Illustration et quatrième couverture
Tout en observant Port Louis qui était maintenant parfaitement visible, Sila eut une pensée pour les survivants de la dernière apocalypse, celle qui avait été à deux doigts de détruire entièrement la planète. A voir cette île aux dimensions somme toutes bien modestes, elle trouvait extraordinaire qu’un petit bout de terre pareil ait pu être à l’origine du repeuplement de tout Gê, à l’origine de la survie de l’humanité sur ce globe. Sans tenir compte de ces considérations, le dage numéro huit trouva son chemin jusqu’au hangar, et la jeune femme ne fut cette fois pas surprise de découvrir qu’il était semblable à tous les hangars à dage de Gê.
A propos du roman
Que je mette en scène un prince moyenâgeux, des amérindiens du futur ou une jeune femme caractérielle qui va se retrouver dans le monde celte, j’écris toujours la même histoire. Un peu comme si l’envoûtement né de l’écriture vampirique exerçait toujours la même influence sur le roman que je vais commettre. J’ai donc choisi d’assumer pleinement cette constance dans l’approche du fantastique qui, je crois, caractérise mes divers forfaits et, si les Radu Dracula, les Moras et Stryges n’ont à priori rien à voir entre eux, eh bien ce Résurrection n’en est pas moins la suite de tous ces précédents ouvrages. (Philippe Lemaire)
Fiche de lecture
Bien que Philippe Lemaire explique en avant-propos la naissance de son récit, j’aimerais insister sur un point important car dans toute sa modestie, celui-ci ne protège pas beaucoup son œuvre en ne prévenant pas assez franchement ses lecteurs sur le fond et la position chronologique de ce Résurrection. En effet, il n’est mentionné que très brièvement à la fin de cet avant-propos que ce roman est une suite à ses trois ouvrages que sont Radu Dracula, Moras et Stryges. Alors voilà ; si vous découvrez seulement cet auteur, si vous n’avez encore lu aucune de ses œuvres, ne commencez surtout pas par celle-ci !
Oui, pour moi ce roman est une lame à double tranchant. Le lecteur non-averti voulant - par le simple fait du titre – se mettre directement à cette lecture se verrait donc ne pas la comprendre ni l’apprécier, en plus d’avoir démonté cet univers fascinant et angoissant que Philippe Lemaire s’est évertué à créer dans ses « méfaits » antérieurs.
Attention spoilers
La Terre dans plusieurs milliers d’années. Malgré deux apocalypses, l’espèce humaine est tout de même parvenue à survivre et est dispersée dans des villes parsemées à quelques endroits sur le globe, relayées entre elles par son principal moyen de transport : les "dages", des vaisseaux de toutes tailles en forme de gigantesque tube volant silencieusement. Fini le monde des multinationales commerciales, fini le profit, fini la soif de puissance et de pouvoir, l’humanité est passée à un niveau supérieur et respecte son autrui comme son environnement, régulant même sa démographie. Ses principales occupations sont la culture, l’élevage agricole et la recherche de connaissances dont l’archéologie. Une téméraire petite équipe va d’ailleurs lors de ses recherches faire une étonnante découverte…
Ce roman est-il réellement un roman de science-fiction ? Dans le contexte expliqué, je le qualifierais plutôt de « science-fiction soft » car mis à part ce formidable moyen de transport que sont les dages, pas d’autres vaisseaux à conquêtes spatiales ni de robots humanoïdes ou autres armes à rayons lasers. Forcément, l’humanité ayant été - à peu de chose près - entièrement décimée, celle-ci a dû reprendre pratiquement à zéro après cette deuxième apocalypse vécue dans l’un des romans précédents.
Si les épreuves font évoluer l’Homme, on peut dire dans le cas de ce second cataclysme, que telle une bonne leçon, il lui a fait réellement prendre conscience de la fragilité de sa propre survie, de celle de sa planète et, par ces entrefaites, a permis l’évolution de son esprit vers un stade supérieur, celui de la sagesse et de la conscience ! Dix sur dix à l’auteur pour le coup avec cette très belle vision optimiste de notre éventuel futur.
La particularité de cet ouvrage est cette ingénieuse idée de se retrouver dans les endroits des trois romans mentionnés précédemment et ce, des milliers d’années plus tard. Décors qui évidemment sont devenus des ruines antiques. Au fur et à mesure des éléments détaillés, on se rematérialise dans la tête forêts et forteresses dans lesquelles, à travers chaque page, on a vécu les voyages et évènements antérieurs et l’on replonge dans ces endroits comme si l’on faisait un bond dans le temps (un retour dans les autres romans), un peu à la manière d’un archéologue découvrant une nouvelle salle inexplorée au fin fond d’une pyramide sauf que là, on (re)connaît les lieux.
Le suspens ne manque pas du tout au fil de la lecture. En effet, les différentes découvertes de ces archéologues sont parsemées de détails croustillants toujours en référence aux récits antérieurs, comme par exemple ce curieux artéfact pliable en deux et garni de petites pièces carrées ainsi que d’une fenêtre lisse; objet assez bien utilisé dans la première saga de l’auteur.
Si les références avec Stryges me semblait un peu plus éloignées, Philippe Lemaire parvient néanmoins à y faire intervenir subtilement la Nosferatu Lil Itu et à me remémorer le trajet parcouru par cette chère Gwladys, il m’est devenu tout à fait évident que la grande maîtresse goule fasse ici son apparition.
Fin des spoilers
Pour conclure, voici un assemblage très bien ficelé. Tout colle parfaitement, tout est cohérent, tout tient bien la route et cela nous emmène sur une voie bien particulière : une petite route empierrée grimpant dans une épaisse forêt d’épicéas sombres et gigantesques où règne un silence glaçant… Tracée par Philippe Lemaire, c’est la route de la malédiction…
Oui, pour moi ce roman est une lame à double tranchant. Le lecteur non-averti voulant - par le simple fait du titre – se mettre directement à cette lecture se verrait donc ne pas la comprendre ni l’apprécier, en plus d’avoir démonté cet univers fascinant et angoissant que Philippe Lemaire s’est évertué à créer dans ses « méfaits » antérieurs.
Attention spoilers
La Terre dans plusieurs milliers d’années. Malgré deux apocalypses, l’espèce humaine est tout de même parvenue à survivre et est dispersée dans des villes parsemées à quelques endroits sur le globe, relayées entre elles par son principal moyen de transport : les "dages", des vaisseaux de toutes tailles en forme de gigantesque tube volant silencieusement. Fini le monde des multinationales commerciales, fini le profit, fini la soif de puissance et de pouvoir, l’humanité est passée à un niveau supérieur et respecte son autrui comme son environnement, régulant même sa démographie. Ses principales occupations sont la culture, l’élevage agricole et la recherche de connaissances dont l’archéologie. Une téméraire petite équipe va d’ailleurs lors de ses recherches faire une étonnante découverte…
Ce roman est-il réellement un roman de science-fiction ? Dans le contexte expliqué, je le qualifierais plutôt de « science-fiction soft » car mis à part ce formidable moyen de transport que sont les dages, pas d’autres vaisseaux à conquêtes spatiales ni de robots humanoïdes ou autres armes à rayons lasers. Forcément, l’humanité ayant été - à peu de chose près - entièrement décimée, celle-ci a dû reprendre pratiquement à zéro après cette deuxième apocalypse vécue dans l’un des romans précédents.
Si les épreuves font évoluer l’Homme, on peut dire dans le cas de ce second cataclysme, que telle une bonne leçon, il lui a fait réellement prendre conscience de la fragilité de sa propre survie, de celle de sa planète et, par ces entrefaites, a permis l’évolution de son esprit vers un stade supérieur, celui de la sagesse et de la conscience ! Dix sur dix à l’auteur pour le coup avec cette très belle vision optimiste de notre éventuel futur.
La particularité de cet ouvrage est cette ingénieuse idée de se retrouver dans les endroits des trois romans mentionnés précédemment et ce, des milliers d’années plus tard. Décors qui évidemment sont devenus des ruines antiques. Au fur et à mesure des éléments détaillés, on se rematérialise dans la tête forêts et forteresses dans lesquelles, à travers chaque page, on a vécu les voyages et évènements antérieurs et l’on replonge dans ces endroits comme si l’on faisait un bond dans le temps (un retour dans les autres romans), un peu à la manière d’un archéologue découvrant une nouvelle salle inexplorée au fin fond d’une pyramide sauf que là, on (re)connaît les lieux.
Le suspens ne manque pas du tout au fil de la lecture. En effet, les différentes découvertes de ces archéologues sont parsemées de détails croustillants toujours en référence aux récits antérieurs, comme par exemple ce curieux artéfact pliable en deux et garni de petites pièces carrées ainsi que d’une fenêtre lisse; objet assez bien utilisé dans la première saga de l’auteur.
Si les références avec Stryges me semblait un peu plus éloignées, Philippe Lemaire parvient néanmoins à y faire intervenir subtilement la Nosferatu Lil Itu et à me remémorer le trajet parcouru par cette chère Gwladys, il m’est devenu tout à fait évident que la grande maîtresse goule fasse ici son apparition.
Fin des spoilers
Pour conclure, voici un assemblage très bien ficelé. Tout colle parfaitement, tout est cohérent, tout tient bien la route et cela nous emmène sur une voie bien particulière : une petite route empierrée grimpant dans une épaisse forêt d’épicéas sombres et gigantesques où règne un silence glaçant… Tracée par Philippe Lemaire, c’est la route de la malédiction…