Salopards d'extraterrestres !
Nous sommes en Afrique du Sud dans la banlieue de Johannesburg, il est 1 h 27 du matin et la nuit est douce. Tout est calme dans ce quartier résidentiel huppé où les réverbères inondent d'une lumière jaune les trottoirs immaculés. Les bâtisses cossues de style néo-victorien transpirent la respectabilité circonstanciée et l'argent à la pelle. Ici demeurent politiciens de tous bords, hommes d'affaires, banquiers et starlettes, parvenus et notables, dans la meilleure entente.
Transportons-nous jusqu'à l'extrémité de la « Queen's Avenue » où l'on peut admirer la splendide propriété des Pastorius ayant fait fortune dans l'exploitation du charbon et de leurs ouvriers par la même occasion.
Ensemble, franchissons le seuil et rendons-nous à l'étage où dorment monsieur et madame du sommeil du Juste. Du moins, comme il est juste de le croire.
Monsieur, Archibald de son prénom, vient de se réveiller en sursaut. La chambre se dessine vaguement dans le clair-obscur qui fait prendre les meubles pour des fantômes et des vessies pour des lanternes. Il effleure doucement sur sa longueur, le traversin coiffé de soie et comprend que sa femme n'est plus à ses côtés, dans le lit. Aussitôt l'inquiétude l'assaille et il s'attend à l'inacceptable. Et si Cindy, sa bien-aimée, avait été outrageusement enlevée par des extraterrestres ? Ou pire encore ! Par un commando armé d'extrémistes d'Alkaïdi ?
Précautionneusement il enfile ses mules en peau de zébu retournée et s'agenouille pour récupérer un fusil d'assaut et deux pistolets semi-automatiques qu'il garde toujours sous son lit, dans l'éventualité d'une attaque intempestive de zombies vaudous.
Il quitte la chambre et perçoit immédiatement un bruit qui vient du couloir, l’impression diffuse d'un ruissellement. Tous ses sens en alerte, il avance à pas de loup sur la moquette épaisse, jusqu'à la dernière porte. Un petit gémissement. Sans conteste désormais, les terroristes sont enfermés avec Cindy dans les toilettes.
Guidé par sa légendaire clairvoyance, il veut tout tenter pour libérer sa femme chérie. D'une main experte, il arme donc le fusil automatique et tire plusieurs salves à travers la porte. Un drôle de gargouillis lui fait penser que ce sont en fait des extraterrestres. N’écoutant que son courage, il se saisit de ses pistolets et ajuste ses tirs au centre de la porte pour être certain d'atteindre sa cible. Finalement, le bruit s'estompe et disparaît après une probable téléportation de ces pleutres.
Archibald est en partie rassuré, mais il n'a certes pas confiance en ces petits hommes verts. Combien de temps vont-ils séquestrer sa femme et sera-t-elle seulement bien traitée ? Ces Peuplades de sauvages, ces Martiens visqueux et ces poulpes à trois têtes sont tous des dégénérés. Ils ne comptent dans leurs rangs aucun Gentleman digne de ce nom. Pratiquent-ils seulement le polo ? De fait, ce ne sont que des animaux marmonne-t-il avant de regagner son lit et retrouver sans peine le sommeil… du Juste, pardi.
Imaginez une suite totalement incongrue et invraisemblable, où Archibald est acquitté lors de son procès en appel, sans ignorer que Cindy a été ramassée avec vingt-huit balles dans le corps et un trou large de dix centimètres à l'arrière de la tête.
Salopards d'extraterrestres !
Transportons-nous jusqu'à l'extrémité de la « Queen's Avenue » où l'on peut admirer la splendide propriété des Pastorius ayant fait fortune dans l'exploitation du charbon et de leurs ouvriers par la même occasion.
Ensemble, franchissons le seuil et rendons-nous à l'étage où dorment monsieur et madame du sommeil du Juste. Du moins, comme il est juste de le croire.
Monsieur, Archibald de son prénom, vient de se réveiller en sursaut. La chambre se dessine vaguement dans le clair-obscur qui fait prendre les meubles pour des fantômes et des vessies pour des lanternes. Il effleure doucement sur sa longueur, le traversin coiffé de soie et comprend que sa femme n'est plus à ses côtés, dans le lit. Aussitôt l'inquiétude l'assaille et il s'attend à l'inacceptable. Et si Cindy, sa bien-aimée, avait été outrageusement enlevée par des extraterrestres ? Ou pire encore ! Par un commando armé d'extrémistes d'Alkaïdi ?
Précautionneusement il enfile ses mules en peau de zébu retournée et s'agenouille pour récupérer un fusil d'assaut et deux pistolets semi-automatiques qu'il garde toujours sous son lit, dans l'éventualité d'une attaque intempestive de zombies vaudous.
Il quitte la chambre et perçoit immédiatement un bruit qui vient du couloir, l’impression diffuse d'un ruissellement. Tous ses sens en alerte, il avance à pas de loup sur la moquette épaisse, jusqu'à la dernière porte. Un petit gémissement. Sans conteste désormais, les terroristes sont enfermés avec Cindy dans les toilettes.
Guidé par sa légendaire clairvoyance, il veut tout tenter pour libérer sa femme chérie. D'une main experte, il arme donc le fusil automatique et tire plusieurs salves à travers la porte. Un drôle de gargouillis lui fait penser que ce sont en fait des extraterrestres. N’écoutant que son courage, il se saisit de ses pistolets et ajuste ses tirs au centre de la porte pour être certain d'atteindre sa cible. Finalement, le bruit s'estompe et disparaît après une probable téléportation de ces pleutres.
Archibald est en partie rassuré, mais il n'a certes pas confiance en ces petits hommes verts. Combien de temps vont-ils séquestrer sa femme et sera-t-elle seulement bien traitée ? Ces Peuplades de sauvages, ces Martiens visqueux et ces poulpes à trois têtes sont tous des dégénérés. Ils ne comptent dans leurs rangs aucun Gentleman digne de ce nom. Pratiquent-ils seulement le polo ? De fait, ce ne sont que des animaux marmonne-t-il avant de regagner son lit et retrouver sans peine le sommeil… du Juste, pardi.
Imaginez une suite totalement incongrue et invraisemblable, où Archibald est acquitté lors de son procès en appel, sans ignorer que Cindy a été ramassée avec vingt-huit balles dans le corps et un trou large de dix centimètres à l'arrière de la tête.
Salopards d'extraterrestres !