fuir n'importe où, hors du monde, cherche à s'exprimer dans toutes les nuances de l'angoisse ou de l'étrange. Puis tout un équilibre menace de se rompre.

Mais quel sera le terme de ce voyage au bout de la nuit ? Les ténèbres des abîmes, ou un chant de REQUIEM POUR ÂMES D'OMBRE... ?

Après Seentha , son space-opera wagnérien, flamboyant et désespéré, voici Jean-Michel Archaimbault « plus noir que vous ne pensez » dans un tout autre registre. Quinze textes de fantastique intimiste, sans monstres ni horreurs tangibles, où démons et merveilles surgissent de l'inconscient profond. Quinze perspectives ouvertes sur la fascination ou le vertige...

Sommaire

  • Préface d'Anne Duguël
  • Prélude : Petit Fragment resté dans la Pénombre
  • Les nouvelles : 
    • Les Jeux d'une Âme d'Ombre
    • La Faute aux Fusées...
    • L'Histoire du Lapin
    • Les Angles interdits
    • La Fraternité de Molua
    • Dix de la Masse critique
    • L'Appel
    • Branwyn
    • Aux Jardins des Fées
    • Errer, la Nuit
    • Lady d'Arbanville
    • Les Filles d'Orlamonde
    • Krynn
    • Wuellig
    • Requiem pour Âmes d'Ombre
  • Annexe : Une Académie pour Perry Rhodan

Fiche de lecture

Je « L »’avais repéré, voici déjà quelque temps. La convention SF de 2022 à Bergerac ayant été l’occasion de revoir Jean-Michel Archaimbault, j’ai bondi sur ladite occasion pour m’emparer de ce recueil et le faire dédicacer puisqu’il promettait de me faire découvrir une autre facette – plus sombre ? plus étonnante ? – de l’auteur. Dans la foulée, je me jurais – croix de bois, croix de fer – d’en écrire la « critique » qui s’imposait à moi.

J’avais alors le mince espoir que les textes ne m’emporteraient pas autant que l’avais fait Seentha, SF-Opera baroque et flamboyant qui m’avait tellement envoûté que je m’étais retrouvé incapable d’en parler correctement.

Évidemment, l’espoir était ridicule… mais, car il y a un « mais » et il n’est pas des moindres donc : parce qu’il s’agit là de nouvelles, il est vite apparu qu’il serait plus facile d’en écrire les retours, et ce non pas à pas, mais presque.

J’attendais un changement de registre, de ton, de point de vue, devinant, et par le titre et par cette sombre couverture, que je ne devrais pas être déçu. Ce qui fut le cas.

Toutes ces histoires ont un fil conducteur, une trame qui permet de les suivre, mêlant onirisme, fantastique, une petite dose de folie – pas toujours douce, loin de là –, légendes, récits baroques et donc une certaine fantasmagorie très imagée, teintée de poésie, d’opéra, de livres et d’un certain romantisme qui m’a fait penser parfois, allez savoir pourquoi, à Châteaubriand.

Ce fut, à une exception près, un enchantement qui m’a rappelé certains passages de « La quête de joie » de Patrice de la Tour du Pin ou de « L’éternité oubliée » de Patrice de Loup Rouge. Des textes dont on ne sort pas forcément indemne, qui rappelleront sans doute à certains quelque terreur ou peur d’enfance, avec ses monstres du placard ou de dessous-le-lit, ce que j’avoue n’avoir jamais connu, mes peurs étant celles d'Humains dont certains savaient tisser autour de moi la toile de leur hypocrisie, de leur perversion et d’une certaine monstruosité au regard de l’enfant ou de l’adolescent que j’étais.

Mais attention, dans ces textes, il n’y a pas de monstres aussi terribles que ceux de Lovecraft, de Stephen King, Wells, Stevenson, Shelley ou Stoker pour ne citer que des classiques. Ici, les « anormalités » sont celles que le narrateur a créées, imaginées, celles qu’il a sorties de ses rêves et de ses peurs ; ce ne sera ni le sang ni les corps meurtris qui vous procureront des frissons, mais bien les pensées, les non-dits, les zones d’ombre et de noirceur, ceux d’un angle, d’un buisson que rien n’éclaire, d’une ruine, d’un pont autant que d’un passage. Car tout est là, dans ce mot clé : le passage, celui qui du réel mène à l’autre côté, dans la noirceur comme dans l’émerveillement, et souvent dans ces deux-là entremêlés.

Qu’ajouter ? Parmi tous les détails et foisonnements, un fût d’importance pour ce qui me concerne puisque chaque histoire possède son narrateur ou sa narratrice, qui nous raconte la « chose » à la première personne. De quoi me contenter un peu plus – allez savoir pourquoi, tiens 😉

Un plaisir attisé par la préface, car c’est celle de la regrettée Gudule, Anne Duguël, Anne Guduël ainsi que d’autres pseudonymes d’écriture qu’elle utilisait. C’est vif et donne le ton autant que l’envie de se plonger dans ces récits au plus vite, ce à quoi Jean-Michel Archaimbault nous invite avec un prélude, hommage touchant à Gudule : Petit Fragment resté dans la Pénombre.

Du coup, je m’ose à effleurer de quelques mots chaque nouvelle.

Les Jeux d’une Âme d’Ombre

La seule exception de ce recueil, une histoire qui ne m’a pas touché. Même si tout est déjà là, je n’ai pas été emporté par cette jeune morte devenue « vieille » avec le temps qui s’est écoulé depuis sa disparition. Une nouvelle qui est pourtant indispensable au recueil et que je suis, de ce fait, content d’avoir lu jusqu’au bout.
 
La Faute aux Fusées

LA nouvelle tout en trait d’humour qui m’a fait sourire et qui aurait pu être titrée « Quand une fusée de plastique sauve le monde d’une drôle d’invasion ».
 
L’Histoire du Lapin

Pas de course, pas de montre à gousset, ni d’affolement, mais une porte sur un autre monde grâce à ce lapin disparu au milieu d’un coupe-feu. Et si vous regardez les peintures que Jean-Michel Archaimbault a placé dans le Galion, vous y retrouverez… non le lapin, mais la porte.
 
Les Angles interdits

Ma préférée ! Un souvenir onirique si parfaitement raconté que je me suis retrouvé transporté dans les lieux, en y devenant à la fois spectateur et narrateur. Non que cela m’ait rappelé le moindre événement, ni fait songer à quoi que ce soit que j’aurais rêvé ou connu, mais le lieu était si bien détaillé qu’il m’a paru familier comme si je l’avais réellement connu. Un must que cet angle où se terre l’invisible monstre.
 
La Fraternité de Molua

Un recoin de pays perdu et peu accessible. Un secret que l’ancien propriétaire a su préserver. Être de ce monde et d’un autre à la fois, être Humain et ne pas l’être tout à la fois. La tombe, la dalle, la source ou quand retrouver ses racines rêvées vous transporte en pleine renaissance. Parmi mes préférées, là aussi.
 
Dix de la Masse critique

Et si nos propres livres étaient réels, si les personnages, les mondes qui y naissent avaient autant de puissance que ce que notre imaginaire ou celui des auteurs leur en prêtent ? Une histoire inattendue où Jean-Michel Archambault nous dévoile un peu de sa maison « idéale » avec son immense bibliothèque et sa salle de musique de laquelle s’élèvent les plus grands airs d’opéra. Un petit bijou truculent dans laquelle le « 112, Ocean Avenue » fait presque pâle figure. Pas la moindre once de sang, pas de phénomènes qui font trembler les murs, frissonner les tapisseries ou autre, nul « diable », mais une présence peu à peu étouffante et singulière. Un régal chargé d’ironie du narrateur envers lui-même.
 
L’Appel

Ici, on retrouve un peu de la fraternité de Molua quant au thème de se retrouver à travers une autre et cet appel irrésistible qui jette le narrateur du Mexique au cœur des États-Unis afin d’y répondre et de rejoindre celle qui est un peu de lui-même. Un texte plus calme et au final chargé d’un souffle d’espérance.
 
Branwyn

Un roman court au milieu de ces nouvelles. Un texte coup de poing où l’on voyage dans le passé et dans un monde où l’on doute de tout et surtout de soi. C’est dur, amoral (et non immoral) par moments, fantasque et dérangeant. Et pourtant si chargé de questionnements dans une quête, au départ, rédemptrice, qu’on se laisse emporter, roulé dans un torrent dont les eaux enflent doucement, mais inexorablement. Un texte digne d’un opéra où les cuivres et les voix iraient crescendo alors que Dagda, dieu de la mythologie celtique, s’approche. Sublime !
 
Aux Jardins des Fées

Ou lorsqu’une fée aime un Humain. Un texte très court qui joue avec la poésie et la féerie.
 
Errer, la Nuit

On retrouve, ici, un thème récurrent de ce recueil : celui de ne pas être de ce monde, mais d’un autre. Mais si le narrateur cherche à fuir le premier pour gagner le second, alors que nul des siens ou d’autres ne l’accepte, ce sera à un prix tragique. J’ai vécu plusieurs scènes de l’histoire comme un souvenir des époques moyenâgeuses que j’adorais rêver étant gamin.
 
Lady d’Arbanville

Ah, un souvenir de Cat Stevens et de sa chanson hommage à sa compagne. Une histoire où le glas s’annonce avec la fin de l’humanité, du monde et une apocalypse qui rassemble tout ce qui est déjà inscrit en filigrane dans notre actualité. Jean-Michel Archaimbault nous dévoile un peu plus de lui-même, en nous ouvrant sa bibliothèque et son amour de l’opéra. Une histoire qui m’a conquis et entraîné. Presque trop, au point que j’aurais aimé en lire plus.
 
Les Filles d’Orlamonde

Mélange de SF et de Fantasy. Dans ma tête, un étrange ballet s’est fait à sa lecture, une courte épopée où se mêlaient Conan le Cimmérien, les Princes-Dragons et des dizaines d’autres histoires, y compris un poème intitulé « La fille des Prêtres-Gardiens ».
 
Krynn

Un texte très court, d’à peine plus de deux pages, où la quête d’une flamme permet de se ressourcer et de raviver sa propre flamme. Un instant hors du temps, sur une planète désertique dont on se sent le prince épuisé, mais enfiévré de ce que les étoiles lui offrent.
 
Wuellig

Un rêve d’enfant malade et enfiévré comme on a certainement dû en connaître. Le monstre scarabée, le pont de ronces, le guetteur et… voici que le fantastique entre par la fenêtre dont il ne faut pas tirer les rideaux. Une petite perle dans ce recueil.
 
Requiem pour Âmes d’Ombre

Eh bien voilà ! Comme je l’ai dit au début, la première histoire ne m’avait pas du tout accroché, mais elle était indispensable, car la jeune monstresse et l’écrivain reviennent ici. Et, là, j’avoue que j’ai vraiment aimé. Voir son âme sombre et malade d’écrivain étudiée, explorée, disséquée jusqu’à effrayer celle qui ose s’y plonger… et cette question : peut-on se sacrifier pour sauver celui que l’on voulait détruire auparavant ? Une histoire tout simplement magique !
 
Une Académie pour Perry Rhodan (annexe)

Ah bien sûr, il reste l’aparté, la petite pointe de cannelle ajoutée au gâteau, mais qui n’a rien de fictionnel puisqu’il s’agit de l’arrivée de Perry Rhodan, au travers de Jean-Michel Archaimbault, à l’académie Montesquieu de Bordeaux. Que vient-elle faire ici ? Rien en tant que récit imaginaire, puisque tout y est bien réel. Tout en tant que découverte de celui qui est à la fois l’auteur et le multiple narrateur de ces histoires, puisque l’auteur nous y dévoile bien des choses sur lui-même.
 
Au final, j’avoue que j’ai dévoré ces histoires en peu de temps, que je n’ai pas de top trois, mais un top quatre. Donc un podium pair avec, en grand vainqueur, Les Angles interdits, suivi de Branwyn, puis de Lady d’Arbanville talonné par le court Wuellig. Et je les cite uniquement parce qu’ils m’ont encore plus transporté que le reste de ces récits.

Annexes graphiques fournies par l'auteur au Galion des Etoiles en complément de cette chronique



Chenal dans le lac d'Hourtin au coucher du soleil | Photo @ Jean-Michel Archaimbault, pour illustrer le lieu en rapport avec la première et la dernière nouvelle du recueil
Chenal dans le lac d'Hourtin au coucher du soleil | Photo @ Jean-Michel Archaimbault, pour illustrer le lieu en rapport avec la première et la dernière nouvelle du recueil

JC Gapdy
Copyright @ J.C. Gapdy pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur

𝗟𝗘 𝗚𝗔𝗟𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗘𝗦 𝗘𝗧𝗢𝗜𝗟𝗘𝗦 𝗘𝗦𝗧 𝗨𝗡 𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗦𝗔𝗡𝗦 𝗣𝗨𝗕𝗟𝗜𝗖𝗜𝗧É. 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗮𝗶𝗺𝗲𝘇 𝗻𝗼𝘀 𝗮𝗿𝘁𝗶𝗰𝗹𝗲𝘀, 𝗺𝗮𝘁𝗲𝗹𝗼𝘁𝘀 ? 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗽𝗼𝘂𝘃𝗲𝘇 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝘂𝗻 𝗱𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗮𝗶𝗻𝘀𝗶 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘁𝗲𝗻𝗶𝗿 !

💬Commentaires

1.Posté par JEAN-MICHEL ARCHAIMBAULT le 29/08/2022 20:00 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
Merci à toi, JC Gapdy, pour cette lecture très approfondie et ces analyses ô combien pertinentes ! Tu as compris pourquoi le fantastique est le registre dans lequel je me sens le plus à l'aise pour écrire, j'en suis heureux. Et je suis certain que tu vas devenir encore plus pressant sur certain projet à long terme dont tu as connaissance... 😉

2.Posté par JEAN-MICHEL ARCHAIMBAULT le 30/08/2022 15:23 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
Voici le texte de présentation générale que j'avais rédigé en 2011 peu avant la parution du livre. L'analyse fort juste de JC Gapdy fait un très bel écho à ce que cette collection de textes représente dans ma perception personnelle.

"Ce recueil peut se lire comme une sorte de biographie, assez fidèle à la logique temporelle linéaire. L'adulte en pleine crise introspective ouvre le bal (et c'est lui qui le fermera), cède la parole à l'enfant puis à l'adolescent, redevient ensuite l'homme mûr. Jusqu'au jour où la maturité acquise engendre l'instabilité, le désir de s'en aller «n'importe où, hors du monde». Les chemins choisis sont les échappées oniriques et fantasmatiques, seule voie sans rupture avec les fondamentaux existentiels, donc n'interdisant pas le retour. Celui-ci se produira sous la forme d'une transfiguration apaisante, puis ce seront les fins. L'une, sur le plan tangible, ouvrira sur le néant. L'autre, au niveau spirituel, offrira un nouveau inespéré.
Cette suite de textes peut aussi être abordée comme une biographie «géographique», en grande partie régionaliste. Le parcours temporel obéit à une spatialisation précise : à chaque phase de la vie correspond un lieu d'élection, qu'il soit un endroit bien réel ou un refuge imaginaire. Mais le principe de «l'éternel retour» ramène avec constance aux contrées qui ont marqué l'enfance, altérées par ce qui remonte enfin de l'inconscient.
Un tel parcours pourrait procéder de la narration classique, conventionnelle. Or, ces nouvelles relèvent à dessein de la littérature fantastique: elles offrent des visions résolument singulières, extrapolées ou distordues, donc dérangeantes, du monde environnant et du quotidien si familiers. Les miroirs promenés le long du chemin sont délibérément déformants.
À côté des échappées oniriques dont les fondations reposent presque toujours sur des lieux existants, nombre des histoires racontées se jouent en des endroits peut-être déjà connus de vous, qui deviendront soudain différents. De là pourront naître la déstabilisation, l'angoisse inquiète, l'émerveillement, ou la simple curiosité d'aller voir en vrai et d'interroger ceux qui sont supposés savoir..."


3.Posté par JEAN-MICHEL ARCHAIMBAULT le 31/08/2022 20:09 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
La version longue de "L'histoire du lapin" qu'illustre ma Porte sur l'été, bien plus fournie en détails et précisions géographico-historiques et agrémentée de quelques péripéties ainsi que de deux repros de vieilles cartes locales, figure dans l'antho "La bibliothèque d'Atlantis - Nouvelles inédites d'un passé mystérieux" parue chez L'Oeil du Sphinx en 2013.
Les gens curieux de lire "La Terre est vraiment ronde" (dans une version comportant quelques autres images perso que j'y ai insérées ainsi que quelques notes sur la genèse de ce texte et commentaires de ses premiers lecteurs) peuvent éventuellement la recevoir au format pdf, s'ils me contactent via Messenger et me donnent leur adresse mail.

4.Posté par Thierry LEDRU le 02/01/2023 08:27 | Alerter
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Thierry23
Ces textes ne sont pas que des écrits. Ce sont également des œuvres musicales.

Il m'est arrivé au moment où je tournais une page de prendre conscience que je ne savais pas de quoi parlait ce que j'avais lu. Car au-delà du récit, j'étais subjugué par la beauté de la musique.


Je sais que Jean-Michel Archaimbault est féru de musique classique. Personnellement, je n'y connais rien, au point que je ne suis pas certain de citer dix œuvres et leurs compositeurs. Mais j'aime la musique, une autre musique. Et je sais que certaines m'emportent, littéralement, dans un autre espace, une absence de pensées, une réjouissance sensorielle.

Voilà ce qui m'est arrivé, à maintes reprises, en lisant les textes de ce recueil. Je ne lisais pas, j'écoutais. Je me délectais de la parfaite association de mots, de l'exquise mise en forme, de la richesse du vocabulaire, tout cela mixé dans un concerto permanent. Mais, dans cet état-là, je ne pense pas, je n'en perçois même aucune tentative, elles sont refoulées par la puissance émotionnelle. Je ne suis pas un cerveau qui lit mais un organisme récepteur constitué de fibres, de chair, de sang, de nerfs, de ligaments, de particules, d'atomes et jusqu'à l'infini petit de cet organisme, la musique m'envahit.

Voilà pourquoi, parfois, au moment où je tournais la page, je réalisais que je devais relire. En n'écoutant pas la musique.

Je ne saurais donner un palmarès entre cette magnifique musique et les histoires elles-mêmes parce qu'elles sont bien évidemment indissociables. L'une nourrit l'autre. Un autre auteur ne possédant pas la musique n'écrirait peut-être rien de bon avec ces histoires. Non pas qu'elles n'ont pas d'intérêt, loin de moi cette idée, mais elles n'existeraient pas de la même façon, avec la même pureté, avec cette âme.

Ces textes sont habités. De l'âme de l'auteur et de tous les êtres dont il a croisé la route ou de tous les êtres qu'il s'est efforcé de rencontrer en empruntant des routes inconnues. Des voies oniriques ou des rêves éveillés, des imaginations si fortes qu'elles arrachent leur possesseur à la réalité. Et il est très délicat de parvenir à saisir le seuil entre ces deux mondes. Les espaces sont fluctuants, des éclaireurs ont l'habitude de pousser des explorations déconcertantes dans le territoire voisin. Conscient et subconscient ne sont pas deux entités séparées, elles s'entremêlent, elles s'attirent et se repoussent, elles se fuient et se recherchent.

Je pourrais penser que Jean-Michel Archaimbault vit entre deu...

5.Posté par Michel MAILLOT le 15/02/2024 17:02 | Alerter
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mmaillot
Voici enfin le retour sur ce joli cadeau offert par Jean-Michel Archaimbault et livré en fin d’année dernière. Probablement par d’étranges messagers ailés cachant leurs silhouettes dans l’ombre de la nuit. Inutile de dire que le livre, car il s’agit bien d’un livre, piaffait d’impatience sur le petit guéridon où s’entassaient des lectures en instance et d’autres à venir. Il avait donc pris place fièrement sur le dessus, mais a dû attendre pour cause de représentation en cours. Certes, il a pesté contre la lenteur d’ingestion visuelle et cérébrale du lecteur engourdi. Mais quelle tortue ! grommelait-il de toutes ces pages jusqu’à ce qu’enfin des mains le saisissent pour soulever sa couverture faisant guise de couvercle. Par la suite, bien que la progression ait été lente, il était suffisamment apaisé pour supporter l’allure. Il sentait bien que le désir de satisfaire la rencontre goûteuse l’emportait sur l’enthousiasme de la gourmandise. Et puis un livre, ça aime bien qu’on le bichonne, qu’on le caresse des yeux et des doigts, comme un chat. Après tout, c’est quand même son moment de gloire et d’existence lorsqu’on parcourt ces histoires qu’il nous délivre une à une.

Les histoires, parlons-en ! Je sens bien qu’elles aussi désirent être mises en lumière. Elles n’ont de cesse de se bousculer pour réclamer leur part de notoriété.

— Alors, dis donc, c’est qui ta préférée, allez dis ? C’est moi ou l’autre là à côté qui brille de ses feux pour mieux te séduire ? Ou celle-là encore qui fait sa mijaurée gonflant son importance de toutes ses pages ? Regarde-moi, j’ai peut-être pas l’air, mais j’ai la musique, hein, dis ?

— Oh là, on se calme ! C’est pas parce que je parle aux livres qu’ils doivent se sentir autorisés à occuper la page et faire les questions et les réponses. D’abord, si vous parcourez ce qui a été développé ici par d’autres, ça vous met déjà bien en valeur, alors que dire de plus ?

— Ben, je sais pas moi, avoue-nous celles que tu préfères ? Nous on aime bien quand on parle de nous, qu’on nous accorde son avis, ça nous donne l’impression d’exister encore un peu plus.

— Allez, d’accord, j’en cite quelques-unes, mais ne soyez pas déçues, vous avez toutes votre place. Sans doute que celles d’aujourd’hui passent devant celles qui se positionneraient en tête demain. Vous savez, les humains ont leurs humeurs, ils changent. Un rayon de soleil, et hop ! Une contrariété passagère, une passagère contrariée, les voilà qui ressentent la vie et ce qui les entoure ...

6.Posté par JEAN-MICHEL ARCHAIMBAULT le 17/02/2024 08:38 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
Quand le café matinal s'accompagne de la lecture d'un tel retour, tandis que le soleil commence à colorer d'orangé l'écorce des pins, grande est la surprise de voir les histoires prendre la parole avec impatience pour savoir quels échos et résonances elles ont pu faire naître.
Michel Maillot ne m'étonne pas dans ses préférences, car il me semble bien le connaître même si nous ne nous rencontrons - pour le moment - qu'à travers les mots et les textes.
Merci pour ce billet aussi original que sensible et en correspondance profonde avec mes nouvelles !
🙏

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