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Retour sur Titan | Return to Titan | Stephen Baxter | 2010

Par | 07/11/2021 | Lu 422 fois




Année 3685. L’humanité a essaimé à travers le Système solaire et un nouvel âge d’or s’offre à elle. Une renaissance qui doit beaucoup à un homme, Michael Poole, ingénieur brillant dont les inventions ont joué un rôle crucial dans l’expansion humaine. Mais Poole voit plus grand. Plus loin. Or pour cela il lui faut des ressources à la mesure de sa démesure — une manne qu’il pourrait bien dénicher sur Titan, l’un des derniers lieux encore inexplorés du Système. Quitte à s’aventurer dans les entrailles glacées du satellite de Saturne… et y découvrir l’impensable.

Fiche de lecture

Lu seulement cette année, ce court roman de hard-SF.

Premier point de vue : celui du lecteur.

Il s’agit bien de hard-SF, pas de souci. Dans un système solaire futuriste, les voyages spatiaux se font grâce à des trous de vers qui permettent de relier la Terre et nombre de planètes. L’inventeur de ce moyen pour le moins étonnant n’est autre que Harry Poole, qui a aussi permis la création des moteurs « GUT » s’appuyant sur l’énergie issue de la création de l’univers. Si ce n’est qu’il y a quelques couacs dans tout cela : d’abord et afin de protéger ce qu’il est encore possible de préserver, des règles de « sentience » ont été créées avec des gardiens chargés de les contrôler et faire appliquer. Ensuite, à force d’inventer et de mettre en place de nouvelles technologies, Poole se retrouve coincé dans l’équivalent d’une infernale pyramide (genre pyramide de Fonzi presque) où chaque projet sert à financer le suivant. Du coup, il a sans cesse besoin d’argent, de beaucoup d’argent, de plus en plus même pour un projet fou et titanesque (évidemment) : celui qui permettrait de relier une sorte de cercle de trous de vers pour espérer voyager dans le temps.

Troisième couac qui se trouve sur Titan, plus grande lune de Saturne, la vie existe. Ce qui signifie que ce satellite est protégé par la sentience et inabordable, alors qu’il se trouve sur le cercle prévu. Pyramide de Fonzi disais-je, donc escroquerie, ce qui ne gêne pas ledit Poole et la petite équipe qu’il a réunie pour gagner Titan avec comme couverture, un gardien récupéré contre son gré, en le menaçant de révéler ses petites magouilles sur Titan même.

Voilà posée l’histoire.

Pour le fond, c’est excellent, bourré d’idées hard-SF et de sense of wonder, parfaitement dans la lignée de ce qu’écrit Baxter. Seul petit hic, on ne ressent pas d’empathie pour les personnages qui sont là pour servir l’histoire, mais cela n’empêche absolument pas de savourer celle-ci une fois que l’on fait abstraction de ce détail. Certains regretteront peut-être quelques explications plus poussées sur la création de ces trous de vers interplanétaires et de ces très chouettes moteurs GUT, tellement cela est intrigant, mais la taille du roman ne s’y prête pas et ce n’était pas l’objectif ici et puis il existe le cycle des Xeeles pour en découvrir plus.

Second point de vue : celui de l’auteur SF.

J’avoue qu’il y a dans ce texte quelques éléments pour me titiller l’esprit, car en écho de ce que j’ai écrit de mon côté. D’abord, le traducteur fait référence aux « gueules de trous de vers » dans le système solaire, ce qui ne peut me laisser indifférent au regard du Cycle de SysSol. Ensuite, il utilise un concept de sauvegarde des personnes (mémoire et personnalité) pour les réinjecter dans le corps original ou cloné de ladite personne. Une idée qui offre de pouvoir revivre ou survivre, mais aussi qui permet de réinitialiser une personne déviante. Le tout me fait penser à plusieurs nouvelles et textes où j’utilise ce concept de transfert/duplication. Même si rien des histoires n’a de lien autre que ces aspects, il est toujours amusant de découvrir des points communs comme cela.

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